31 janvier 2002 |
L'Université Laval, sa Faculté de médecine
et l'Institut pour l'avancement d'une approche intégrale
en santé (IAAIS), créé et financé
par la Fondation Lucie et André Chagnon, ont annoncé
hier la création d'un Centre de prévention de l'obésité,
ainsi que la signature d'une entente créant la Chaire Lucie
et André Chagnon pour l'avancement d'une approche intégrale
en santé.
L'Institut pour l'avancement d'une approche intégrale en
santé a pour but de promouvoir la santé et de prévenir
la maladie en facilitant l'évaluation scientifiquement
crédible des approches complémentaires et alternatives
et leur intégration au sein des pratiques de soins de santé.
La Fondation Lucie et André Chagnon s'est donné
pour mission d'améliorer la santé physique, psychologique
et sociale des individus, de leur famille et de leur communauté,
en agissant davantage sur les causes que sur les conséquences
de la maladie et de l'exclusion économique et sociale.
Un problème social
Le Centre de prévention de l'obésité,
qui sera installé à l'Hôpital Laval, proposera
aux Québécoises et aux Québécois un
véritable projet de société en santé
puisque 40 % de la population adulte du Québec est confrontée
aux problèmes de surpoids et d'obésité. Les
maladies qui en découlent, comme le diabète et les
maladies cardiovasculaires, coûtent plusieurs milliards
en fonds publics annuellement.
Le Centre de prévention de l'obésité
regroupera une équipe multidisciplinaire et aura pour mission
de mettre en uvre des programmes de prévention innovateurs
s'adressant à l'ensemble de la population et des programmes
de réadaptation auprès des personnes à risque;
il élaborera des programmes d'information pour diffuser
les résultats de ses recherches et amener le grand public
à adopter des habitudes de vie plus saines; il mènera
des recherches sur les causes biopsychosociales de l'obésité,
sur les produits nutritionnels et les aliments nutraceutiques,
ainsi que sur les approches alternatives et complémentaires
aptes à prévenir l'obésité et ses
conséquences, notamment le diabète et les maladies
cardiovasculaires.
La contribution structurante de l'IAAIS, qui sera d'au moins 20
millions de dollars pour une période initiale de cinq ans,
permettra de mobiliser de nouveaux partenaires et ainsi de doubler
les fonds investis dans ce secteur d'intervention et de recherche.
Elle donnera à l'équipe de l'Université Laval
les moyens de renforcer son leadership national et international
et de mieux faire bénéficier la population des résultats
de ses travaux.
L'Université Laval possède une expertise de recherche
reconnue mondialement dans le domaine de l'obésité
et des maladies cardiovasculaires. Les spécialistes en
obésité du Centre de recherche de l'Hôpital
Laval, de la Chaire Donald B.-Brown de la Faculté de médecine
et de certains laboratoires de l'Institut des nutraceutiques et
des aliments fonctionnels (INAF) formeront une équipe multidisciplinaire
à l'intérieur du Centre de prévention
de l'obésité pour en faire un centre d'excellence
de niveau mondial dans ce domaine.
La Chaire Lucie et André Chagnon
La Faculté de médecine de l'Université
Laval est la première au Canada à établir
une chaire particulièrement dédiée à
promouvoir l'enseignement et la recherche sur les médecines
alternatives et complémentaires (MACS). Les médecines
alternatives et complémentaires sont des pratiques de soins,
parfois basées sur des systèmes médicaux
millénaires, qui ne font pas partie de la médecine
classique et qui peuvent être mises au service de la prévention
et de la promotion de la santé. Aux États-Unis,
plus de 60 % de la population utilise actuellement les médecines
alternatives et complémentaires. Le National Center on
Complementary and Alternative Medicines (NCCAM) rattaché
au réseau des NIH (National Institutes of Health) dispose
d'un budget annuel dépassant 100 millions de dollars. Quinze
centres de recherche poursuivent des travaux dans des domaines
liés aux MACS. Il s'agit d'un phénomène social
qui interpelle les médecins et les responsables de la formation
des professionnels de la santé. La Faculté de médecine
estime de son devoir de fournir à ses futurs diplômés
une formation qui leur permettra de guider leurs patients quant
aux MACS et d'intégrer certaines de ces thérapies
comme complément des traitements médicaux usuels.
Grâce au soutien financier de 1,25 million de dollars de
l' Institut pour l'avancement d'une approche intégrale
en santé, la Faculté de médecine recrutera
un ou une titulaire, personne renommée tant en enseignement
qu'en recherche, dont la responsabilité sera de créer
un programme obligatoire d'enseignement pour les étudiants
en médecine, d'introduire des modules de formation complémentaire
dans les programmes de résidence et de veiller au développement
d'une recherche clinique et évaluative originale dans ce
domaine. Les parties ont également convenu de s'entraider
pour mettre rapidement sur pied un système de veille de
la littérature scientifique destiné à diffuser
et à promouvoir les développements dans le domaine
des médecines alternatives et complémentaires.
L'IAAIS apporte l'expertise de ses comités scientifiques
et de pertinence ainsi qu'un financement important alors que la
Faculté de médecine permet aux projets d'être
menés par des médecins, enseignants et chercheurs
de renom qui, par leurs contacts au niveau national et international,
assureront un large rayonnement et contribueront à la réalisation
des objectifs communs aux deux partenaires.
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