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Au cours de l'enfance et de l'adolescence, on apprend à
s'évaluer en fonction des valeurs de nos parents, de nos
amis et de notre milieu social. Lorsqu'on réussit à
rejoindre ces critères, c'est le début d'une estime
primaire. Il arrive cependant que cette identification de notre
appréciation aux critères de l'entourage, sorte
de dépendance à l'approbation d'autrui, nous fasse
dévier de l'apprentissage de notre appréciation
personnelle.
"Il devient alors nécessaire de se positionner par
rapport aux circonstances et aux personnes de manière à
rétablir graduellement sur des bases plus solides les trois
piliers de l'estime de soi : l'amour de soi (une conscience de
sa valeur unique), la vision de soi (une vision libérée
d'un biais négatif injustifié) et la confiance en
soi (une confiance en sa capacité d'agir adéquatement)
", indique Denis Garneau, psychologue au Service d'orientation
et de consultation psychologique.
Autocritique constructive
L'auto-évaluation représente une réalité
avec laquelle il faut composer, pour être capable de faire
la part des choses et de se donner tous les moyens d'affronter
les situations les plus diverses, même s'il y a risque d'échec.
"Il faut être prêt à faire face au fait
que l'on soit moins bon dans certaines situations et ne pas dramatiser
cet état de fait", poursuit Denis Garneau.
La qualité du discours intérieur ou du dialogue
interne devient primordiale si l'on veut se sentir bien avec soi-même;
d'où, au lieu du dénigrement continuel de soi, l'apport
bienfaisant de l'autocritique constructive.
Le plaisir de faire
Quand on lui demande comment s'y prendre pour parvenir à
une meilleure estime de soi, le psychologue du Service d'orientation
et de consultation psychologique prescrit: "Cesser de faire
pour faire. Essayer de ressentir ce que l'on fait, c'est suffisant
en soi. Se fixer de petits objectifs réalisables plutôt
que des grands... et s'encourager à les atteindre."
En d'autres termes, "chercher à se réaliser
plutôt qu'à multiplier les réalisations".
Et cela demande, au premier abord, une attention à soi,
pour voir "jusqu'à quel point on s'apprécie
soi-même dans ce que l'on fait". "La motivation
à s'engager dans le changement, à cultiver de nouvelles
aptitudes, est très importante dans le développement
de l'estime de soi, laquelle se construit à partir de critères
personnels de mieux-être basés sur les expériences
de vie", affirme Denis Garneau.
Ces expériences de vie impliquent aussi la critique venant
d'autrui, que le psychologue voit chaque fois comme une occasion
de développement personnel: "Il faut accepter de se
faire dire parfois que l'on est moins bon sans paniquer pour autant,
c'est-à-dire chercher le côté positif de la
critique pour mieux renforcer son autocritique."
Le portrait de la personne faisant preuve d'une bonne estime de
soi, esquissé par Denis Garneau, ressemble trait pour trait
à celle qui en arrive à développer à
long terme son propre référant, ce sentiment d'appréciation
de soi-même, en prenant plaisir à faire de son mieux,
en se donnant le droit à l'erreur, en faisant face à
toute situation (plutôt qu'en l'évitant), et en investissant
sur l'effort plutôt que sur le résultat. Ce qui revient
à dire: se conduire de façon à être
bien dans sa peau à chaque instant, dans l'instant présent.
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