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20 juin 2002 ![]() |
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La grande fête de la remise des diplômes a, une fois encore, réussi à rassembler quelque 3 000 finissants et finissantes de tous les cycles dans le stade couvert du PEPS, accompagnés ici de parents, là de conjoints, d'enfants ou d'amis, soit une affluence de près 12 000 personnes. |
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Cérémonial gestuel et verbal
Chacune des cérémonies représente à
coup sûr un moment à marquer d'une pierre blanche
dans le cours d'une année universitaire, car elle braque
ses feux louangeurs sur les efforts qui ont fait traverser avec
succès le baccalauréat, la maîtrise ou le
doctorat. Cette célébration de la réussite
se déroule selon un cérémonial commun, mais
chaque séance conserve son caractère distinctif.
D'une fois à l'autre, c'est sur les premières mesures
de l'ouverture de la Music for the Royal Fireworks de
Georg Friederich Haendel que le défilé universitaire
s'est mis en branle, précédé d'un porteur
ou d'une porteuse de masse. Puis, c'est sur les notes initiales
de la version instrumentale de l'hymne de l'Université
(composé par la professeure émérite Jeanne
Landry), enregistré par l'Orchestre d'harmonie de la Faculté
de musique, que la procession de dignitaires mettra fin à
la célébration en quittant la salle, une heure
et demie ou deux heures plus tard.
Comme le prescrit une tradition bien établie, le début
de chacune des rencontres a été le moment qu'a
choisi le recteur François Tavenas pour louer le courage
et la détermination dont ont fait preuve les étudiants
et les étudiantes qui ont mené à terme leur
projet et pour leur rappeler, en cette année des Grandes
Fêtes de l'Université, qu'ils sont les héritiers
et les héritières de diplômés remarquables.
"Cette cérémonie de la fierté illustre
l'accomplissement de la mission de l'Université dans ce
qu'elle a de plus noble. De grands défis vous attendent
dans ce monde en perpétuel changement. Soyez donc prêts
à l'adaptation continue, développez tous vos talents
et sachez mobiliser toutes vos qualités personnelles et
vos compétences professionnelles au service de la société",
a-t-il déclaré en substance.
Fin de semaine initiale
Les sept cérémonies de collation des grades
se sont tenues en deux fins de semaine consécutives. Le
calendrier a débuté par les séances des
facultés de Médecine, de Médecine dentaire,
de Pharmacie, des Sciences infirmières et des Études
supérieures, le samedi 8 juin à 15 h. Roger Dozois,
clinicien chercheur et chirurgien à la clinique Mayo,
et Dorothy Pringle, professeure et chercheure en sciences infirmières
à l'Université de Toronto, se sont vu décerner
pour l'occasion un doctorat honoris causa. Appelé
à faire l'éloge des deux récipiendaires,
Simon Biron, directeur du Département de chirurgie de
la Faculté de médecine, a qualifié le premier
de "modèle de chirurgien et de clinicien chercheur"
tandis que la doyenne de la Faculté des sciences infirmières,
Linda Lepage, a souligné de la seconde son dynamisme,
la qualité de sa communication et son sens critique judicieux.
Les professeurs Jacques-Émile Rioux et Roland R. Tremblay,
de la Faculté de médecine, ont par ailleurs été
proclamés "émérite" et Frédéric
Calon, finissant du doctorat en pharmacie, a mérité
la médaille d'or de la Gouverneure générale.
Deux autres cérémonies ont été présentées
le lendemain. À 10 h 30, c'était au tour des finissants
et des finissantes des trois cycles des facultés de Foresterie
et de géomatique, des Sciences de l'agriculture et de
l'alimentation et des Études supérieures de recevoir
leur diplôme des mains du recteur François Tavenas.
Cette séance a été marquée par la
proclamation de Claude-André St-Pierre, de la Faculté
des sciences de l'agriculture et de l'alimentation, à
titre de "professeur émérite", et par
la remise d'un doctorat honorifique à Raymond Royer, président
et chef de la direction de Domtar. Denis Brière, doyen
de la Faculté de foresterie et de géomatique, a
décrit ce dernier comme un innovateur, un bâtisseur,
un humaniste, un grand homme qui sait mettre en application des
valeurs fondamentales tels la créativité, l'engagement,
l'esprit d'entreprise, le professionnalisme et l'intégrité.
"Aucune technologie ne peut remplacer une tête bien
faite", devait lancer aux étudiants Raymond Royer
pour leur démontrer que la formation constitue une clé
indispensable pour leur avenir.
La Faculté des sciences et de génie et la Faculté
des études supérieures prenaient place dans le
stade couvert du PEPS, en fin d'après-midi. Lors de la
cérémonie de collation, Michel Fortin, du Département
de mathématiques et de statistique, et Louis Legendre,
du Département de biologie, ont été élevés
au rang de "professeur émérite". Jacques
Beaulieu, chercheur en optique et laser, s'est vu décerner
un doctorat honoris causa. Christian Gamache, finissant
du baccalauréat en génie électrique, et
Frédéric Painchaud, finissant de la maîtrise
en informatique, ont reçu respectivement, quant à
eux, la médaille d'argent et la médaille d'or de
la Gouverneure générale.
Feu sacré
La deuxième série de "collations"
a commencé le samedi 15 juin à 10 h 30, avec la
Faculté des sciences de l'administration et la Faculté
des études supérieures. La cérémonie
de la FSA a été le théâtre d'un hommage
empreint d'admiration à l'endroit de Claude Lessard, "entrepreneur
visionnaire et créateur inspiré", soulignera
le doyen Bernard Garnier, appelé à faire l'éloge
de ce "chef de file dans le domaine des communications".
