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Le dernier budget du Québec réservait une agréable
surprise au doyen de la Faculté de foresterie et de géomatique
(FFG), Denis Brière. En effet, la ministre Pauline Marois
avait prévu une enveloppe de 27 millions de dollars, destinée
au "Projet pancanadien de valeur ajoutée en génie
du bois" que le doyen pilote avec un groupe de professeurs
de la FFG. Muette à propos de cet important investissement
lors de la lecture du budget à l'Assemblée nationale,
- ce qui a créé un certain émoi chez les
responsables du projet -, la ministre des Finances a profité
de son passage devant la Chambre de commerce et d'industrie du
Québec métropolitain, le 6 novembre, pour livrer
la bonne nouvelle.
"Ça a été un grand soulagement d'entendre
la ministre des Finances confirmer la participation du gouvernement
du Québec, reconnaît Denis Brière . Cet engagement
donne beaucoup de poids à notre projet et il facilitera
les demandes que nous avons adressées aux organismes fédéraux."
Génie du bois
L'agenda des douze derniers mois de Denis Brière comporte
de nombreux aller-retour Québec-Vancouver et Québec-Ottawa.
"J'ai passé beaucoup de temps en réunion pour
convaincre tous les partenaires d'embarquer dans ce projet pancanadien,
souligne le doyen. Les professeurs du Département des sciences
du bois et de la forêt, tout particulièrement Michel
Beaudoin, Robert Beauregard, Alain Cloutier et Yves Fortin, ont
fait un travail énorme dans la préparation des devis
et des programmes de formation."
Le Projet pancanadien de valeur ajoutée en génie
du bois vise la création d'un consortium unique au monde
dans le domaine du génie du bois, un secteur de l'économie
qui a le vent dans les branches: entre 1995 et 1999, la croissance
des exportations canadiennes de produits à valeur ajoutée
en bois a atteint 140 %. Le consortium proposé par la
FFG repose sur l'intégration des forces des deux universités
les plus importantes dans le domaine du bois au Canada, Laval
et University of British Columbia, avec celles de l'Institut canadien
de recherche sur le bois (Forintek Canada). "Ce nouveau partenariat
permettra d'offrir un programme intégré et véritablement
national de recherche, d'enseignement et de transfert de technologie,
destiné à l'industrie du bois partout au pays, estime
Denis Brière. Nous sommes également en pourparlers
avec l'Université du Nouveau-Brunswick pour l'inclure dans
le consortium."
Nouveau pavillon
Ce partenariat a un coût: 64 millions de dollars pour
les cinq premières années. La facture inclut d'abord
les dépenses reliées à la construction d'un
édifice de près de 19 millions de dollars, financé
par le ministère de la Recherche, de la Science et de la
Technologie. Ce pavillon, d'une superficie de 7 500 mètres
carrés (l'équivalent du pavillon De Sève),
sera érigé entre le pavillon Abitibi-Price et le
boulevard du Vallon. "Il aura un cachet particulier parce
que le bois occupera une place prépondérante parmi
les matériaux de construction, signale Denis Brière.
C'est un symbole important auquel tiennent les partenaires du
projet." L'édifice pourrait prendre le nom d'un partenaire
privé - dont l'identité est jalousement préservée
- avec qui le doyen négocie présentement. Un don
substantiel de 5 millions de dollars dans le projet fait partie
des enjeux de la négociation. Si les souhaits du doyen
sont exaucés, la construction du pavillon commencera au
printemps 2002.
Au coût de l'édifice s'ajoutent près de 8
millions de dollars pour équiper les nouveaux laboratoires.
Une demande en ce sens a été adressée à
la Fondation canadienne pour l'innovation. Les fonds de recherche
pour cinq années (19,5 M $), les coûts rattachés
à la création et à la promotion de programmes
de formation de type coopératif et de formation à
distance (10 M $) et le transfert technologique (7,5 M $) font
également partie des demandes adressées à
différents ministères. "Québec nous
accorde tous les fonds que nous lui avions demandés, soit
27 millions, souligne le doyen. Les demandes au fédéral
atteignent 31,6 millions et toutes les réponses sont attendues
avant la période des Fêtes. Le gouvernement de la
Colombie britannique devrait également investir près
de 5 millions dans le projet. Plus de 70 % du programme (45 M$)
sera réalisé au Québec."
Si toutes les pièces du casse-tête financier tombent
en place, le Projet pancanadien embauchera une trentaine de chercheurs
et, au total, une centaine d'employés. "Nous espérons
obtenir trois ou quatre nouveaux postes de professeurs pour soutenir
les activités de recherche et de formation", précise
Denis Brière.
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