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22 août 2002 ![]() |
D'ici cinq ans, le Canada aura de meilleures pièces
justificatives à présenter dans sa déclaration
d'impôt sur le carbone. En effet, un groupe de 44 chercheurs,
appelé Fluxnet-Canada, quantifiera l'apport des forêts
et des tourbières du Canada dans le cycle du carbone et,
du coup, leur influence sur les changements climatiques globaux.
La Fondation canadienne pour les sciences du climat et de l'atmosphère
(6 M$), le Conseil de recherches en sciences naturelles et en
génie (6 M$) et la Fondation BIOCAP Canada (1 M$) investiront
près de 13 M$ sur cinq ans dans le réseau Fluxnet-Canada
pour obtenir ces précieuses données.
"Nous avons réuni bon nombre des meilleurs scientifiques
du Canada qui étudient le cycle terrestre du carbone pour
aborder de façon concertée certaines des questions
les plus urgentes de notre temps", explique le coresponsable
de Fluxnet, Hank Margolis, professeur au Département des
sciences du bois et de la forêt. "Les stocks de carbone
emmagasinés dans nos régions forestières
seraient environ 500 fois plus importants que les émissions
annuelles de carbone attribuables à l'usage des combustibles
fossiles au Canada." Par ailleurs, il semble que les tourbières
constituent un puits de carbone beaucoup plus puissant que ne
le soupçonnaient les chercheurs au départ. Elles
pourraient même représenter le plus grand réservoir
de carbone de la biosphère terrestre canadienne. Les chercheurs
de Fluxnet mesureront les échanges de gaz carbonique, de
vapeur d'eau et de chaleur entre l'atmosphère et la surface
terrestre de ces écosystèmes. Ils pourront ainsi
déterminer le bilan carbonique des forêts et des
tourbières canadiennes.
"Ce genre de données est très important pour
mettre au point des stratégies de gestion à long
terme des concentrations de gaz carbonique dans l'atmosphère",
précise le professeur Margolis. Le protocole de Kyoto -
que le Canada tarde à ratifier - permet aux pays de réclamer,
sous certaines conditions, des crédits de carbone pour
les puits de carbone qui se trouvent sur leur territoire. Pour
profiter de ces crédits, il faut cependant produire de
solides pièces justificatives devant le grand comptable
international. Les données récoltées par
Fluxnet serviront à justifier les crédits auxquels
le Canada aura droit.
Fluxnet-Canada a été officiellement lancé
à Ottawa, le 25 juillet. Des projets similaires, connus
sous les noms Ameriflux et Carbo-Euroflux, se déroulent
présentement aux États-Unis et en Europe.
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