5 septembre 2002 |
Le 29 août, le Parc technologique du Québec métropolitain
(PTQM) et le Parc scientifique de Louvain-la-Neuve, en Belgique,
ont signé une entente pour la mise en réseau de
secteurs d'excellence communs, dont les technologies de l'information.
L'entente favorisera des opportunités de collaboration
entre les entreprises établies dans ces parcs et avec les
deux universités affiliées, soit Laval et l'Université
catholique de Louvain. On encouragera également les échanges
au niveau des étudiants et de la recherche.
Cette entente a été signée quelques jours
seulement avant la tenue, à Québec, du XIXe Congrès
mondial de l'Association internationale des technopoles. Du 3
au 6 septembre, une trentaine de conférenciers provenant
d'Europe, d'Asie et des Amériques auront pris la parole
dans le cadre de cette rencontre qui a pour thème "Pour
un nouvel agenda: impacts d'affaires, sociaux et urbains".
La présidence d'honneur de l'événement a
été confiée à Jean-Guy Paquet, président
et directeur général de l'Institut national d'optique
(INO), un important centre de recherche établi au PTQM.
Dans les années 1980, alors qu'il était recteur
de l'Université Laval, Jean-Guy Paquet a fortement contribué
à la création du Parc. Par la suite, des liens étroits
se sont tissés entre Laval et le PTQM. Aujourd'hui, la
présidence du conseil d'administration du Parc est assumée
par un autre ancien recteur de l'Université, François
Tavenas.
Une forte concentration de matière grise
Le PTQM regroupe une centaine d'entreprises technologiques
ainsi que quelques centres de recherche. On y trouve environ 3
200 travailleurs, dont plus de la moitié sont ingénieurs,
chercheurs ou scientifiques. La majorité d'entre eux ont
été formés à Laval.
Le concept de parc technologique et ces variantes que sont le
parc scientifique, le parc de science et de technologie et la
technopole n'ont plus grand chose à voir avec le parc industriel
traditionnel. Ces lieux très spécialisés
n'accueillent habituellement que des entreprises qui mettent au
point des produits ou des services nouveaux à contenu technologique.
Avec leurs espaces verts et leurs bâtiments à dimensions
humaines, ces parcs ressemblent davantage à des campus
universitaires classiques. Autre caractéristique: ils entretiennent
des liens étroits avec les institutions universitaires.
Celles-ci agissent, entre autres, comme fournisseurs de diplômés.
Les laboratoires universitaires peuvent aussi être le point
de départ d'entreprises technologiques, puisque les travaux
de recherche qu'on y mène peuvent conduire à des
innovations pouvant déboucher sur des produits ou des services
commercialisables.
"La présence, dans un parc technologique, de centres
de recherche et d'entreprises oeuvrant dans les mêmes secteurs
d'activité favorise une synergie entre chercheurs",
indique Yvon Gasse, professeur au Centre d'entrepreneuriat et
de PME de l'Université Laval. Il cite en exemple Teraxion,
une entreprise très pointue en optique et laser issue de
l'INO, qui a fréquemment recours aux services de l'Institut.
"Le développement des technologies se fait par des
personnes qui possèdent la connaissance, dit-il. S'il y
a un problème, les chercheurs de Teraxion traversent la
rue et vont à l'INO. Il y a là une communauté
d'intérêt amenée par une proximité
physique de personnes intéressantes pour l'entreprise."
Des bémols
Aussi attrayante soit-elle, la formule des parcs technologiques
n'est pas sans risques. Yvon Gasse en veut pour preuve une enquête
récente de l'Organisation de coopération et de développement
économiques. "La moitié des parcs technologiques
aux États-Unis ont fermé depuis quinze ou vingt
ans, souligne-t-il. Pourquoi? On a vu trop grand, on a été
incapables d'attirer les entreprises, les infrastructures étaient
trop coûteuses, les municipalités se sont retirées,
etc." Selon lui, l'implication des universités ne
va pas toujours de soi. "Le rôle des universités
n'est pas de créer des entreprises, ni de développer
des parcs technologiques, explique-t-il. Ce n'est pas tout le
monde qui est d'accord avec le fait de voir une université
négocier pour l'obtention de brevets ou de licences."
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