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26 septembre 2002 ![]() |
Le droit mène à tout
Lorsqu'il étudiait à l'Université Laval,
le jeune Brian Mulroney (Droit 1963) était depuis 1961
le conseiller étudiant de John Diefenbaker, alors premier
ministre du Canada, avec qui il disait discuter de politique.
Ses compagnons de classe le croyaient difficilement et le mirent
au défi d'inviter le chef du gouvernement canadien à
prononcer une conférence à l'Université.
Ce qui arriva, lors d'un cours de droit et au grand étonnement
de tous!
Cette anecdote met en lumière les deux grandes passions
- le droit et la politique - qui ont caractérisé
la vie professionnelle du très honorable Brian Mulroney.
Très jeune, celui-ci dit vouloir un jour devenir premier
ministre du Canada. En 1956, il assiste au congrès à
la chefferie du Parti progressiste-conservateur fédéral.
Reçu avocat, il entreprend sa carrière à
Montréal, tout en poursuivant en coulisse son action politique.
En 1974-1975, il se fait remarquer par son travail comme membre
de la Commission d'enquête Cliche sur l'industrie de la
construction au Québec. En 1976, il se présente
à la direction du Parti progressiste-conservateur fédéral,
mais perd aux mains de Joe Clark. Sa seconde tentative, en 1983,
réussit. Un an plus tard, son parti remporte 211 sièges
aux élections fédérales. Il réalise
son rêve d'enfance. Il est premier ministre du Canada et
le restera jusqu'en 1993.
Ses années de pouvoir seront marquées par plusieurs
réalisations majeures. Sur le plan commercial, il signe
deux accords de libre-échange (1988, 1992) et fait adopter,
en 1991, la taxe sur les produits et services. Dans le dossier
autochtone, il signe, en 1993, l'accord sur le territoire du Nunavut
dans l'est de l'Arctique. Dans le domaine constitutionnel, il
est l'artisan, en 1987, de l'Entente du lac Meech par laquelle
tous les premiers ministres reconnaissaient le caractère
distinct du Québec et son apport original à la fédération
canadienne.
Le très honorable Brian Mulroney est aujourd'hui associé
principal au bureau d'avocats montréalais Ogilvy Renault.
Une carrière à multiples facettes
Charles E. Beaulieu (Doctorat en métallurgie 1960)
a été, en 1988, le premier président-directeur
général de l'Institut national d'optique (INO),
institut devenu aujourd'hui un chef de file international de la
recherche et développement en optique et photonique. "Je
pense que l'Institut est bien parti pour être un acteur
socio-économique important dans la région de Québec",
indique celui qui assume aujourd'hui la présidence du Conseil
d'administration de l'INO. "En recherche, explique Charles
E. Beaulieu, il n'y a rien de spontané. Si l'optique-photonique
existe dans la région de Québec, c'est grâce
à des pionniers qui ont eu de la vision et de la persévérance,
à commencer par Albéric Boivin qui a enseigné
au Département de physique de l'Université Laval
de 1944 à 1986. Dans ce dossier, il faut aussi rendre hommage
à l'Université et à ceux qui en furent recteurs,
Jean-Guy Paquet, actuellement président-directeur général
de l'INO, et Michel Gervais."
La carrière de Charles E. Beaulieu a débuté
dans l'enseignement, au Département des mines et de métallurgie
de son alma mater. Au fil des ans, il réussit, avec
le directeur Arthur Dubé, à monter un département
particulièrement dynamique sur le plan de la recherche.
En 1968, il succède à ce dernier. "C'est au
Département, précise-t-il, que j'ai pris goût
à la direction de la recherche et à la politique
scientifique."
En 1969, il reçoit le mandat de jeter les bases d'un centre
d'études qui deviendra l'Université du Québec
à Rimouski. En 1970, il est nommé directeur général
fondateur de l'Institut national de la recherche scientifique.
Il sera ensuite successivement vice-président, Enseignement
et recherche de l'Université du Québec, sous-ministre
associé au ministère de l'Énergie et des
Ressources du Québec, et sous-ministre au ministère
de l'Industrie et du Commerce du Québec. "S'il y a,
dit-il, une chose que j'ai continuellement cherché à
faire, ce fut de susciter et de maintenir la motivation du personnel."
Duo sur scène, couple dans la vie
"Nous nous étions donné comme but, en unissant
nos destinées, d'avoir une famille tout en faisant une
carrière artistique commune, explique Victor Bouchard (Droit
1948). Ce qui nous apparaît le plus réussi est cet
équilibre que nous avons atteint entre la vie artistique
et la vie familiale." Sa compagne Renée Morisset (Musique
1946) et lui disent devoir une fière chandelle à
leurs parents respectifs. "Ils ont été les
premiers à nous soutenir à tout point de vue, indique-t-il.
Ils nous ont permis de traverser les années avec une certaine
facilité et beaucoup d'agrément."
Si l'un a fait des études musicales en piano tout en suivant
ses cours de droit, l'autre était une jeune pianiste surdouée,
entrée à 12 ans à l'École de musique
de l'Université Laval et organiste depuis l'âge de
huit ans dans sa paroisse natale. C'est à Paris, où
le jeune couple était allé se perfectionner, que
s'impose peu à peu l'idée de jouer le plus souvent
possible ensemble. Par voie de conséquence, ils s'intéressent
au répertoire pour deux pianos et pour piano à quatre
mains. De grands compositeurs ont écrit pour ce répertoire,
notamment Bach, Mozart et Schubert. "Nous nous sommes aperçus
qu'il y avait là un très large éventail de
musique fort peu connue et fort peu jouée, souligne Victor
Bouchard. Dans ce style de musique, chacun doit pouvoir harmoniser
sa pensée musicale avec celle du partenaire."
