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20 juin 2002 ![]() |
Plus de 180 personnes en provenance de toutes les provinces du
Canada - parmi elles, des professeurs chercheurs, des étudiants
et des gestionnaires d'écoles de nursing - ont participé,
du 12 au 15 juin, à la 10e Conférence canadienne
de recherche en sciences infirmières. Cette activité
s'est déroulée dans un hôtel de Sainte-Foy
sur le thème: "Partenariat et recherche en sciences
infirmières - enjeux, efficacité et retombées".
Organisée par la Faculté des sciences infirmières
de l'Université Laval, la conférence était
parrainée par l'Association canadienne des écoles
universitaires de nursing.
Une expérience probante
Une table ronde s'est tenue le 13 juin sur une étude
évaluative de grande envergure du service Info-Santé
CLSC, étude dont le rapport final a été déposé
en 1999. En 2000-2001, le personnel infirmier rattaché
à ce service téléphonique gratuit, accessible
24 heures par jour, et ce, sept jours par semaine, a reçu
2,4 millions d'appels. Un des éléments clés
de l'étude a consisté en un sondage mené
à travers le Québec auprès de 4 700 utilisateurs
du service.
Selon Louise Hagan, professeure à la Faculté des
sciences infirmières, un partenariat efficace entre plusieurs
instances a rendu possible cette vaste étude. Ces instances
étaient, entre autres, le ministère de la Santé
et des Services sociaux du Québec, l'Ordre des infirmières
et infirmiers du Québec (OIIQ), La Faculté des sciences
infirmières de l'Université Laval et les CLSC. Lise
Dunnigan, qui représentait le Ministère, a parlé
d'une expérience probante et exigeante. Pour sa part, Lise
Bertrand, la représentante des CLSC, a mentionné
qu'il a fallu beaucoup de tact pour mener à bien un tel
projet. Quant à Judith Leprohon, directrice scientifique
à l'OIIQ, elle a rappelé que de nombreuses rencontres
ont été nécessaires pour permettre aux membres
du comité de suivi de se concerter et de bonifier les diverses
interventions que chacun avait à faire.
Louise Hagan s'est penchée sur les enjeux que représentait
la participation de chercheures universitaires à un tel
projet. Travailler en partenariat a consisté pour elle
à faire des concessions aux chapitres de la liberté
d'action (questions de recherche "imposées",
etc.) et de la quiétude d'esprit (stress, conciliation
des intérêts de recherche, échéancier
versus tâche universitaire, etc.). En revanche, participer
à une étude d'une telle envergure a représenté
une énorme motivation à la recherche. "Il fallait
évaluer ce qui était considéré comme
un des fleurons de notre système de santé, dit-elle.
Nous savions que cette étude était attendue par
le Ministère et le réseau socio-sanitaire. Info-Santé
correspondait à mes valeurs comme professionnelle de recherche
et comme infirmière."
Partenariat égale plus-value
Les formes de partenariat sont multiples, que ce soit avec
d'autres disciplines ou bien entre établissements, entre
niveaux de soins et même entre provinces. Selon Diane Morin,
professeure agrégée à la Faculté des
sciences infirmières et coprésidente du comité
scientifique de la Conférence, la rencontre a permis quelques
constats. Le partenariat dans le domaine des soins infirmiers
au Canada constitue une réalité bien vivante, mais
pas toujours facile à concrétiser. Ceux et celles
qui vivent le partenariat doivent faire preuve d'imagination pour
opérationnaliser leur action. Tous reconnaissent que le
partenariat apporte une plus-value. La Conférence a aussi
permis de constater que le partenariat n'a pas l'impact désiré
sur les politiques. "La représentativité de
la vision des infirmières n'est pas suffisamment forte
actuellement pour influencer les politiques, qu'il s'agisse du
financement de la recherche, de l'organisation des services ou
des grandes politiques au niveau du personnel de soins",
indique Diane Morin. La conférence, quant à elle,
s'est avérée un franc succès. Grâce
à la qualité des présentations, mais aussi
parce que les chercheurs ont tissé des liens entre eux
et que des partenariats ont été consolidés.
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