Le nouveau docteur honoris causa est président
et chef de la direction du Groupe Cossette Communication. "Le
feu sacré, c'est ce que vous avez de plus sacré
et qu'il vous faudra protéger dans un avenir fait de passion,
de courage et surtout d'une confiance fondée sur l'intégrité
et sur le don de soi. Car la meilleure façon de se grandir,
c'est d'aider les autres à grandir", a-t-il expliqué
à l'auditoire étudiant fraîchement diplômé.
Notons que le professeur Jean-Marc Martel, du Département
des opérations et systèmes de décision,
a été nommé "émérite".
La séance de collation des facultés de Droit et
des Sciences sociales, de l'Institut québécois
des hautes études internationales et de la Faculté
des études supérieures à suivi à
16 h. Annie Sanscartier, finissante du baccalauréat en
psychologie, a reçu la médaille d'argent de la
Gouverneure générale et Mélanie Archambault,
inscrite à la maîtrise en psychologie, la médaille
d'or de la Gouverneure générale. Catherine Teiger,
chargée de recherche au Centre national de la recherche
scientifique de France, dont la vice-doyenne de la Faculté
des sciences sociales, Sylvie Montreuil, a vanté la ténacité,
l'humanisme et la riche contribution au développement
de l'ergonomie, a alors revêtu l'épitoge réservée
aux récipiendaires d'un doctorat honorifique.
Le grand combat de l'humanisation
Le programme du dimanche 17 juin s'est déployé
en deux temps. En matinée, les finissants et les finissantes
des trois cycles des facultés de Philosophie, de Théologie
et de sciences religieuses, des Sciences de l'éducation
et de la Direction du baccalauréat multidisciplinaire
ont reçu leur diplôme à compter de 10 h 30.
Les professeurs Paul Godbout, de la Faculté des sciences
de l'éducation, et Lucien Jean Richard, de la Faculté
de théologie et de sciences religieuses, sont devenus
"émérite".
La Faculté de théologie et de sciences religieuses
a rendu un hommage particulier à un ecclésiastique
qui, selon le doyen Marc Pelchat, "s'est d'abord investi
de façon remarquable dans le monde de l'éducation
pour ensuite faire progresser grandement les discussions sur
les disparités sociales": Mgr Maurice Couture, archevêque
de Québec et maintenant docteur honoris causa de
Laval.
Après avoir jeté un coup d'oeil humoristique sur
le souvenir qu'il conservait d'un certain mois de juin 1952,
l'année du centenaire de l'Université Laval, ce
dernier n'a toutefois pas manqué de faire part aux jeunes
adultes universitaires de ses préoccupations actuelles
qui ont pour noms "révolution biogénétique"
et "emprise totalitaire du marché", appréhendant,
dans un cas, les expérimentations scientifiques risquant
de porter atteinte à la dignité de l'être
humain, et dénonçant, dans l'autre, les excès
d'une mondialisation qui "marchandise" l'être
humain lui-même.
"J'ai le pressentiment que l'humanisation sera le leitmotiv
de grands combats à venir, a-t-il commenté. Elle
n'est pas une donnée. Le terme le dit bien: l'humanisation
est plutôt un processus, une conquête progressive,
un chantier sans cesse à relancer, parce que réalisé
par les êtres vulnérables et limités que
nous sommes, par les êtres libres et autonomes que nous
cherchons à être. Il connaît des avancées
et des reculs. Que l'on songe à la Déclaration
des droits de l'Homme qui a suivi le dernier conflit mondial:
elle n'a pas empêché les différents génocides
des soixante dernières années. Souvent, au moment
où l'on croit que tout s'écroule, les êtres
humains sont capables de sursauts étonnants au nom de
l'humanisme."
L'Université Laval a finalement honoré d'un doctorat
ès Lettres une autre personnalité à l'occasion
de la dernière cérémonie de collation, qui
réunissait les facultés d'Aménagement, d'architecture
et des arts visuels, des Lettres, de Musique et des Études
supérieures dans le stade couvert du PEPS, à 16
h: Roland Arpin, président de la Société
du 400e anniversaire de Québec, dépeint par le
professeur Philippe Dubé, du Département d'histoire
de la Faculté des lettres, comme le "grand timonier
de la muséologie québécoise", un pédagogue
inventif doublé d'un administrateur de haut vol, qui a
assumé la direction du Musée de la civilisation
pendant 14 ans.
Autres remises honorifiques
Signalons ici que deux autres remises de doctorat honorifique
se seront tenues en dehors des cérémonies de collation
des grades proprement dites. La première, qui a eu lieu
le dimanche 16 juin en soirée, au Musée du Québec,
a salué les grands mérites de Robert P. Langlands,
mathématicien et professeur à l'Institute for Advanced
Study de l'Université de Princeton (doctorat d'honneur
en sciences). La seconde se tiendra le mardi 25 juin à
16 h, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault,
dans le cadre de la réunion du Réseau des impacts
micros des politiques macroéconomiques et d'ajustement
(MIMAP) et des Grandes Fêtes de l'Université Laval.
Sera alors glorifié A. Michael Spence, économiste,
professeur émérite de l'Université de Stanford
et Prix Nobel d'économie 2001 (doctorat en sciences sociales
honoris causa).
Le Bureau du secrétaire général a émis
7 911 diplômes au cours de l'année 2001-2002, soit
6 138 de 1er cycle, 1 547 de 2e cycle et 226 de 3e cycle.
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