11 avril 2002 |
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Éric Lucas s'y connaît en matière de comportements agressifs, d'esquives, de stratégies et de coups fatals...chez les insectes! L'étudiant-chercheur du Département de phytologie et son directeur Jacques Brodeur viennent de documenter le premier cas connu où un animal utilise sa proie non seulement pour se nourrir, mais également pour se cacher de ses propres prédateurs, à la façon d'un renard, déguisé en mouton, qui se planquerait au milieu du troupeau pour échapper aux chasseurs. |
Une larve de Chrysope fait
la peau à une larve de moucheron solitaire |
Ce futé prédateur, dont les deux membres du Centre de recherche en horticulture racontent l'histoire dans un récent numéro de la revue scientifique Ecology, cache, sous des apparences de petit empoté, la férocité d'un "Alien". Si son nom - le moucheron solitaire - ne fait pas frémir, sa technique de chasse donne des frissons dans le dos. La femelle du moucheron solitaire pond un oeuf à proximité d'une colonie de pucerons, des insectes relativement sédentaires qui sucent la sève des plantes. La minuscule larve qui sort de l'oeuf se meut à pas de tortue jusqu'à un attroupement de pucerons insouciants. Arrivée à proximité d'une proie, la larve utilise ses pièces buccales sophistiquées pour lui injecter une toxine paralysante dans la patte. Elle se glisse ensuite sous le puceron immobilisé et lui injecte des enzymes digestives dans l'abdomen, avant d'en aspirer le contenu liquéfié en guise de repas. Le corps vidé de la pauvre bête adhère ensuite à une substance collante secrétée par le tégument de la larve, ce qui permet au moucheron de continuer son oeuvre destructrice en toute impunité, camouflé en habit de pucerons. Un cas unique JEAN HAMANN |
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