11 octobre 2001 |
Plus de 40 % des étudiants aux cycles supérieurs
vivent dans des conditions financières très précaires,
puisqu'ils qu'ils disposent d'un financement total inférieur
au seuil de faible revenu. Ils sont également 22,5 % à
survivre avec moins de 10 000 $ de financement total. Chez les
étudiants de moins de 25 ans, la proportion de ceux qui
ont un revenu inférieur au seuil de faible revenu atteint
70 %.
Telles sont quelques-unes des constatations majeures qui se dégagent
de la volumineuse étude Les sources et modes de financement
des étudiants aux cycles supérieurs, réalisée
par le Conseil national des cycles supérieurs de la Fédération
étudiante universitaire du Québec (CNCS-FEUQ), dont
les résultats ont été rendus publics le jeudi
4 octobre. L'enquête-sondage du CNCS-FEUQ a été
menée à l'automne 2000 auprès de 5 164 étudiants
et étudiantes de 12 établissements universitaires
québécois. Le taux de réponse se situe à
15,5 %, car seulement 802 d'entre eux dont 156 de Laval
ont rempli et retourné le long questionnaire qu'ils
avaient reçu. La marge d'erreur globale de l'étude
est de 3,43 %, 19 fois sur 20.
En quelque 300 pages enrichies de 145 tableaux et de 16 figures,
l'analyse poussée de l'organisme trace un bilan assez sombre
des diverses sources de revenus dont peuvent bénéficier
les étudiants et les étudiantes poursuivant leurs
études à la maîtrise et au doctorat, que celles-ci
proviennent des organismes subventionnaires, des universités
ou de l'Aide financière aux études du gouvernement
du Québec.
"La provenance du financement pose particulièrement
problème, car bien que la moyenne du financement disponible
atteigne 19 256 $, les deux tiers proviennent de sources personnelles,
soit de revenus d'emplois extérieurs à l'Université
et de contributions familiales", signale-t-on en pointant
du doigt le financement public insuffisant aux cycles supérieurs.
À l'Université Laval
Sur le plan strictement "local", l'enquête
par sondage révèle notamment que le financement
total moyen des répondants de l'Université Laval
se chiffre à 16 256 $ par rapport à 17 112 $ à
McGill, 18 701 $ à l'Université de Montréal,
22 421 $ à l'UQÀM, 22 486 $ à l'Université
de Sherbrooke et 23 609 $ dans le réseau de l'Université
du Québec. Les différences observées ici
entre les trois premières et les trois autres s'expliquent
par le fait que les universités Laval, McGill et de Montréal
comptent une proportion d'étudiants à temps complet
avoisinant les 70 %, alors que la proportion est de 50 % ou moins
dans les autres établissements. Le financement de 16 256
$ des étudiants et des étudiantes de l'Université
Laval est issu des modes suivants: emplois extérieurs à
l'Université (40,7 %), bourses, aide pour colloques et
stages (22,1 %), soutien du directeur (10,1 %), prêts et
bourses du Québec (10 %), emplois à l'Université
(8,1 %), contribution familiale (8 %), autres sources (1 %).
L'étude du CNCS-FEUQ nous apprend de plus, parmi une multitude
de données qui mériteraient une analyse journalistique
beaucoup plus approfondie, que 44 % des étudiantes et des
étudiants aux études supérieures inscrits
à l'Université Laval entre mai 1999 et mai 2000
faisaient partie d'un groupe de recherche. Soulignons qu'il est
possible de consulter le document du Conseil national des cycles
supérieurs de la FEUQ à l'adresse: www.feuq.qc.ca.
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