25 avril 2002 |
Raymond Ringuette est un homme modeste. Pourtant, à
la veille de terminer son mandat de doyen de la Faculté
de musique, il confesse plusieurs objets de fierté. Le
fait d'avoir présidé à la métamorphose
de l'École de musique en une faculté, c'est-à-dire
en une unité administrative autonome, lui fait commettre
un petit péché d'orgueil. Tout comme l'accroissement
des inscriptions étudiantes, l'ajout d'un programme de
formation en jazz et musique populaire ainsi que la remise sur
pied d'un orchestre d'harmonie aussi dynamique qu'apprécié.
Toutefois, c'est une réalisation plus discrète qui
provoque chez lui le plus grand sourire de satisfaction : depuis
huit ans, Raymond Ringuette dépose une partie de son salaire
dans un fonds créé à l'intention des étudiants
en difficulté financière. "Au début
de mon mandat, en 1994, se rappelle-t-il, des jeunes venaient
sans cesse me voir pour me dire qu'ils abandonnaient leurs études
faute de pouvoir acquitter leurs frais d'inscription." Ces
musiciens souvent très prometteurs invoquaient des causes
mineures et ponctuelles, comme la perte d'un boulot de fin de
semaine ou la nécessité d'acheter une automobile
- fut-ce une minoune ! "Ils n'auraient pas eu besoin
de laisser tomber l'Université s'ils avaient eu accès
à un prêt de dépannage, observe le doyen.
C'est pourquoi j'ai décidé d'en créer un!"
Alimenté année après année par Raymond
Ringuette, le fonds dispose aujourd'hui de 32 000 $. Les étudiants
en difficulté peuvent, grâce à lui, payer
leurs frais de scolarité à temps et s'engagent à
rembourser ce prêt sans intérêt au cours des
12 mois suivants. "Ils se font un point d'honneur de tenir
parole", assure le doyen. Le fonds est administré
par les présidents des associations étudiantes,
épaulés par la coordonnatrice à l'administration
et le doyen de la Faculté. Ce comité se charge également
d'étudier les demandes.
Président de la dernière campagne de Centraide et
fidèle bénévole des phonothons de la Fondation
de l'Université Laval, Raymond Ringuette est un inconditionnel
de la philanthropie. Il invite d'ailleurs le public à contribuer
à la mise sur pied de la Bourse Marc-André-Hamelin
en assistant, le 18 mai prochain, à un concert bénéfice
du célèbre pianiste à la salle Henri-Gagnon
du pavillon Louis-Jacques-Casault (voir article en page 5). Cette
bourse récompensera chaque année le meilleur pianiste
de concert inscrit à la Faculté de musique.
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