Le duo Bouchard et Morisset donne son premier concert pour deux
pianos en février 1952 dans la salle de l'Institut canadien,
à Québec. Pour chacun, la carrière de soliste
est désormais chose du passé. En 1955, ils effectuent
leur première tournée en association avec le mouvement
des Jeunesses musicales. En 51 jours, ils parcourent trois provinces
canadiennes et donnent pas moins de 60 concerts! Durant de nombreuses
années, ils se produiront ainsi avec deux grands pianos
de concert. Dans bien des petites villes, la présence sur
scène de tels instruments a causé tout un émoi!
Une écologiste avant la lettre
Sur Estelle Lacoursière obtient en 1969 son diplôme
de maîtrise en sciences forestières. Son passage
à la Faculté de foresterie, elle le doit au professeur
Miroslav Grandtner. Ce dernier, bien que rattaché à
l'Université Laval, donnait, au milieu des années
1960 et comme professeur invité, un cours sur l'écologie
végétale à l'Université de Montréal.
Soeur Lacoursière était inscrite à ce cours.
"Ce fut une découverte pour moi, explique-t-elle.
J'ai senti que c'est cela que je voulais faire dans la vie: étudier
la végétation, sa relation avec le climat et le
sol."
Estelle Lacoursière avait commencé une carrière
d'enseignante en 1952. Trois ans plus tard, elle entre dans un
ordre religieux, les Ursulines, tout en continuant à enseigner.
En 1969, elle entreprend sa carrière universitaire à
l'Université du Québec à Trois-Rivières.
Plutôt que de faire des recherches poussées, cette
professeure de botanique produit des documents de vulgarisation
scientifique destinés aussi bien au grand public qu'aux
enfants du primaire et du secondaire. Ces documents consistent
en des livres (Fleurs sauvages du Québec, etc.),
des affiches (Biodiversité des milieux humides)
et de grands albums pour collectionner les plantes (L'arbrier
québécois, etc.). "Bien avant peut-être
qu'on voie le mot "biodiversité" dans les écrits,
dit-elle, sans même connaître l'expression, avec une
artiste j'ai fait réaliser l'affiche L'étang,
un milieu de vie où l'on voit les plantes, les oiseaux,
les insectes, toute la chaîne alimentaire."
Soeur Estelle Lacoursière a pris sa retraite en l'an 2000.
En plus de transmettre sa passion de la nature, elle a fait de
sa vie un combat incessant en faveur du respect de l'environnement.
"Je me suis beaucoup battue pour qu'on arrête de polluer
l'eau, de contaminer les sols et de gaspiller les ressources naturelles,
indique-t-elle. C'est une question d'équité envers
la génération qui nous suit. On ne peut pas laisser
les sols érodés et pollués et dire: arrangez-vous
avec ça."
L'instrument du Seigneur
En 1986, André Mignault (Maîtrise en sciences
commerciales 1951) avait derrière lui plus de 30 ans de
carrière dans les achats, la vente et le marketing, entre
autres chez Eaton, Dupuis Frères, Syndicat de Québec
et Meubles Laurier. Tournant le dos au monde des affaires, il
se lance avec son épouse Louise dans l'action communautaire
en fondant Moisson Québec. Cet organisme à but non
lucratif fait encore aujourd'hui la récupération
et la distribution de denrées alimentaires, non commercialisables
mais comestibles, à l'intention des personnes les plus
défavorisées de la région métropolitaine
de Québec. "Je plongeais dans la plus grande insécurité,
rappelle-t-il, mais je n'ai jamais regretté ma décision.
Ce pas a été extraordinaire en ce sens qu'il m'a
fait découvrir toute une partie de l'humanité. Je
connaissais la richesse financière, mais je ne sais pas
si je connaissais tant que ça la richesse humaine."
La foi en Dieu, mais aussi une période de chômage
de plus d'un an, sont à l'origine de ce virage. "J'ai
réalisé que je n'avais jamais personnalisé
ma foi, explique-t-il. J'ai suivi plusieurs sessions de ressourcement
et j'ai simplement accepté un appel que j'ai senti. D'ailleurs,
j'ai toujours dit que Moisson Québec était l'uvre
du Seigneur et non pas la mienne. Dans tout cela, je n'ai été
que son petit instrument."
En 2001-2002, Moisson Québec a distribué près
de 2,4 millions de kilos de nourriture à 160 organismes
accrédités. D'un mois à l'autre, le nombre
de bénéficiaires varie de 26000 à 35 000.
La moitié d'entre eux ont moins de 30 ans. En 1986, André
Mignault disait espérer fermer Moisson Québec au
bout d'une dizaine d'années parce que, croyait-il, la société
n'en aurait plus besoin. "Dans une société
d'abondance comme la nôtre, il n'y a aucune raison d'avoir
besoin d'une banque alimentaire", affirme celui qui a quitté
Moisson Québec en 1997 pour la retraite, et qui préside
depuis le Comité d'action contre la pauvreté de
Centraide Québec.
La soirée de remise des médailles "Gloire de
l'Escolle"" aura lieu cette année à l'historique
Chapelle du Séminaire du Musée de l'Amérique
française située au 2, côte de la Fabrique,
le mercredi 9 octobre à 18 h. Une réception permettant
des échanges avec les récipiendaires suivra la cérémonie.
Les billets, au coût de 60 $ pour les membres partenaires
et à vie de l'ADUL : et de 75 $ pour les autres, sont en
vente aux bureaux de l'Association des diplômés,
au local 3548 du pavillon Alphonse-Desjardins, ou par téléphone
au numéro 656-3242.
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