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11 avril 2002 ![]() |
Professeur au Département de biologie et chercheur au
Centre d'études nordiques, Serge Payette vient d'obtenir
l'une des six Chaires de recherche universitaire dans le Nord
canadien, créées par le gouvernement fédéral.
La Chaire en écologie des forêts subarctiques, que
dirigera le professeur Payette, a obtenu le financement le plus
élevé parmi les six chaires créées,
soit 1,2 million de dollars, répartis sur cinq ans. Les
chaires nordiques peuvent être renouvelées pour une
deuxième période de cinq ans, mais avec un financement
décroissant. "C'est une nouvelle extraordinaire sous
plusieurs aspects, mais en particulier parce qu'elle va nous permettre
de créer un poste de professeur au Département de
biologie, commente spontanément Serge Payette. Cette personne
va travailler avec moi sur la modélisation des écosystèmes
nordiques. En plus, je vais pouvoir offrir des conditions intéressantes
à au moins quatre nouveaux étudiants au doctorat."
Géographe, agronome et chercheur actif dans le Nord depuis
près de 30 ans, Serge Payette fait figure de doyen de la
recherche nordique au pays. Au fil des ans, il a supervisé
les travaux de quelque 20 étudiants au doctorat et 40 étudiants
à la maîtrise, dont une dizaine sont maintenant professeurs
d'université. Il a dirigé le Centre d'études
nordiques pendant 12 ans et il est maintenant à la tête
d'un groupe de recherche circumpolaire sur les changements environnementaux
nordiques, auquel participent des chercheurs d'une dizaine de
pays. Chercheur inventif toujours à l'affût de méthodes
pour mieux décoder les écosystèmes, Serge
Payette a écrit plusieurs chapitres des connaissances actuelles
touchant l'écologie et la biogéographie du Nord-Est
canadien. En plus d'une abondante production d'articles scientifiques, on lui doit aussi quelques ouvrages dont Flore
du Québec nordique et L'écologie des tourbières
du Québec-Labrador. Dans le cadre des activités
de la Chaire, il sera entouré par d'autres chercheurs du
Centre d'études nordiques, notamment Line Rochefort (Phytologie),
Yves Bégin et Michel Allard (Géographie), Esther
Lévesque (UQTR) et Luc Sirois (UQAR).
Deux volets
Les travaux de la Chaire porteront d'abord sur la dynamique
des écosystèmes subarctiques, leur lien avec les
changements climatiques et la biodiversité et les processus
impliqués dans le développement de la végétation
dans les aires dégradées. Le deuxième volet,
plus appliqué, vise à "mettre en place un programme
d'expériences - en serre et en milieu naturel - permettant
d'accélérer la restauration naturelle de la végétation
afin de proposer des solutions d'aménagement aux communautés
locales dans le cadre de la restauration des sites perturbés".
Les collectivités crie et inuite de Whapmagoostui-Kuujjuarapik
ont invité Serge Payette et ses collègues à
les aider à mettre sur pied un programme de réhabilitation
de la végétation qui améliorera l'environnement
dans lequel vivent les résidents. La Chaire a d'ailleurs
bénéficié de l'appui du Conseil de bande
de Whamagoostui, du Conseil régional cri, du Grand Conseil
des Cris, de la société Makivik, de l'administration
régionale Kativik, de la municipalité de Kuujjuarapik,
d'Hydro-Québec et de la localité de Radisson.
Relancer la recherche nordique
Le gouvernement fédéral, par l'entremise du
Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie
(CRSNG), injecte 6,1 millions de dollars dans les six chaires
nordiques. Cet investissement est la première réponse
du CRSNG à un rapport rendu public en septembre 2000, qui
établissait que la recherche canadienne dans le Nord était
en crise. Le rapport proposait un train de mesures pour relancer
la recherche nordique, dont la création de chaires. Les
responsables fédéraux espèrent que ces chaires
consolideront les pôles d'excellence en recherche nordique
au Canada, tout en incitant une nouvelle génération
d'étudiants universitaires à envisager une carrière
dans ce domaine.
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