5 septembre 2002 |
"Le Conseil d'administration a déjà pris l'engagement de revoir en profondeur le mode de nomination du recteur L'expérience que nous venons de vivre démontre qu'on ne saurait reporter cet examen ni en limiter la portée à quelques modalités procédurales secondaires." C'est en ces termes bien pesés et lourds de sens que le président d'élection André C. Côté conclut son rapport sur la course au rectorat du printemps dernier. À en juger par le contenu de ce document, présenté aux membres du Conseil d'administration, le 19 juin, celui qui a tenu le gouvernail pendant la tempête électorale juge qu'il faut donner un sérieux coup de barre pour actualiser le mode de sélection du recteur et pour éviter de nouveaux culs-de-sac électoraux.
Compétences minimales
L'une des recommandations majeures de ce rapport est l'établissement
de compétences minimales pour les éventuels candidats
au rectorat. André Côté souligne que pour
devenir directeur de département ou doyen, un candidat
doit être professeur agrégé ou titulaire.
"Lorsqu'il s'agit de combler le poste de la personne qui
sera appelée à présider aux destinées
de l'Université et à occuper sa plus haute fonction,
n'est-il pas un peu étrange que les seules exigences soient
qu'une personne accepte par écrit que sa candidature soit
ainsi proposée, avec, en appui, la signature de 25 membres
ou diplômés de l'Université?", demande-t-il.
L'adoption de critères similaires à ceux exigés
pour les directeurs de département et les doyens écarterait,
à toutes fins utiles, la participation de candidats étudiants
de la course au rectorat. André Côté estime
d'ailleurs "incongru" le fait que la procédure
actuelle permette à un étudiant de postuler la fonction
de recteur. "L'objet de la procédure d'élection
du recteur est de choisir la personne que le collège électoral
jugera la plus apte à remplir cette fonction, écrit-il.
Elle n'a certes pas pour but de fournir une tribune à des
personnes manifestement non habilitées à diriger
l'Université et qui, sous le couvert d'une candidature,
détournent la procédure de son objet"
Le président de la CADEUL, Pier-André Bouchard St-Amant,
juge ces recommandations "aberrantes". "C'est au
collège électoral, et à personne d'autre,
de déterminer si un candidat est valable ou non. Je ne
comprends pas qu'on songe à retirer aux étudiants
le droit d'exprimer leurs visions et leurs revendications dans
le cadre de la course au rectorat."
Manigances politiques
André Côté s'inquiète aussi de
la tournure politique que prend la course au rectorat. L'automne
dernier, les candidats sont entrés en campagne avant même
que le président d'élection ne soit nommé.
Le rapport recommande par ailleurs que "le CA se penche expressément
sur la question du financement de la course au rectorat et du
contrôle des dépenses engagées par les candidats".
Une zone grise entoure présentement les questions de dépenses
électorales et l'utilisation du personnel et du matériel
de l'Université à des fins partisanes.
André Côté constate enfin que l'actuelle procédure
d'élection ouvre la porte à des tentatives de marchandage
de blocs de voix par des groupes d'intérêts. Il souligne
d'ailleurs que, le jour du scrutin, suite à l'élimination
du candidat étudiant, Christian Robitaille, "force
est de constater qu'un mouvement d'abstention, dont le spectre
avait été évoqué quelques jours avant
le vote dans un communiqué de presse émis par une
association étudiante, a fait déraper la procédure,
produisant le résultat que l'on sait. On ne dira jamais
assez, non seulement le préjudice qui en découle
pour l'image de l'Université, mais aussi l'impact négatif
que cet état de fait a pu avoir sur le fonctionnement de
notre Université en des temps par ailleurs difficiles."
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