14 février 2002 |
DEUX POIDS, DEUX MESURES
M. le recteur, je reprends essentiellement les propos que
je vous adressais dans une lettre que je vous ai envoyée
en date du 12 novembre 2001, lettre à laquelle vous n'avez
pas daigné répondre, même après un
rappel le 21 janvier 2002. Suite au règlement du conflit
avec le SPUL, lorsque la direction de l'Université Laval
a décidé de renoncer à utiliser une partie
des surplus actuariels (50 M$) du Régime des professeurs
pour contrer une partie du déficit et contribuer au redressement
financier de l'Université, je me suis senti trahi. Oui,
je me suis senti trahi, berné, car j'ai réalisé
que seul le personnel administratif (professionnel, cadre et de
soutien) contribuerait au redressement financier par un congé
de cotisation patronale dans leur caisse de retraite.
Quand, le 22 octobre 1998, nous, les employé(e)s de soutien
et les membres du SEUL et du RREEUL, qui comprennent aussi les
employé(e)s non-syndiqué(e)s et les technologistes
médicaux, avons décidé de donner congé
de cotisation patronale (12,5 M$) pour trois ans, nous l'avons
fait de bonne foi, et contre une promesse de l'Employeur que tous
les groupes feraient de même. L'assemblée était
très réticente à vous accorder ce
congé de cotisation, mais sur l'insistance du Comité
sur l'utilisation des surplus actuariels et appuyés par
notre exécutif syndical, nous avons finalement consenti
mais avec une très grande réticence, et je le répète
sur la promesse que tous y contribueraient. La réticence
était justifiée et vous venez d'en faire la démonstration
évidente. L'année dernière les membres de
l'APAPUL ont dû se soumettre à la même médecine,
soit: congé de cotisation patronale pour leur régime
de retraite et ce pour une période de trois ans. À
ce que je vois, seulement le personnel administratif participe
à l'effort du redressement financier de l'Université
Laval. Dans la négociation avec le SPUL, vous êtes
"juge et partie", car vous avez le même Régime
de retraite et après votre mandat comme recteur ou vice-recteur,
vous réintégrez la même convention collective.
C'est plus facile de piger dans les poches des autres que de
piger dans les siennes.
Autre litige qui perdure avec le personnel administratif de soutien:
le 1.5 % que l'Université nous doit depuis le 1er juin
1999, ce même 1.5 % qui a été versé
à tous les employés de la Fonction publique, à
tous les employés des universités du Québec,
et aux autres salariés de l'Université Laval. M.
Jacques Faille, vous aviez démontré une certaine
ouverture lors de notre rencontre le 25 janvier 2002, mais voilà
qu'une semaine plus tard, il y a un nouveau durcissement. Que
s'est-il passé en une semaine? Quelle mouche vous a piqué?
Est-ce que c'était pour me jeter de la poudre aux yeux
ou pour me faire perdre mon temps que vous avez semblé
démontrer une certaine compréhension ou si c'était
de l'hypocrisie? Et vous pensez que nous sommes assez naïfs,
pour vous accorder un autre congé de cotisation de 1 %
pour trois ans et abandonner nos droits dans la démutualisation
des assurances, contre le 1.5 % que vous nous devez depuis le
1er juin 1999. Autrement dit, il faudrait vous donner environ
2 M $ pour récupérer environ 800 000 $. Non merci,
assez c'est assez, et trop, c'est trop. C'est ce qu'on appelle
ajouter "l'injure à l'insulte" ou - je ne sais
plus- "l'insulte à l'injure". Nous avons donné
une fois, et c'est assez.
Quelle portion des congés de cotisation du personnel administratif
a servi à réduire le déficit de l'Université?
Aucun bilan n'a été publié à cet
effet. Depuis que nous avons donné ces dizaines de millions
de dollars, le déficit n'a cessé de croître.
Où sont allées toutes ces sommes d'argent? Pour
qui, et à qui, ont-elles profité? Ont-elles été
attribuées à bon escient? Permettez-moi d'en douter.
Les employé(e)s de soutien se sont battus pendant 10 ans
pour obtenir l'équité salariale qui finalement n'en
est pas une et qui ne respecte complètement pas la loi
sur l'équité. Nous nous battons depuis plusieurs
mois pour récupérer le 1.5% que vous nous devez
selon la lettre d'entente sur l'utilisation des surplus actuariels
signée le 18 décembre 1998. Nous avons respecté
notre part de la lettre d'entente, à vous de respecter
votre partie.
Cela fait plusieurs années que les membres du personnel
administratif ne se considèrent pas comme des membres entiers
de la communauté universitaire et, encore une fois, vous
venez d'en faire la preuve (malheureusement) évidente.
