31 janvier 2002 |
APPUI À PIERRE MOREAU
Tout le campus, et par le fait même toute l'organisation
universitaire, sera retrempé prochainement dans la frénésie
d'une nouvelle course au rectorat. Cette campagne quinquennale,
dont le processus un peu vieillot s'appuie sur un exercice de
sélection par "grands électeurs" issus
des commissions et conseils institutionnels, laisse peu de place
à l'expression démocratique des choix individuels
des membres de la communauté universitaire.
Bien que le processus soit conçu comme un exercice démocratique
de sélection de la meilleure candidature pressentie pour
assumer la direction de notre institution, la tradition et les
pratiques antérieures ont laissé croire que l'ensemble
du personnel administratif (de la catégorie du personnel
de soutien à celle des cadres) soit soumis à un
quasi devoir de réserve au cours de ces campagnes.
L'ensemble du personnel administratif, pourtant essentiel à
la réalisation des mandats et de la mission institutionnelle,
ne dispose que de six des 139 voix du collège électoral,
tel qu'indiqué sur le site officiel de l'Université.
Comme le processus de sélection conduisant à la
détermination de la prochaine équipe de gestionnaires
institutionnels pour un mandat de cinq ans se veut fondamentalement
démocratique; comme l'ensemble du personnel administratif
sera appelé à partager la vision, les objectifs
et les orientations du prochain recteur et de son équipe;
et comme il m'apparaît fondamental que les membres du personnel
administratif puissent affirmer et afficher leur adhésion
aux valeurs, programme et candidature qui leur semblent le mieux
correspondre à leur propre vision de l'Université
sans que soit remis en cause leur compétence, leur loyauté
et leur adhésion aux valeurs institutionnelles, je choisis
de m'exprimer, par le geste démocratique que m'offre le
processus utilisé par l'Université pour la sélection
du prochain recteur, en signifiant concrètement ma préférence
par la signature du formulaire d'appui de candidature requis par
l'Université, et j'encourage tous les membres du personnel
administratif à faire de même pour le candidat de
leur choix.
Pour ma part, je fais le choix du neuf, du renouveau et du changement
et appuie la candidature de Pierre Moreau au poste de recteur
de l'Université Laval pour le prochain mandat.
Pour appui: http://www.agirensemble.ca/candidature.html
UN BAIL EMPHYTÉOTIQUE À ANNULER
"Nous proposons de traiter le déficit accumulé
comme un prêt hypothécaire", écrivait
M. Jacques Faille, vice-recteur à l'administration et aux
finances et aux ressources humaines, en mai 2000 ,aux membres
des organes de direction de l'Université Laval.
Alors annulons le bail emphytéotique contracté par
le personnel administratif, puisque tous les occupants de l'immeuble
n'auront pas subi également l'amputation des surplus actuariels
de leur caisse de retraite pour réduire le déficit
de l'Université. Or, cet effort devait être partagé
équitablement, dans un esprit de solidarité interne
et de collaboration, qualificatifs utilisés depuis 1996
par les administrateurs dans leurs documents budgétaires
et financiers annuels. Si les mots utilisés se voulaient
significatifs, la signature de la convention collective du SPUL
en 2001 commande maintenant cette annulation de l'emphytéose
(±88 ans) sur les conditions de retraite du personnel administratif,
puisque l'Université a renoncé à imposer
un tel bail aux enseignants.
Car les retraités du personnel administratif auront vu
leurs caisses de retraite pri-vées d'un apport de près
de 15 M $ sous forme de congé total de cotisations patronales
pour une une durée de trois ans contre moins pour les professeurs.
Il y aurait donc inégalité dans l'effort demandé.
Comme l'écrivait le vice-recteur aux ressources humaines
le 28 mai 2001, "si le coût des programmes des professeurs
est relativement plus élevé que celui des autres
groupes, c'est uniquement en raison des salaires versés
et du nombre de participants". Comment est-ce équitable
de demander au personnel administratif de demander de réduire
plus grandement ses conditions de retraite pour résorber
le déficit de l'Université? Le vice-recteur écrivait
aussi: " Il s'agit de régimes totalement différents,
gérés par des groupes différents et qui ont
chacun une situation financière particulière".
Comment alors expliquer l'absence de bilans annuels des coûts
pour chacun?
De fait, telle contribution des surplus actuariels est-elle même
utile? Non seulement la situation financière de l'Université
ne s'est pas redressée, mais nous la comparerions à
un trou sans fond. En effet et malgré tout, le déficit
a augmenté pour toutes sortes de raisons. Le coût
des retraites des professeurs en serait-il une cause? Pendant
quatre ans, le vice-recteur aux ressources humaines Jacques Samson
a ignoré cette possibilité malgré les documents
budgétaires officiels au contraire et il n'a pas encore
été désavoué à cet égard.
