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22 août 2002 ![]() |
"L'Université Laval est une des seules universités
en Amérique du Nord à choisir son recteur par le
biais d'une élection par un collège électoral
substantiel, à l'issue d'une campagne électorale
publique. Un tel processus ne nous permet pas de mobiliser les
meilleures candidatures possibles et me semble porteur de graves
dangers."
C'est ce qu'a fait valoir François Tavenas dans une lettre
adressée le 27 juin au président du Conseil d'administration
de l'Université, Richard Drouin, quelques jours avant de
quitter le poste de recteur qu'il occupait depuis 1997. On se
souvient que François Tavenas a annoncé en avril
dernier qu'il ne solliciterait pas de second mandat, à
la suite de l'impasse électorale qui a fait reporter au
15 octobre le choix du prochain recteur.
François Tavenas estime que le processus électif
public en vigueur à Laval est "un obstacle à
la matérialisation de candidatures externes de haut niveau"
et qu'il ouvre la porte à des "dérives politiciennes",
pouvant miner la crédibilité de la fonction de recteur
et de l'institution qu'il représente.
"L'expérience des grandes universités américaines
comme Harvard, Princeton, Stanford ou Yale, qui recrutent fréquemment
leurs doyens et leurs présidents à l'externe et
qui en tirent manifestement les plus grands avantages, devrait
nous porter à réfléchir, écrit François
Tavenas. Notre processus électoral porte en lui le danger
de l'ouverture à toutes sortes d'influences externes dans
le choix du recteur. S'il est un domaine dans lequel le statut
de "tour d'ivoire" doit être conservé,
c'est bien dans le processus de choix du recteur, qui ne devrait
jamais devoir quoi que ce soit à qui que ce soit. Or notre
processus d'élection n'offre aucune garantie à ce
sujet, bien au contraire. La question des dépenses électorales
devrait, en particulier, faire l'objet d'un examen très
attentif quant aux graves dangers dont elle est porteuse."
Affirmant qu'il voit mal ce qui justifierait Laval de continuer
à faire figure d'exception sur le continent, François
Tavenas rappelle que "jusqu'à preuve du contraire,
les grandes universités canadiennes et américaines
sont plutôt des modèles de gestion collégiale
et respectueuse de la liberté académique."
On trouvera, en page 4, le texte intégral de la lettre
de François Tavenas aux membres du Conseil d'administration.
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