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Le site Web du Département de géologie et de
génie géologique héberge depuis peu un document
de sensibilisation à l'histoire et aux sciences intitulé
À la découverte des pierres de construction et
d'ornementation du Vieux-Québec: un circuit pédestre
(www.ggl.ulaval.ca/ledoux/accueil.html).
Divisé en trois parties, ce circuit pédestre virtuel
propose 63 arrêts devant autant de bâtiments patrimoniaux
et monuments commémoratifs. En plus des arrêts, le
document comprend une section sur les principales pierres de construction
utilisées: roches carbonatées, grès, granits,
ardoises et marbres. Une autre section aborde le phénomène
de l'altération qui permet de voir, d'une pierre à
l'autre et sur de très longues périodes, les différences
de résistance aux outrages du temps et du climat. Un glossaire
des termes d'architecture et de géologie employés
dans les textes complète la présentation.
Une quarantaine de variétés de pierres de taille
ont été utilisées par les bâtisseurs
dans le Vieux-Québec depuis le Régime français.
Ces pierres ont été tirées de carrières
québécoises, canadiennes et américaines.
"Québec est une ville construite en dur, souligne
le professeur à la retraite Robert Ledoux, coauteur du
document. Il y a peu de bois, de la brique et beaucoup de pierre."
Des photos, des cartes et des textes
Le document comprend plus de 90 photos en noir et blanc. On
y trouve également trois cartes de localisation des arrêts.
Chacun des arrêts est identifié par un chiffre. Par
exemple, la tour Martello numéro deux, à l'angle
des avenues Taché et Laurier, un bâtiment terminé
en 1811, a le numéro 4. Cliquer sur ce chiffre donne accès
à une page d'information comprenant une petite photo (agrandie
si l'on clique dessus), des données historiques et une
description des caractéristiques des pierres utilisées,
ainsi qu'une description des phénomènes d'altération
qui affectent ces dernières. On peut ainsi lire que la
tour Martello numéro deux est construite en grès
de Sillery vert très riche en quartz, un matériau
très utilisé à Québec au 19e siècle.
Une patine brune jaunâtre recouvre les pierres de la tour,
lesquelles ont tendance à s'éroder.
Les origines du circuit pédestre virtuel remontent
à 1998. En prévision d'un congrès de géologues,
Robert Ledoux propose puis reçoit le mandat d'organiser
une excursion sur la pierre de taille dans le Vieux-Québec.
"Je suis allé aux Archives de la Ville de Québec,
raconte-t-il. J'ai obtenu énormément d'information
sur l'histoire des 45 bâtiments et monuments sélectionnés.
J'ai aussi fouillé dans les greffes des notaires et les
fonds des architectes. J'ai également passé beaucoup
de temps aux Archives nationales du Québec. Les pierres
que j'avais de la difficulté à identifier, je les
ai trouvées dans les contrats. Au 19e siècle, les
riches anglophones qui se faisaient construire une maison avaient
toujours une section très détaillée sur la
maçonnerie dans leur contrat."
Dix-huit arrêts supplémentaires
En avril 2001, Robert Ledoux refait l'activité, enrichie
de 18 arrêts, dans le cadre d'un autre congrès de
géologues. Il reçoit de nouveau l'appui de Henri-Louis
Jacob, un spécialiste des carrières au Québec
à l'emploi du ministère des Ressources naturelles.
Par la suite, la version Internet du circuit pédestre prend
forme avec la collaboration de l'étudiant à la maîtrise
en géologie Félix-Antoine Comeau.
Robert Ledoux affectionne particulièrement l'ancien palais
de justice de Québec, érigé sur la rue Saint-Louis,
en raison de sa grande variété de pierres et de
sa polychromie. À lui seul, le portique utilise trois pierres:
du granit gris, du calcaire et du granit Calédonia. "À
l'intérieur, précise-t-il, il y a des marbres assez
exceptionnels, dont le marbre rose du Tennessee qui a servi à
l'escalier d'honneur en forme de spirale: un chef d'oeuvre."
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