On comprend que les représentants des associations du personnel
administratif aient été alors induits en erreur
car identifier les données de l'Université en matière
des coûts de retraites constitue un véritable défi
à l'intelligence si on se fie aux documents disponibles.
Un seul exemple: cherchez-y les mots "retraites graduelles".
Rien!
Un peu d'histoire: en 1996, le SPUL, dirigé alors par l'actuel
vice-recteur à l'administration et aux finances et vice-recteur
par interim aux ressources humaines, M. Jacques Faille, proposait
à l'Université un Programme renouvelé de
retraite des professeurs, de 176 M $ qui s'étalerait sur
20 ans, programme devant faire économiser 15 M $ pour toute
la période. Ce fut accepté. Il était prévu
que les coûts de retraite devaient être plus élevés
les huit premières années d'application pour ensuite
diminuer. Mais, parole d'un vice-recteur, ces coûts (déjà
plus élevés) seront dépassés de manière
encore plus importante, contribuant à faire passer le déficit
accumulé de l'Université (3,5 M $ prévus
avant l'adoption du programme) à 21 millions $ pour l'année
1996-1997.
Depuis, personne ne peut connaître le total annuel réel
des allocations de retraite, des appoints de rente, des retraites
graduelles et des cotisations patronales reçus à
chaque année par nos amis et nos amies du SPUL depuis l'application
de leur programme renouvelé de retraite, le 28 août
1996. Les états financiers n'en font pas mention et les
statistiques financières sont incomplètes. Incroyable,
à notre avis, de la part d'une administration qui compte
parmi ses rangs un professeur d'actuariat spécialiste des
mathématiques de pension et des régimes de rentes!
On nous effraie en plus avec un déficit accumulé
(coûts nouvellement capitalisés de retraite inclus),
qui est passé de 40 millions au 31 mai 1997 à plus
de 120 M $ au 31 mai 2001 et ce, malgré le congé
total de trois ans de cotisations patronales accordé par
le personnel administratif, celui-ci se trouvant ainsi privé
d'éventuelles bonifications à ses conditions de
retraite. C'est d'autant plus triste que, déjà en
1998, l'Universi-té comptait jusqu'à 17 % de réduction
du personnel administratif (seulement 5 % pour les professeurs),
le tout avec moins de 10 % de remplacement par recrutement externe.
C'est comme si ce 17 % de personnes continuaient à payer
des frais communs le reste de leur vie pour des réparations
à la toiture d'un immeuble qu'elles n'habitent plus.
Il y a donc eu dérapage: le financement inutile par le
personnel administratif, et plus que sa part, de leurs conditions
de travail à même leurs épargnes de retraite.
Nous ne pouvons, dans ces circonstances, concourir à l'énoncé
du recteur, M. François Tavenas, selon qui "la communauté
universitaire sort encore plus apte à se mobiliser pour
assurer la défense collective des intérêts
de l'institution" suite à la grève de l'automne
2001 du SPUL (dont les professeurs ont été remboursés).
Sauf si le personnel administratif ne fait plus partie de l'institution,
comme des retraités!
Mais, comme lors de certains dérapages, mettons les freins
et annulons le bail emphytéotique pour retourner au chemin
dont on a dévié. Pour paraphraser encore M. Tavenas
(juin 1998), ce chemin serait, en parlant entre autres des surplus
actuariels, d' "utiliser nos ressources de mani-ère
équitable", de croire à une "solidarité
interne" et à la "collaboration" de tous:
comme en 1996, lorsqu'on en appelait "à la responsabilité
de tous et de toutes ", alléguant que "les efforts
doivent être partagés équitablement "
pour, entre autres, "appuyer les départs à
la retraite du personnel".
Le versement, dans les caisses de retraite du personnel administratif,
des montants qui auraient été autrement versés,
n'eût été des congés de cotisations
patronales accordés sur la foi de paroles de solidarité,
constitue le moyen de reprendre le droit chemin. Et ce, sans annuler
les avantages déjà concédés en retour
de l'inacceptable aux yeux mêmes du SPUL. Cela compensera
pour des coûts de retraite des professeurs non divulgués
depuis 1996. Le temps est venu, pour l'Université, de montrer
qu'elle n'a pas berné le personnel administratif et de
leur retourner le congé de cotisations patronales consenti
suite à des représentations qui se sont révélées
inapplicables.
En passant, comme boutade, les mots "blanchiment d'argent"
cesseraient de nous venir à l'esprit si l'Université
calculait ou présentait autrement les coûts de retraite
des professeurs, car actuellement personne ne peut tous les connaître.
Vous êtes d'ailleurs au défi de les calculer! Nous
verrons vendredi à 16 h à l'Assemblée générale
annuelle des membres de l'Université, salle 2530 du pavillon
Alphonse-Desjardins, s'ils sont enfin disponibles, au moins pour
l'année 2000-2001
|