1 novembre 2001 |
Huit étudiants et étudiantes de l'Université
Laval ont participé, du 9 au 14 septembre à Barcelone,
en Espagne, à la quatrième édition de la
Simulation du Parlement européen Canada-Québec-Europe
(SPECQUE). Durant leur séjour, ils se sont mêlés
à une centaine d'universitaires en provenance du Québec,
de l'Ontario et de six pays d'Europe, dans le cadre d'une simulation
continue des travaux d'une importante institution. Cet exercice
peu banal s'est principalement déroulé dans l'enceinte
du Parlement catalan, mais aussi à l'Université
de Barcelone.
Créée à Laval en 1997, la SPECQUE (www.specque.qc.ca)
permet à des étudiants et étudiantes dans
la jeune vingtaine de se familiariser en français avec
un processus à la fois démocratique et parlementaire.
Les participants prennent conscience de différents enjeux
relatifs à l'Union européenne et prennent position
sur ceux-ci. Les débats, où l'on encourage les opinions
personnelles, se font en commissions parlementaires, en séances
plénières et à l'intérieur de groupes
politiques d'appartenance, notamment la Droite démocratique,
la Gauche unifiée et les Verts. À Barcelone, les
jeunes eurodéputés ont échangé sur
quatre propositions relatives à la politique étrangère
commune de sécurité et de défense, à
l'immigration, au marché public (contrats gouvernementaux)
et à la publicité sur le tabac.
Une expérience sur le mode interactif
Selon Sophie Bernier, étudiante à la maîtrise
en relations internationales à Laval, également
chef de délégation et secrétaire de la Commission
parlementaire sur l'immigration dans le cadre de la SPECQUE 2001,
la SPECQUE constitue un exercice vraiment interactif où
l'analyse et l'argumentation sont à l'honneur. "Ce
n'est pas un exercice où on s'asseoit toute la journée
et où l'on attend, explique-t-elle. Il faut se lever pour
critiquer, relever des failles ou enrichir les propos qui viennent
d'être exprimés." L'étudiante en était
à sa première participation à la SPECQUE.
"J'étais nerveuse lors de ma première intervention,
dit-elle, car je savais que les participants avaient une bonne
connaissance de l'enjeu discuté. On ne peut pas arriver
et lancer deux ou trois grands concepts en l'air et s'attendre
à des réactions admiratives. Il faut être
vraiment préparé et exposer ses idées de
manière articulée et convaincante."
Marie-Danielle Cantin est une habituée des SPECQUE. Étudiante
elle aussi à la maîtrise en relations internationales
à Laval, elle agissait cette année comme vice-présidente
du comité exécutif de l'événement
et comme présidente du Conseil européen. À
ce titre, elle a assisté à toutes les délibérations
en commissions parlementaires. "Les quatre thèmes
discutés, indique-t-elle, sont tous des sujets chauds actuellement
en Europe. Ils ont fait l'objet de débats animés
aux échanges parfois virulents. Les pour et les contres
étaient bien souvent à forces égales."
Quatre propositions et une résolution
En séances plénières, les jeunes eurodéputés
ont adopté les quatre propositions, certaines avec amendements.
Entre autres choses, ils se sont prononcés en faveur d'une
carte d'identité à diffusion restreinte qui permettrait
de circuler librement dans tous les pays de l'Union européenne,
tout en donnant accès à l'ensemble des services
sociaux offerts. Ils ont aussi voté pour la restriction
de la publicité sur les produits du tabac et pour son élimination
progressive.
Le 11 septembre, en réaction aux attentats terroristes
survenus aux États-Unis, les participants à la SPECQUE
2001 ont adopté une résolution insistant sur l'importance
de la démocratie, de la négociation et de la mise
en commun des idées comme moyens d'éviter la répétition
de tels drames. Par ailleurs, une des retombées positives
de l'expérience barcelonaise est l'ouverture, au Parlement
catalan, d'un bureau des affaires interparlementaires semblable
à celui de l'Assemblée nationale du Québec.
L'an prochain, la cinquième édition de la SPECQUE
se tiendra à Ottawa-Gatineau. La participation des étudiants
et étudiantes de Laval à la SPECQUE 2001 a été
rendue possible grâce, entre autres, au soutien financier
de l'Institut québécois des hautes études
internationales de l'Université Laval.
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