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Robert Emery Prud'homme, professeur au Département de chimie et directeur du Centre de recherche en sciences et ingénierie des macromolécules (CERSIM), a reçu, le 20 novembre, la plus haute distinction remise par le gouvernement du Québec dans le domaine des sciences de la nature et du génie, le prix Marie-Victorin.
Ce Prix du Québec, doté d'une bourse de 30 000$, vient couronner la carrière jalonnée de succès de ce spécialiste des polymères. Diplômé au doctorat de l'Université du Massachusetts, Robert Prud'homme devient, en 1975, professeur au Département de chimie de l'Université Laval. Il entreprend alors l'exploration du monde fascinant des polymères, où la recherche fondamentale croise les applications industrielles. Depuis, il a publié plus de 200 articles sur les propriétés exceptionnelles des polymères optiquement actifs, sur leurs stéréocomplexes, sur les mélanges et l'orientation des polymères, et plus récemment sur la cristallisation des polymères en film mince.
Sa contribution au développement du CERSIM, qu'il fonde en 1986 avec des professeurs de chimie et de génie chimique, constitue l'une des pièces maîtresses de son oeuvre. Ce centre, un modèle dans le genre selon la Commission de la recherche, regroupe aujourd'hui plus de 100 membres, dont 14 professeurs! "Au début des années 1980, il n'y avait que deux ou trois professeurs qui travaillaient sur les polymères à l'Université, rappelle le professeur Prud'homme. Aujourd'hui, nous sommes devenus l'un des principaux centres de recherche dans le domaine au Canada."
La formation d'étudiants-chercheurs au sein du CERSIM est l'une des réalisations dont s'enorgueillit le plus le professeur Prud'homme. Il a personnellement dirigé 50 étudiants à la maîtrise et 25 au doctorat. Les professeurs membres du CERSIM ont collaboré à la formation de plus de 200 étudiants-chercheurs qui ont par la suite contribué au développement de la science et de la technologie au Québec.
En 1985, à l'âge de 39 ans, Robert Prud'homme recevait la bourse Steacie du Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie, la plus prestigieuse distinction décernée, au Canada, à un jeune scientifique prometteur. En 1997, l'ACFAS lui attribuait le prix Urgel-Archambault, une récompense soulignant l'ensemble de l'oeuvre d'un scientifique actif en sciences physiques, mathématiques et génie. "Ce sont les deux prix les plus importants de ma carrière, soulignait-il alors. Le premier parce qu'il signifiait qu'on croyait en mon potentiel de chercheur, le second parce que des personnes ont jugé que, parmi tous les scientifiques oeuvrant dans cet ensemble de disciplines, j'ai apporté une contribution suffisamment marquante à la société." S'il subsistait encore quelques doutes dans l'esprit de ce chercheur quant à sa contribution à l'avancement de la société québécoise, ils se sont probablement dissipés mardi à l'Assemblée nationale.