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LUTTONS POUR UN INVESTISSEMENT MASSIF EN ÉDUCATION
Nous venons de vivre une période tumultueuse avec la
grève des professeurs qui a causé tout un émoi
dans la communauté étudiante. Le répit du
moment n'augure rien de meilleur non plus, étant donné
que l'entente de principe à laquelle sont parvenus l'administration
universitaire et le Syndicat des professeurs de l'Université
Laval (SPUL) est de nature à desservir les intérêts
des étudiants. D'ailleurs, dans un communiqué de
presse, l'Association des étudiants et étudiantes
inscrits aux cycles supérieurs (ÆLIÉS) dénonçait
cette entente. Même si l'arrêt de la grève
est de nature à satisfaire l'ensemble des étudiants
et à soulager leurs angoisses quant au bon déroulement
des enseignements durant la session, les étudiants des
cycles supérieurs s'insurgent contre la convention collective
passée entre le SPUL et l'administration dans sa forme
actuelle.
Deux enjeux majeurs qui pourraient fortement détériorer
la qualité de la formation sont remis en cause: il s'agit
de la propriété intellectuelle et du plancher d'emploi
des professeurs.
Les professeurs ont décidé d'arrimer la propriété
intellectuelle à leur convention collective, ce qui leur
confère un droit de veto en la matière. Les étudiants
estiment être des partenaires privilégiés
et réclament également le droit de jouer un rôle
primordial comme acteur à part entière et exigent
une parité absolue des membres dans le comité formé
pour réfléchir sur la question.
Les étudiants aux cycles supérieurs se sont dits
scandalisés de constater que le maintien d'un plancher
d'emploi dans la convention collective, conformément aux
revendications de départ du SPUL, qui est de nature à
favoriser une meilleure qualité de la formation, avait
été négocié à la baisse.
En matière d'embauche des professeurs, nous aurions souhaité
que les professeurs et l'administration universitaire qui a signé,
à cor et à cri, le contrat de performance, respecte
au moins ses engagements vis-à-vis les clauses qui font
état du recrutement de 300 professeurs sur une période
de 5 ans, en contrepartie de 450 départs. L'entente de
principe telle que formulée ne satisfait pas les étudiants
de cycles supérieurs qui voient leur formation de plus
en plus compromise au profit d'intérêts financiers.
La situation vécue par l'Université Laval est le
résultat des coupures massives en éducation, orchestrées
par le Parti Québécois et son gouvernement. Cette
situation très inquiétante a amené le gouvernement
à convoquer un grand rassemblement d'acteurs sociaux intéressés
aux questions de l'éducation et de son avenir au Québec.
Ce fut le Sommet du Québec et de la jeunesse qui a réuni
tous les représentants des secteurs de la société
québécoise en février 2001. Cette année,
le gouvernement n'est plus en mesure de garantir aux jeunes que
les promesses faites lors du Sommet seront tenues pour l'année
2002-2003.
Réunies en congrès national les 23, 24 et 25 novembre,
les associations membres de la Fédération étudiante
universitaire du Québec (FEUQ), représentant plus
de 120 000 étudiants, ont annoncé une série
de moyens d'actions qui seront mis en branle pour rappeler au
gouvernement l'importance et la nécessité d'investir
massivement en éducation au Québec. Les étudiants
de l'Université Laval représentés à
ce congrès par une très forte délégation
de l'ÆLIÉS (7 membres) et celle de la CADEUL (4 membres),
se sont dits très déçus et préoccupés
par ce revirement de situation de la part du gouvernement. Revirement
qui n'est pas de nature à favoriser la résolution
des conflits internes à Laval dont l'origine indirecte
est le non investissement en éducation.
Déjà l'ÆLIÉS et la CADEUL ont bougé
dans le dossier: les deux exécutifs ont pris la parole
lors d'une conférence de presse au Cégep Garneau,
pour dénoncer la décision du Parti Québécois.
Des actions s'organisent à l'interne: une réunion
du "Forum des assos" est convoquée pour informer
les étudiants des actions envisagées très
prochainement. L'exécutif de l'ÆLIÉS se propose
d'organiser des harangues publiques pour rejoindre les étudiants
aux endroits où ils se tiennent souvent. Des coalitions
entre les associations étudiantes de l'Université
et des cégeps se forment (FRAQ) dans le but de mener des
actions conjointes.
Les étudiants sont confiants de recevoir l'appui de la
population dans cette croisade pour l'avenir de l'éducation
et des programmes sociaux. L'ÆLIÉS invite tous les
étudiants soucieux de leur avenir, les parents et grands-parents
conscients des difficultés présentes et futures
occasionnées par les coupures en éducation à
s'investir activement dans la lutte qui nous oppose au gouvernement
qui refuse de croire en la force créatrice de la jeunesse.
Les étudiants feront comprendre au gouvernement que l'avenir
de la jeunesse et de l'éducation est d'une importance capitale
pour la société québécoise tout entière.
L'avenir de notre province repose sur une économie du savoir
qu'il faut maintenir à tout prix, si nous voulons demeurer
présent sur la scène internationale.
Alors, nous attendons une implication sans réserve de la
part de tous les étudiants! Soyez attentifs à toutes
les sollicitations qui seront faites soit par l'ÆLIÉS
et la CADEUL, soit par la FEUQ. Les étudiants mal formés
aujourd'hui sont les chômeurs ou les inadaptés sociaux
de demain. Luttons tous pour un investissement massif en éducation!
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