29 août 2002 |
Même si la première appendicectomie par laparoscopie
date de près de 20 ans, les chirurgiens tardent à
adopter cette procédure pour les interventions pratiquées
sur des enfants. La raison? Elle n'apporterait aucun bénéfice
par rapport à l'approche classique et son efficacité
pour les cas complexes ne fait pas l'unanimité. Cette perception
pourrait cependant changer, puisqu'une étude réalisée
par un groupe de chercheurs du Département de chirurgie
la Faculté de médecine vient apporter de l'eau au
moulin des défenseurs de la laparoscopie.
Les chercheurs Ari-Nareg Meguerditchian, Pascale Prasil, Raymond
Cloutier, Suzanne Leclerc, Jean Péloquin et Guy Roy ont
passé en revue 391 appendicectomies, dont 126 par laparoscopie,
pratiquées au CHUL sur des enfants, entre 1998 et 2001.
Leur analyse révèle que la durée d'hospitalisation
est d'une demi-journée plus courte lorsque le chirurgien
utilise la laparoscopie (2,4 contre 2,9 jours). Cette différence,
en apparence anodine pour chaque cas, pourrait se traduire par
une économie de quelques milliers de jours d'hospitalisation
par année à l'échelle du Québec, où
on pratique annuellement quelque 8 000 appendicectomies. "Ça
ne signifie pas uniquement des coûts d'hospitalisation moins
élevés, précisent les chercheurs. Ça
veut aussi dire que les patients recouvrent plus rapidement leurs
fonctions organiques et que toute la famille de l'enfant peut
retourner plus rapidement à ses activités normales."
Tous les autres paramètres mesurés (durée
de la prise d'antibiotiques et d'analgésiques, complications,
etc.) ont produit des résultats comparables, peu importent
l'approche chirurgicale utilisée et la complexité
du cas.
Dans leur étude, publiée dans un numéro récent
du Journal of Pediatric Surgery, les chercheurs soulignent
également que l'approche laparoscopique permet de confirmer
le diagnostic avant chirurgie et d'explorer les autres causes
potentielles des symptômes du patient. Seule ombre au tableau,
l'intervention par laparoscopie dure 46 minutes, contre 41 pour
l'approche classique. Les chercheurs estiment cependant que cette
différence disparaîtra à mesure que les chirurgiens
et le personnel de la salle opératoire se familiariseront
avec cette procédure.
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