23 mai 2002 |
L'activité physique et les hormones de remplacement
constituent-elles de bons moyens de prévention de l'ostéoporose
chez la femme ménopausée? La réponse dépend
en bonne partie de votre profil génétique, suggèrent
les travaux d'une équipe du Centre de recherche de l'hôpital
Saint-François d'Assise.
Dans un récent numéro de la revue Medicine and
Science in Sports and Exercice, Claudine Blanchet, Yves Giguère,
Denis Prud'homme, Marcel Dumont, François Rousseau et Sylvie
Dodin démontrent que l'effet de la pratique de l'activité
physique sur la densité osseuse de femmes ménopausées
varie selon leur génotype. Les femmes actives (au moins
trois séances par semaine) qui possèdent la bonne
combinaison de gènes codant pour le récepteur de
la vitamine D maintiennent une densité osseuse plus élevée
que les autres femmes. Cette différence réduit de
80 % les risques de fractures chez ces gagnantes de la loterie
génétique. Environ 17 % des 675 femmes de la région
de Québec qui ont participé à cette étude
possédait la combinaison gagnante. Par ailleurs, les chercheurs
n'ont noté aucun effet de l'exercice et du génotype
sur la densité osseuse des femmes moins actives.
Le profil génétique influence le succès des mesures de prévention de l'ostéoporose chez la femme ménopausée
Hormones de remplacement
Dans une autre étude, publiée il y a quelques
mois dans le Journal of Bone and Mineral Research, la même
équipe démontre que la prise d'hormones de remplacement
peut prévenir l'ostéoporose chez les femmes ménopausées.
Encore ici, pour profiter pleinement de cet effet protecteur,
il faut posséder la combinaison génétique
gagnante et, en plus, faire montre de patience. Les femmes qui
prennent des hormones de remplacement depuis plus de 5 ans ont
une densité osseuse 8 % plus élevée que celles
qui en prennent depuis moins longtemps ou qui n'en prennent pas
du tout.
Ici encore, la réponse osseuse aux hormones de remplacement
semble modulée par le profil génétique des
participantes. Les femmes qui possèdent la meilleure combinaison
de deux gènes - l'un codant pour le récepteur de
l'oestrogène et l'autre pour le récepteur de la
vitamine D - ont une densité osseuse 21 % plus élevée,
si elles prennent des hormones depuis au moins cinq ans. En pratique,
pareil écart diminue de deux à trois fois les risques
de fracture.
"Notre étude ne nous permet pas de dire à une
femme qu'elle ne souffrira pas d'ostéoporose si elle fait
de l'exercice et si elle a recours à l'hormonothérapie,
prévient Sylvie Dodin. Par contre, ces deux approches sont
bonnes pour prévenir la perte de masse osseuse. Certaines
femmes, plus chanceuses sur le plan génétique, peuvent
cependant profiter d'un effet amplificateur de ces mesures."
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