![]() |
|
Les producteurs de pommes de terre du Québec sont peu
influencés par les informations fournies par les conseillers
du MAPAQ et par les vendeurs de produits chimiques. Ils préfèrent
plutôt puiser leurs informations auprès de firmes
où il faut débourser pour obtenir ces services.
C'est ce que démontre une enquête menée par
des chercheurs du Département de science politique auprès
des producteurs de pommes de terre de Portneuf, Lanaudière,
l'Ile d'Orléans et Nicolet-Yamaska.
Namatié Traoré, Réjean Landry et Nabil Amara
ont expédié un questionnaire aux quelque 130 producteurs
de pommes de terre de ces quatre régions, afin de connaître
les déterminants de la demande d'information sur l'emploi
de fertilisants et de pesticides. Les réponses fournies
par 82 répondants révèlent qu'au chapitre
de l'utilisation des fertilisants, les producteurs de pommes de
terre sont très fortement influencés par les résultats
des analyses de sols (50 % des répondants) ainsi que par
les entreprises de services-conseils et les coopératives
(21 %). En ce qui a trait à l'utilisation des pesticides,
leurs analyses montrent que l'étiquette des produits influence
très fortement plus de 32 % des producteurs.
Quant aux services offerts par les conseillers du MAPAQ, les producteurs
considèrent que ceux-ci n'ont qu'une influence négligeable
sur leurs prises de décision liées à l'utilisation
de fertilisants et de pesticides. De plus, les producteurs ne
font pas souvent appel aux services des vendeurs de produits pour
obtenir de l'information parce qu'ils les perçoivent comme
des personnes motivées par le profit, qui les incitent
à la surutilisation des produits chimiques. "Les producteurs
sont prêts à engager des dépenses pour une
information accessible, précise et spécifique à
leurs besoins particuliers, relate le chercheur Namatié
Traoré. Ces informations ont donc l'avantage de leur fournir
des réponses immédiates. Ce qui n'est pas le cas
pour les conseillers liés au MAPAQ où l'information
est maintenant plutôt générale et générique."
Les chercheurs ont constaté que les producteurs qui ont
un niveau d'éducation élevé, une longue expérience
agricole et une forte préoccupation pour les problèmes
environnementaux sont davantage portés à diversifier
et à sélectionner leurs sources d'information.
"Un nombre grandissant d'agriculteurs sont très préoccupés
par l'environnement, confie Namatié Traoré. Ils
sont prêts à investir dans des technologies protectrices
de l'environnement même si elles n'aboutissent pas toujours
à une augmentation de leurs revenus." L'étude
révèle également que les producteurs de pommes
de terre s'informent de la gravité des problèmes
environnementaux avant d'utiliser des produits chimiques.
![]() |