Vous vous demandez pourquoi les employés de soutien quittent
pour une retraite anticipée aussitôt l'âge
de 55 ans atteint, et ce même avant d'avoir atteint leurs
35 ans de service. C'est parce qu'ils en ont ras-le-bol. Ils
sont désabusés, ils se sentent désengagés,
ils se sentent trahis
Personnellement, je quitterai cette boîte dans quelques
mois, non sans un certain regret. Oui, un certain regret de
quitter des collègues de travail, des amies, des amis.
Mais avec aucun regret de quitter votre Direction d'injustice
et d'inéquité.
Il y a quelques jours, la course au rectorat, s'est amorcée.
Le temps du changement est arrivé. L'heure des choix
est arrivée. Alors, pour ma part, j'opte pour le changement,
pour le renouveau. Comme le processus d'élection par "collège
électoral" ne me donne droit de m'exprimer électoralement,
je le fais par la voie qui m'est donnée, soit le courrier
du lecteur. Je donne donc mon appui à la candidature
de M. Pierre Moreau au poste de prochain recteur de l'Université
Laval.
JEAN BRICAULT
Technicien en travaux d'enseignement et de recherche
et membre du SEUL
LE RASUL ET L'ÉQUITÉ SALARIALE
Aux membres du Conseil d'administration de l'Université
Laval et aux membres du Conseil universitaire de l'Université
Laval:
En vertu de la Loi sur l'équité salariale, entrée
en vigueur le 21 novembre 1997, on doit attribuer à des
emplois traditionnellement occupés par des femmes un salaire
égal à celui d'emplois traditionnellement occupés
par des hommes, même si ces emplois sont différents,
pourvu qu'ils soient de valeur équivalente. Cette loi s'applique
à tout employeur dont l'entreprise compte 10 personnes
salariées ou plus, qu'il soit du secteur privé,
public ou parapublic.
Au plus tard le 21 novembre 2001, tout employeur assujetti à
cette loi devait avoir déterminé si des ajustements
salariaux étaient requis dans son entreprise ou avoir complété
un programme d'équité salariale. Au plus tard le
21 novembre 2005, les écarts salariaux devront avoir été
corrigés. Tout correctif résultant de ce programme
devra être versé rétroactivement au 21 novembre
2001.
Nous du Regroupement des associations et des syndicats de l'Université
Laval (RASUL), interpellons les membres du Conseil d'administration
et du Conseil universitaire de l'Université Laval sur la
Loi sur l'équité salariale. Comment accepter que
dans une institution d'enseignement supérieur d'une telle
envergure, l'exercice d'équité salariale n'ait pas
été réalisé pour l'ensemble des salariés?
La communauté universitaire aurait dû, depuis longtemps,
être informée des étapes de la mise en uvre
d'un programme d'équité salariale afin que chaque
organisation concernée puisse prendre les décisions
qui s'imposent et nommer des personnes responsables à ce
dossier.
Peut-on accepter qu'une institution, qui devrait constituer un
phare pour la région de la capitale nationale et pour la
société québécoise dans son entier,
ne mette pas tout en uvre pour favoriser l'application d'une loi
québécoise? N'est-ce pas là faire preuve
d'indifférence en ce qui concerne la discrimination salariale
à l'égard des personnes qui occupent des emplois
dans des catégories à prédominance féminine?
Comment les membres du Conseil d'administration et du Conseil
universitaire peuvent-ils accepter cela? Quelles sont les mesures
et les procédures que l'administration entend mettre en
place afin de se conformer dans les meilleurs délais à
la Loi sur l'équité salariale et ce pour l'ensemble
des salariés de l'Université Laval?
Lise Payant, présidente, ADCEFMDUL (Association des dentistes cliniciens enseignants de la faculté de médecine dentaire de l'Université Laval), Rachel Lépine, présidente, SPPRUL (Syndicat des professionnelles et professionnels de recherche de l'Université Laval), Claude Banville, président, SPUL (Syndicat des professeurs et professeures de l'Université Laval), Danielle Chabot, présidente, SCCCUL (Syndicat des chargées et chargés de cours de l'Université Laval), Angèle Grenier, présidente, SMFLSUL (Syndicat des maîtres de français langue seconde de l'Université Laval), Wenceslas Mamboundou, président AELIÉS (Association des étudiantes et des étudiants de Laval inscrits aux études supérieures), Cyrille Dussault, président, SEUL (Syndicat des employés de l'Université Laval), Gilles Marchand, président, APAPUL (Association du personnel administratif professionnel de l'Université Laval), Marcel Bernard, président, ACSIUL (Association des cadres supérieurs et intermédiaires de l'Université Laval) et Cédric Williams, président, CADEUL (Confédération des associations d'étudiants et d'étudiantes de l'Université Laval)
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