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Le 28 novembre, Pierre Maranda, professeur émérite
associé au Département d'anthropologie, assistera
à une cérémonie spéciale au Musée
de la civilisation à Québec pour l'ouverture officielle
de Peuples des eaux, gens des îles. L'OCÉANIE.
Ce produit multimédia et site Internet (www.oceanie.org)
de grande qualité, hébergé dans le site Web
du Musée, est consacré à un continent d'eau
lointain et méconnu, situé dans l'océan Pacifique,
et aux peuples indigènes qui l'habitent. Le 3 octobre,
il a d'ailleurs mérité à ses auteurs un MIM
d'Or dans la catégorie "Éducation" lors
de la huitième édition du Marché international
du multimédia tenue à Montréal.
Peuples des eaux... est l'aboutissement de la phase 1 d'un
projet international de recherche entrepris par le Québec
et la France en 1996 à l'initiative de Pierre Maranda et
de collègues québécois et français.
Ce projet a pour nom: Encyclopédie culturelle hypermédia
de l'Océanie (ECHO). Des Océaniens, de même
qu'une cinquantaine d'universitaires de par le monde, tous experts
de l'Océanie et issus de différentes disciplines,
ont apporté et continuent d'apporter leur contribution
au projet.
Une visite guidée et une encyclopédie en hypertexte
Outil pédagogique convivial, le site Web du projet
ECHO comprend deux grandes sections. Premièrement, l'Excursion
dont le parcours, semblable à une visite guidée,
aborde notamment les thèmes de la géographie et
de l'histoire de l'Océanie. On peut, entre autres, y lire
que ce continent comprend environ 10 000 îles et que les
plus anciens sites archéologiques découverts datent
de 45 000 ans. La deuxième section contient trois graphes,
également appelés bassins d'attraction. Reliés
en hypertexte, ils portent sur les religions traditionnelles ("Ancêtres"),
l'architecture vernaculaire ("Maison") et la modernité
("Wantok"). À lui seul, le graphe Ancêtres
contient une cinquantaine d'entrées, ou noeuds (âme,
dieux, mort, prières, sacrifices, etc.). "Quand on
demande aux Océaniens quelle est pour eux la chose la plus
importante au monde, ils répondent: les ancêtres,
explique Pierre Maranda, président du comité de
pilotage d'ECHO. Parce que si on n'est pas en bons termes avec
les ancêtres, la maison va s'effondrer, le jardin ne produira
pas, rien ne va marcher."
Son et images vidéo
La présentation de l'information est agrémentée
de cartes, de gravures, de photographies et de documents vidéo
ou sonores. On y voit des danses sacrées. On y entend aussi
des chants traditionnels, dont une berceuse. On peut même
voir des objets anciens pivoter sur 360 degrés.
Le projet ECHO utilise le concept d'attracteur, dérivé
des neurosciences et basé sur la notion de "grappe
de sens". "Ma théorie est qu'une culture est
comme un dictionnaire, indique Pierre Maranda. Quand on cherche
un mot, il est défini par d'autres mots, lesquels vont
être définis par d'autres mots." Chacun des
graphes est constitué de trois cercles concentriques. Si
on pose la souris sur un des noeuds placés sur le cercle
intérieur, une ligne rouge apparaît, reliant le centre
du graphe à ce noeud et à un ou des noeuds du cercle
intermédiaire. Une arborescence similaire peut aussi se
produire en direction du cercle extérieur. En cliquant
sur un noeud, un texte apparaît, contenant des hyperliens
ainsi que des photos que l'on peut agrandir en cliquant dessus.
Selon Pierre Maranda, le projet ECHO, dont la deuxième
phase est en marche, suivra l'évolution des cultures
océaniennes. "Quand j'ai commencé à
travailler sur l'Océanie, rappelle-t-il, l'argent de papier
était rare. On parlait de monnaie de coquillages et de
plumes. Aujourd'hui, la mondialisation dévalise la forêt
et la mer. Il faut tenir compte de cet important facteur de changement."
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