24 janvier 2002 |
Fermez les yeux. Les oiseaux turlutent, les criquets s'agitent
en cadence: pas de doute, vous voilà en vacances au bord
d'un lac, en plein mois de juillet. Et le tout se réalise
lorsque vous ouvrez les yeux. Sur scène, une mère
a loué un chalet avec sa fille, Carmen, pour une semaine
de vacances, officiellement pour se rapprocher d'elle. Dans les
faits, cette chère maman complote pour que sa progéniture
trouve enfin chaussure à son pied et l'a inscrite secrètement
à un club de rencontres. Seize candidats - pas moins!
- doivent donc visiter Carmen dans son lieu de villégiature.
Ce nombre effarant d'amoureux potentiels constitue d'ailleurs
un des leviers comiques de la pièce Les papillons de
nuit, une comédie fréquemment jouée dans
les théâtres d'été et présentée
cette année par la troupe de théâtre Côté
cour, formée d'étudiants de la Faculté de
droit.
Dès la première lecture, cette pièce de Michel-Marc
Bouchard a séduit l'équipe de Côté
cour par ses qualités comiques, d'autant plus que le rire
y reste intelligent, sans jamais donner dans le "graveleux".
S'adressant à un public d'étudiants pas forcément
initiés au théâtre, les comédiens,
année après année, cherchent à monter
des pièces légères qui peuvent par la suite
donner envie aux spectateurs de fréquenter davantage les
salles de spectacle. "Les blagues sont intelligentes dans
cette comédie, sans être intellectuelles, et ça
déboule très vite dans la première partie,
explique Amélie Boisvert, une des comédiennes. Peu
à peu, la pièce devient plus sérieuse et
les personnages évoluent en entrant en interaction les
uns avec les autres." Pour conserver le suspense, sachez
seulement qu'il sera question de la collection de papillons de
nuit d'un entomologiste, des poèmes d'un prisonnier en
permission, de psychanalyse et de perfection maternelle.
La qualité au menu
Chaque année, dès le début de la session
d'automne, la troupe de théâtre Côté
cour organise des auditions, dans le but monter une pièce
qui sera présentée au début de l'année
suivante. Pour la première fois cette saison, la compagnie
a reçu un coup de pouce financier d'un cabinet d'avocats
pancanadien, ce qui lui permet d'éviter de courir après
de multiples commandites. "Les spectateurs sont souvent surpris
par la qualité de nos spectacles, indique Jean-Christophe
Couture, qui a participé à plusieurs productions.
C'est une metteure en scène professionnelle qui nous dirige
et nous commandons les décors à une entreprise spécialisée."
Très épris de théâtre, plusieurs acteurs
de la troupe avouent que leur passion pour ce genre artistique
les a conduits à dévier de leur trajectoire d'études
initiale. Ainsi, Amélie Boisvert a compris, au fur et à
mesure qu'elle progressait dans son baccalauréat en droit,
que ses véritables désirs se situaient ailleurs
que dans un cabinet d'avocats ou dans une étude de notaire.
Elle prépare donc activement ses auditions au Conservatoire
et à l'École nationale de théâtre,
en compagnie d'un autre acteur de la troupe, Jean-Christophe Couture.
Et si jamais elle échoue? "De toute façon,
je veux devenir comédienne, alors je continuerais d'une
façon ou d'une autre", explique-t-elle d'une voix
ferme.
Gaëtan Rancourt, le directeur artistique de la troupe, se
passionne quant à lui pour l'aspect organisationnel des
productions. Il se voit dans la peau d'un agent d'artistes dans
quelques années, une fois qu'il aura terminé son
baccalauréat et son barreau. Pour ces amoureux inconditionnels
des planches, l'aventure de Côté cour représente
donc bien davantage qu'un simple projet étudiant et ce
ne sont certainement pas Normand Chouinard et Rémy Girard,
ces deux anciens étudiants de la Faculté de droit
qui ont eux aussi troqué le droit pour le métier
de comédien, qui leur jetteront la pierre, La pièce
Les papillons de nuit sera présentée
les 31 janvier, 1er et 2 février, à 20 h, dans l'Amphithéâtre
Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins. Les
billets sont en prévente à 8 $, au Service des activités
socioculturelles, au local 2334 du pavillon Alphonse-Desjardins.
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