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Les quelque 250 spécialistes présents à
la première conférence multidisciplinaire canadienne
sur l'obésité, qui s'est déroulée
du 7 au 9 décembre à Toronto, ont constaté
l'urgence de la situation et la nécessité de développer
une action concertée afin de mieux identifier non seulement
les facteurs biologiques, mais également sociaux et environnementaux,
responsables de l'épidémie d'obésité
qui frappe les Camadiens. Ils ont conclu notamment qu'il faut
entreprendre de grandes études de surveillance afin de
mieux évaluer l'état de santé de la population
canadienne ainsi que des études de prévention et
de traitement à long terme où l'intervention ira
bien au-delà des approches classiques. On devra également
intervenir de façon concertée à tous les
niveaux sur tous les facteurs qui constituent des barrières
à la prévention et au traitement.
La population canadienne vit dans un environnement "obésitogène"
que constituent les banlieues et les lieux de travail mal adaptés,
a déclaré Denis Richard, directeur de la Chaire
de recherche sur l'obésité de l'Université
Laval. "L'obésité a atteint des proportions
épidémiques qui nécessitent une approche
globale, multifactorielle centrée sur la prévention.
Il s'agit d'une condition hétérogène qui
a des conséquences graves sur la santé et qui doit
être évaluée au-delà d'un simple excès
de poids", a signalé son collègue Jean-Pierre
Després, professeur au Département des sciences
des aliments et de nutrition, lors de la séance inaugurale
de la conférence.
Les participants à la conférence ont reconnu l'importance
d'intervenir bien au-delà du domaine médical afin
d'enrayer le fléau de l'obésité. Il est urgent,
par exemple, interpeller non seulement les autorités médicales
mais également le ministère de l'Éducation
du Québec, compte tenu de la propagation de l'épidémie
de l'obésité chez les enfants. "Est-il éthique,
demandent des spécialistes, de réduire les périodes
d'éducation physique dans nos écoles ou de ne pas
procurer aux enfants des environnements urbains où ils
peuvent jouer en toute sécurité? Les parents doivent-ils
limiter le temps alloué à l'écoute de la
télévision à leurs enfants?"
Cette réunion a été organisée grâce
à un partenariat unique entre Obésité-Canada,
les Instituts de recherche en santé du Canada, Santé-Canada
et la Chaire de recherche Donald B. Brown sur l'obésité
dirigée à l'Université Laval par le docteur
Denis Richard. Plusieurs cliniciens et chercheurs de l'Université
Laval et du Centre de recherche de l'Hôpital Laval, milieu
d'excellence en recherche sur l'obésité, ont participé
de façon active à cette conférence qui se
voulait bien plus qu'une autre réunion scientifique sur
la question.
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