21 février 2002 |
Subvenire, une nouvelle association étudiante, vient
de voir le jour au Département d'histoire. Son nom est
tiré d'un verbe latin signifiant à la fois "venir
au secours de" et "se souvenir". Cette association
parascolaire et parauniversitaire regroupe des étudiants
et étudiantes en muséologie de Laval mais aussi
d'autres universités canadiennes et européennes.
Elle a pour mission la protection du patrimoine local et international.
Ses objectifs sont triples: permettre l'acquisition d'une expérience
pratique, aider des institutions en difficulté et développer
un réseau d'étudiants.
Trois projets sont en cours à l'association: un envoi prochain
de livres au Musée du Kosovo, à Pristina, la mise
sur pied d'une mission muséologique en Arménie sous
la forme d'un chantier étudiant international, et la construction
prochaine d'un site Web de ressources en patrimoine. Comme le
précise l'étudiante à la maîtrise et
cofondatrice de Subvenire, Marie-Blanche Fourcade, le projet Kosovo
se fait en collaboration avec Patrimoine sans frontières,
une organisation qui se consacre de Paris aux différents
patrimoines menacés. "Il s'agit de reconstituer le
fonds documentaire du Musée qui a été quasiment
réduit à néant à cause de la guerre
qui a suivi la fin du régime soviétique, explique-t-elle.
Les éditeurs approchés sont français, anglais,
canadiens et québécois." Selon l'étudiant
à la maîtrise et cofondateur de Subvenire, François
Côté, les musées du Kosovo sont confrontés
depuis une dizaine d'années à deux problèmes
majeurs: la plupart des professionnels de la conservation ont
quitté leur emploi et la documentation n'a pas été
renouvelée. "Les musées, dit-il, n'ont plus
les compétences professionnelles qui sauraient comment
empêcher une détérioration rapides des objets
muséologiques."
Une expérience extraordinaire de formation
Le patrimoine arménien est d'une très grande
richesse. Mais les musées de ce pays souffrent de divers
maux, dont un manque de financement, une pénurie de travailleurs
compétents, des conditions dangereuses de rangement des
artefacts et une incapacité à restaurer les objets
muséologiques.
Le projet d'intervention muséologique en Arménie
se déroulera durant deux semaines en juillet. Ce chantier
étudiant international servira à étudier
les conditions de conservation dans cinq à dix musées
d'un petit pays d'Asie occidentale durement éprouvé
par la guerre et les séismes. On réfléchira
également sur la formation muséologique en Arménie.
Les collections étudiées comprendront principalement
des manuscrits, des objets religieux et des tableaux. "Cette
diversité, souligne François Côté,
rendra le travail d'autant plus délicat que les conditions
de conservation sont différentes pour chaque type d'objet."
Une trentaine de Canadiens et d'Arméniens participeront
à cette activité de partage d'expertise. Un groupe
de professionnels du patrimoine du Canada et d'Arménie
encadrera les étudiants. La majorité des étudiants
canadiens proviendront de Laval. Ceux-ci assurent la maîtrise
d'oeuvre du projet. Selon Marie-Blanche Fourcade, un moment clé
du chantier sera ce forum d'une journée où, après
avoir fait état de l'ensemble des problèmes observés,
l'on cherchera ensemble des solutions de conservation. "Nous
essaierons, dit-elle, de mettre l'accent sur tout ce qui est pratique,
sur des notions de conservation préventive qui font en
sorte que les objets vieillissent le plus lentement possible."
Le site Web de Subvenire sera beaucoup plus qu'un site promotionnel
classique. Véritable outil de travail, il fera le pont
entre le milieu professionnel et celui des étudiants dans
le domaine du patrimoine. Ce site de ressources servira à
afficher emplois et stages. Actualités, chroniques, forums
de discussion, il permettra aussi la coopération internationale
en ligne sous forme d'aide aux institutions en difficulté.
Pour plus d'information sur Subvenire: 692-5568, ou subvenire@yahoo.fr.
|