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Le ministre des Finances du Canada, Paul Martin, a annoncé,
lors du dépôt du budget fédéral au
Parlement d'Ottawa, le 10 décembre, que le gouvernement
Chrétien allait consacrer, par l'entremise des conseils
subventionnaires, 200 millions de dollars à l'atténuation
des coûts indirects de la recherche.
Ces coûts, qui peuvent gruger jusqu'à 40 % du budget
d'un projet de recherche, se rattachent notamment aux services
d'administration, au support technique, aux services informatiques,
à la commercialisation et à l'occupation des locaux.
Soulignons, par ailleurs, que le ministre des Finances a bonifié
de 7 % les budgets annuels du Conseil de recherches en sciences
naturelles et en génie (+ 36,5 millions) et du Conseil
de recherches en sciences humaines (+ 9,5 millions).
Les universités québécoises reçoivent
près de 29 % des fonds alloués par les organismes
subventionnaires fédéraux, entre autres le CRSNG
et le CRSH. Si ces dernières réussissent à
obtenir une hausse des subventions semblable au pourcentage qui
leur est normalement imparti, c'est dire que l'Université
Laval pourrait se voir attribuer 5 % (une dizaine de millions
de dollars environ) de l'augmentation annoncée dans le
budget fédéral, soit la proportion qu'elle obtient
habituellement desdits conseils de recherches, a fait savoir le
recteur François Tavenas.
Celui-ci pose d'ailleurs un regard positif sur la bonification
des enveloppes budgétaires accordées aux organismes
subventionnaires et sur le financement des frais indirects liés
à la recherche. "Même si l'on peut juger insuffisante
la somme de 200 millions de dollars injectée pour supporter
les coûts indirects de la recherche, on peut tout de même
qualifier d'"excellente nouvelle" la décision
du gouvernement fédéral, qui a dû être
prise dans un contexte économique particulièrement
difficile", a-t-il déclaré.
CREPUQ et Acfas
Le président de la Conférence des recteurs et
des principaux d'universités du Québec (CREPUQ),
Pierre Lucier, a fait entendre un son de cloche similaire: "L'initiative
concernant les frais indirects de la recherche constitue, du moins
pour l'année en cours, un pas important dans le sens d'un
rattrapage par rapport à la situation qui prévaut
chez nos voisins du sud, où le taux de remboursement s'élève
à environ 40 % en moyenne, ce pourcentage étant
généralement reconnu comme reflétant mieux
les coûts réels", a-t-il commenté. Quant
à l'augmentation des budgets des organismes subventionnaires
fédéraux, il s'agit là, selon la CREPUQ,
d'une "décision qui était très attendue".
"Les investissements prévus au budget Martin dans
les secteurs de la recherche et du savoir sont un pas dans la
bonne direction, surtout dans le contexte actuel, mais ils ne
sont pas encore optimaux pour assurer le plein développement
technologique de notre pays et sa compétitivité
sur le plan international", a réagi, de son côté,
Marie Trudel, présidente de l'Association francophone pour
le savoir Acfas.
L'Acfas estime par ailleurs que le gouvernement fédéral
devra rendre permanente la mesure visant à atténuer
l'impact des coûts indirects sur la recherche. Ce dernier
devra, selon elle, doubler le montant de 200 millions de dollars
pour atteindre 40 % des subventions à la recherche.
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