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Un moment important de l'histoire du Centre d'optique, photonique
et laser (COPL) s'est joué le 1er novembre à l'Assemblée
nationale du Québec, lors de l'annonce du budget provincial.
La ministre des Finances, Pauline Marois, a choisi cette occasion
pour faire connaître la décision du gouvernement
du Québec d'investir 20 millions de dollars dans la construction
d'un édifice et dans l'achat d'équipement destinés
au COPL. Même si cet engagement ne signifie pas hors de
tout doute que le projet se concrétisera, il constitue
néanmoins la pierre angulaire du montage financier de 46
millions de dollars préparé par le COPL. Selon les
plans, les deux tiers de cette somme iront à la construction
d'un édifice, et l'autre tiers à l'achat d'équipement
spécialisé.
"Le montant de 20 millions de dollars annoncé par
la ministre Marois représente la contrepartie du gouvernement
du Québec - et même plus - dans le dossier que nous
avons soumis à la Fondation canadienne pour l'innovation
(FCI), explique le directeur du COPL, Réal Vallée.
Nous devons cependant attendre la décision finale de la
FCI, qui devrait arriver le printemps prochain, avant d'entreprendre
quoi que ce soit." La politique de financement de la FCI
prévoit que la fondation verse 40 % du montant demandé,
que le gouvernement du Québec investit une somme équivalente,
et qu'un ou des partenaires privés avancent le 20 % manquant.
Le partenaire privé qui avait signifié son intérêt
lors de la préparation de la demande s'est désisté
à la suite de la vague récessionniste qui a frappé
de plein fouet les entreprises de haute technologie, reconnaît
Réal Vallée. "Des démarches sont en
cours pour le remplacer, poursuit-il. Le doyen de la Faculté
des sciences et de génie, Pierre Moreau, est très
impliqué dans cette partie du dossier."
Des mois de préparation
Selon les plans inclus dans la demande adressée à
la FCI, l'édifice qui abritera les laboratoires du COPL
sera construit à même le pavillon Vachon, à
son extrémité nord. Il comptera quatre étages,
dont deux au-dessus du niveau du sol. Sa superficie brute atteindra
10 000 mètres carrés, soit à peu près
l'équivalent du pavillon de Médecine dentaire. Sa
construction impose des exigences très spéciales,
notamment aux chapitres des vibrations et de la ventilation (poussières),
en raison même de la nature des travaux de recherche qui
y seront exécutés. Une bonne partie des laboratoires
seront de type "salle blanche", pratiquement exempts
de poussières en suspension. "Nous avons travaillé
des jours et des jours avec les concepteurs de laboratoire d'une
filiale d'IBM pour préparer notre demande, signale Réal
Vallée. On voulait présenter du concret aux personnes
qui allaient évaluer notre projet."
Dans le dernier droit de la préparation de la demande à
la FCI, le directeur du COPL a fermé la porte de son bureau
"pendant un mois", dit-il. "Les gens ne réalisent
pas la somme d'énergie qu'il faut investir dans un projet
de la sorte." Réal Vallée ne cache pas que
la dynamique créée par la Cité de l'optique
à Québec a joué en faveur du COPL dans la
décision du gouvernement. "Notre projet cadre bien
avec l'énoncé de politique de développement
du secteur de l'optique à Québec."
Si la FCI emboîte le pas au gouvernement du Québec
et qu'un partenaire privé investit dans le projet, Réal
Vallée estime que les nouveaux locaux du COPL seront prêts
à l'automne 2004. "Nous serons alors dotés
d'une infrastructure moderne qui va nous permettre de faire de
la recherche top-niveau, estime-t-il. J'espère que ces
nouvelles installations vont faciliter nos démarches dans
l'autre dossier crucial que constitue la création de postes
de chercheurs pour assurer la relève au COPL."
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