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Une expérience inoubliable. L'été dernier,
dix étudiantes et étudiants du programme de doctorat
en médecine dentaire de l'Université Laval ont passé
quatre semaines au Paraguay, un petit pays très pauvre
d'Amérique du Sud, dans le cadre d'un projet de stage humanitaire
à l'étranger. Ce projet, le quatrième du
genre depuis 1998, avait deux objectifs: permettre aux participantes
et participants d'acquérir un complément de formation
pratique et offrir des soins dentaires à une population
défavorisée. Comme l'indique le bilan du stage déposé
dernièrement, ces objectifs ont été atteints
et ce, malgré des moyens techniques limités (chaises
manuelles, instruments en nombre réduit, absence de radiographie,
etc.).
Les stagiaires, encadrés par deux dentistes superviseurs
nommés par la Faculté de médecine dentaire,
ont appris à faire plus avec moins, tout en maintenant
des standards de qualité très acceptables. Concrètement,
plus de 1 300 traitements et examens ont été effectués
sur plus de 250 patients. La plupart étaient des enfants
et des adolescents âgés entre 8 et 15 ans fréquentant
deux écoles d'une petite communauté agricole du
nom de Coronel Oviedo. La majorité des patients souffraient
de douleur ou de problèmes d'abcès dentaire causés
par une hygiène buccale déficiente et des sucreries
consommées en grande quantité.
Une clinique en classe
Les stagiaires étaient répartis
en deux groupes et se sont succédés sur le terrain
entre les mois de juin et août. À leur arrivée
à l'école Capitan Juan Alberto Roa, ils ont été
accueillis chaleureusement par une haie d'honneur où l'on
criait, applaudissait et agitait de petits drapeaux du Canada
confectionnés pour l'occasion. Dans chaque école,
une salle de classe a servi à l'installation de la clinique
dentaire. Les équipements et fournitures apportés
du Canada pesaient près de 500 kilos. Ce matériel
comprenait, entre autres, deux fauteuils dentaires portatifs,
une génératrice à essence, des instruments,
des produits anesthésiques, des lampes frontales et des
gants. Il y avait également des centaines de brosses à
dents et de tubes de pâte dentifrice.
Une clientèle attachante et docile
Touchants, attachants, adorables, dociles et coopératifs,
les qualificatifs abondent lorsque les stagiaires parlent de leurs
jeunes patients. Ces derniers adulaient les étudiants et
étudiantes, ou bien ils les voyaient comme des objets de
curiosité, ou alors ils les percevaient comme de grands
frères et de grandes soeurs. "Les enfants étaient
très sages et ils pouvaient rester longtemps sur une chaise,
indique l'étudiante Angèle Germain. Ils étaient
incroyablement chaleureux. Et surtout très reconnaissants.
Ils comprenaient la chance qu'ils avaient de pouvoir bénéficier
de nos soins."
Les stagiaires débutaient leurs journées de travail
à huit heures et ils ont souvent terminé plus tard
que dix-sept heures. "Nous étions là pour aider,
pas pour faire du tourisme", précise l'étudiante
qui dit avoir pris conscience au Paraguay que la médecine
dentaire peut vraiment soulager la souffrance des gens. "J'avais
déjà le goût pour l'action humanitaire, dit-elle.
Ce stage a confirmé que j'aime effectivement cela. J'ai
réalisé que j'aime beaucoup être près
des gens et rendre service."
Le stage comprenait la mise sur pied d'un programme de prévention
dentaire destiné aux quelque 500 enfants fréquentant
chacune des écoles. On leur a montré la technique
de brossage, en plus de leur enseigner des notions d'hygiène
buccale et de nutrition. "Prendre soin de ses dents ne fait
pas partie des priorités là-bas, souligne Angèle
Germain. Mais nous avons tous espoir qu'un certain nombre se brosseront
les dents et consommeront moins de sucreries. Les professeurs
des écoles ont un rôle à jouer à ce
niveau."
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