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La rupture amoureuse constitue l'un des principaux motifs de
consultation au Service d'orientation et de consultation psychologique
de l'Université. "En fait, les relations amoureuses
représentent plus de 30 % de l'ensemble des demandes d'aide
psychologique, révèlent Marie-Hélène
Simard et Marcel Bernier, psychologues au SCOP. C'est souvent
lorsqu'ils sont à l'Université, constatent-ils,
que les étudiants et les étudiantes vivent leurs
premiers engagements significatifs. Bien que chacun réagisse
différemment à une rupture, il n'en demeure pas
moins que plusieurs se retrouvent démunis, voire en état
de crise."
Il est vrai qu'une rupture arrive rarement au bon moment. Mais
quand celle-ci survient à la fin d'une session ou durant
la période d'examens, la tension étant déjà
à son comble, la vulnérabilité de la personne
s'en trouve accrue et les conséquences peuvent être
plus lourdes. "Comme les séparations sont fréquentes
et qu'elles font suite à des relations qui ne durent pas
nécessairement depuis de nombreuses années, elles
semblent faire partie de la vie courante des étudiants
et des étudiantes. À cause de leur fréquence,
leur importance et leur impact peuvent être banalisés
sur le plan social, mais elles sont souvent dramatiques sur le
plan individuel", jugent les deux psychologues.
Un bien pour un mal
Quelles qu'aient été les causes de la séparation,
la détresse qui suit cette dernière ressemble à
s'y méprendre au processus associé au deuil: choc
et engourdissement, dénégation et retrait (ou isolement),
reconnaissance et douleur, adaptation et renouvellement. Tout
au long du chemin de la guérison, qui sera plus facile
à emprunter pour les uns ou long et tortueux pour les autres,
les encouragements de l'entourage ne tarderont certes pas à
se faire entendre. Les conseils du genre: "Essaie de te
distraire.", "Concentre-toi sur tes études.",
"Passe à autre chose.", "Trouve quelqu'un
pour te consoler.", "Rends-le jaloux.", "Avec
le temps, ça va passer." ne suffiront pas toujours
à soulager la souffrance, estiment les deux professionnels
du SOCP.
Marie-Hélène Simard et Marcel Bernier prescrivent
alors quelques moyens qui sauront aider les acteurs de ce drame
humain à mieux traverser chaque étape de la séparation:
ne pas retenir ses larmes; exprimer par écrit ses émotions
vis-à-vis de son ex-partenaire; faire le bilan (les "pour"
et les "contre") de sa relation; identifier son style
amoureux (mieux connaître ses propres goûts); être
patient envers soi et son entourage; être prudent par rapport
aux autres façons de gérer sa douleur (alcool, drogue
ou autre relation amoureuse); savoir s'entourer tout en respectant
les périodes où l'on préfère être
seul; consulter au besoin un professionnel de la santé
ou un autre intervenant de la santé mentale (si des symptômes
physiques comme la perte d'appétit ou l'insomnie persistent,
et si son humeur ne cesse de se détériorer, et ce
après plusieurs semaines).
"La rupture amoureuse est l'une des seules expériences
que nous sommes presque tous appelés à vivre. Elle
permet de rétablir une stabilité avec soi-même,
pour soi et pour le bien-être d'une éventuelle relation
qui pourra donc être partagée avec une autre personne",
estiment les psychologues Simard et Bernier.
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