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Des travaux de recherches effectués par l'équipe
de Benoît Lamarche, du Département des sciences des
aliments et de nutrition, ont récemment mené à
une découverte qui pourrait changer de façon importante
les stratégies d'intervention visant à réduire
le risque de maladies cardiovasculaires dans la population. L'équipe
de Benoît Lamarche, professeur titulaire de la Chaire en
nutrition, aliments fonctionnels et santé cardiovasculaire
au Centre de recherche sur les maladies lipidiques du CHUL,
a découvert en effet qu'un niveau normal de cholestérol
sanguin peut tout aussi bien mener au développement de
maladies cardiovasculaires si le cholestérol des LDL (lipoprotéines
de faible densité ou "mauvais cholestérol")
se distribue dans les petites lipoprotéines plutôt
que dans les grandes. Les résultats de ces recherches font
l'objet d'une publication dans l'édition du 6 novembre
de la prestigieuse revue américaine de cardiologie Circulation.
Les niveaux sanguins de cholestérol LDL constituent, pour
l'instant, la principale mesure lipidique sur laquelle se basent
les médecins pour établir une stratégie d'intervention
par la médication ou le changement des habitudes de vie
chez les individus à risque de maladies cardiovasculaires.
Les chercheurs ont mis au point une nouvelle méthode qui
permet de mesurer les niveaux sanguins de cholestérol dans
les grosses et petites lipoprotéines de faible densité,
les LDL ou "mauvais cholestérol". En utilisant
cette nouvelle approche, il a été démontré
qu'une mesure de cholestérol dans les petites LDL améliore
de façon importante la prédiction du risque de développer
une maladie du coeur sur cinq ans. Par exemple, même si
deux personnes montrent exactement les mêmes niveaux de
cholestérol sanguin, celle chez qui le cholestérol
se distribue principalement dans de petites LDL est 4 à
6 fois plus à risque d'avoir une maladie du coeur sur cinq
ans que la personne dont le cholestérol se concentre plutôt
dans des grosses LDL.
Les travaux des chercheurs de Laval suggèrent donc qu'une
proportion relativement importante des hommes avec des niveaux
élevés de cholestérol LDL ne soit pas autant
à risque qu'on le pense si ce cholestérol se distribue
plutôt dans de grosses lipoprotéines de faible densité.
À l'inverse, plusieurs hommes avec un niveau normal de
cholestérol sanguin sont beaucoup plus à risque
si ce cholestérol se distribue principalement dans de petites
lipoprotéines de faible densité. Benoît Lamarche
et son équipe travaillent donc à promouvoir cette
nouvelle technologie afin qu'elle puisse être accessible
à la communauté médicale le plus tôt
possible.
Des travaux effectués à l'Institut des nutraceutiques
et aliments fonctionnels (INAF) de l'Université Laval permettent
également de croire qu'il est possible de réduire
les niveaux de cholestérol s'accumulant dans les petites
LDL par une alimentation plus équilibrée ou encore
par des approches nutritionnelles ciblant des aliments en particulier.
Selon Benoît Lamarche, il reste encore beaucoup de recherche
à effectuer dans ce domaine. Les résultats des travaux
publiés dans la revue Circulation s'avèrent
par ailleurs une étape importante dans un processus visant
à améliorer le traitement et la prévention
des maladies cardiovasculaires.
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