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Relativement nouveau, le concept d'andropause, ou déficience
androgénique partielle, fait peu à peu son chemin
dans la communauté médicale des pays développés
alors qu'un nombre grandissant d'hommes atteignent la cinquantaine.
L'andropause n'est pas sans rappeler la ménopause chez
la femme. Les changements sur les plans de la santé et
du comportement qui accompagnent le vieillissement de l'homme
sont dus en partie à la décroissance normale et
progressive de plusieurs hormones dans le sang, dont l'hormone
de croissance et l'hormone masculine appelée testostérone.
La diminution du niveau de testostérone est d'environ 10
% à tous les dix ans à compter de la trentaine.
Toutefois, lorsque cette décroissance s'accentue au point
où le corps en vient à ne plus produire suffisamment
de testostérone, l'homme se trouve confronté à
divers symptômes, en particulier au manque d'énergie,
à des troubles neuromoteurs, à une virilité
affaiblie, à une humeur maussade ou à une diminution
de la masse musculaire. La table est alors mise pour l'apparition
possible de maladies cardiovasculaires (ex.: angine de poitrine)
ou cérébrovasculaires (ex.: maladie d'Alzheimer),
du diabète sucré ou de dysfonctions sexuelles.
Les hommes s'adaptent
Comme l'indique le directeur du Laboratoire d'andrologie au
Centre de recherche du CHUL, Roland R. Tremblay, également
président de la Société canadienne d'andropause,
l'andropause ne constitue pas une fatalité pour l'ensemble
des hommes. "La plupart peuvent avoir des manifestations
qui rappellent l'andropause, dit-il, mais dans neuf cas sur dix,
elles n'ont rien à voir avec une insuffisance hormonale
importante." Selon lui, la majorité des hommes s'adaptent
à la diminution progressive de leurs hormones. L'andropause
ne concerne donc qu'une population plus à risques, dont
la courbe de décroissance hormonale est plus accentuée
que la moyenne, des hommes fragilisés durant toute leur
vie par différentes maladies (colite ulcéreuse,
maladies pulmonaires, etc.).
Au cours des dix dernières années, de nombreuses
études ont démontré l'efficacité de
la thérapie de remplacement hormonal chez l'homme. Cette
approche se fait au moyen d'injections intramusculaires, de timbres
transdermiques ou de comprimés. Chez les patients étudiés,
les chercheurs ont notamment observé une amélioration
sur les plans de l'énergie, de l'humeur, de la concentration
et de la libido. Toutefois, avant d'en arriver à l'hormonothérapie,
Roland R. Tremblay recommande de se pencher d'abord sur l'état
de santé global du patient. "Un homme de 60 ou 65
ans peut être en mauvaise santé uniquement à
cause d'une mauvaise alimentation, d'un manque d'exercice physique
et de consommation abusive de tabac et/ou d'alcool, indique-t-il.
Or, on sait qu'une baisse de poids et la modification de la diète
peuvent entraîner une amélioration des niveaux d'hormones."
L'andropause circonstancielle
L'apparition de divers symptômes reliés à
l'andropause chez l'homme vieillissant peut aussi être circonstancielle.
Ainsi, une perte d'emploi - qui peut causer une dépression
passagère -, ou la peur d'être atteint du cancer
peuvent entraîner une baisse marquée des niveaux
hormonaux. Lorsque ces niveaux deviennent symptomatiques, l'homme
a des troubles vasomoteurs comme la femme ménopausée.
Entre autres, il n'a plus d'ambition, il se sent fatigué
ou léthargique, il prend du poids sans comprendre pourquoi,
et il a des défaillances sexuelles qui le démoralisent.
"La médecine traite actuellement environ 12 % de ces
hommes au Canada et en Europe avec l'hormonothérapie, précise
Roland R. Tremblay. Les patients vont prendre leur médication
et se réajuster. Ils doivent aussi sortir de la situation
de conflit à l'origine de leur problème car l'hormonothérapie
n'est pas un contrat à vie."
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