4 octobre 2001 |
Des moments musicaux intenses et d'une très grande qualité:
voilà ce qui peut résumer l'esprit de la deuxième
édition du Disque des étudiantes et des étudiants
de la Faculté de musique de l'Université
Laval. Lancé le 1er octobre à la salle Henri-Gagnon
du pavillon Louis-Jacques-Casault, ce disque est en quelque sorte
un concentré de talent à l'état pur, d'où
se dégage un parfum de professionnalisme et de rigueur.
Selon le doyen de la faculté, Raymond Ringuette, "la
concrétisation de ce projet témoigne une fois encore
de la conviction et de l'engagement de ses organisateurs et de
toutes les personnes qui ont contribué à sa réalisation,
à promouvoir et encourager le talent des étudiantes
et des étudiants de l'Université ".
Les musiciens et musiciennes qu'on peut entendre sur le disque
ont été choisis lors d'auditions qui ont eu lieu
en février dernier. Tous les étudiants inscrits
à la Faculté, tant solistes que membres de diverses
formations, étaient admissibles. Présidé
par le doyen Raymond Ringuette, le jury était composé
de six professeurs de la Faculté, qui avaient la délicate
mais passionnante tâche de sélectionner les meilleurs,
un choix difficile: "Les critères de sélection
étaient très élevés ", souligne
Rémi Ménard, professeur de saxophone et directeur
artistique du disque. "Quant aux séances d'enregistrements,
elles ont représenté une expérience unique
pour les étudiants, dont la majorité en étaient
à leurs premières armes dans le domaine. De ce point
de vue, l'aspect pédagogique relié à une
telle expérience demeure extrêmement intéressant".
Après avoir exécuté une première fois
l'oeuvre en entier, chaque musicien procédait à
une deuxième et, dans certains cas, à une troisième
prise, en prévision du montage final réalisé
par Dominic Laprise, dont le patronyme s'accordait d'ailleurs
tout à fait à la situation. S'écoutant pour
la première fois, les musiciens participaient à
cette étape finale, choisissant la meilleure prise, de
concert avec leur professeur. "Les étudiants étant
du genre perfectionniste, nous avons décidé qu'ils
entendraient leur pièce une fois celle-ci enregistrée,
explique Rémi Ménard. Notre objectif était
que l'enregistrement sur disque reflète le jeu des étudiants
tel qu'il est dans la vraie vie."
Pour tous les goûts
Il y en a pour tous les goûts dans ce disque comportant
neuf oeuvres aussi contrastantes que variées. Le nouvel
hymne de l'Université ouvre le bal, avec choeur et orchestre
de la Faculté, sous la direction de Jean-Marie Zeitouni.
Intitulé Savoir et beauté, cet hymne a été
composé par Jeanne Landry, professeure émérite
de la Faculté de musique. Suit une pièce de Jan
Van der Roost, Puszta, jouée de façon enlevante
par l'orchestre d'harmonie de la Faculté, sous la direction
de René Joly. La pianiste Georgiana Butucariu y va ensuite
d'une pièce de Heitor Villa-Lobos, Impressions seresteiras
no 2 où elle donne toute la pleine mesure de son immense
talent. Puis c'est l'envoûtement garanti avec une pièce
du compositeur Leo Weiner, Peregi Verbunk, opus 40, interprétée
par Jacinthe Fugère-Bourdages et Maurice Laforest, qui
se complètent admirablement pour l'occasion, la première
à la clarinette et le second au piano.
Audace, mystère et romantisme
Après cet ensorcelant épisode, l'auditeur a
droit à une pièce qui le tient en haleine du début
à la fin, alors qu'Isabelle Mathieu nous entraîne
au piano dans un dédale de notes fuyantes, d'accords puissants
et d'émotions tourmentées, dans Choral et variations
de Henri Dutilleux. Changement drastique d'ambiance avec l'énergisant
Pressure Cookie, de Sammy Nestico, joué par le Stage
Band de la faculté, sous la direction de Pierre Lessard,
avant un plongeon tête première dans le romantisme
absolu de Franz Liszt avec au piano Mylène Lacroix, dont
le superbe Venezia e Napoli tire les larmes. Enfin, un
trio formé des percussionnistes Étienne Gendron,
Jean-Philippe Parent et Jean-Luc Bouchard présente Rain
Tree de Toru Taketmitsu, une pièce aussi mystérieuse
qu'audacieuse. Le disque se termine sur l'hymne de l'Université
mais cette fois en version beaucoup plus rythmée, avec
des arrangements de Pierre Lessard.
"Ce n'est pas tous les jours qu'on peut s'entendre jouer,
souligne la pianiste Mylène Lacroix, quand on lui demande
parler de son expérience. Les séances d'enregistrement
ne sont pas trop stressantes car nous avons toujours la possibilité
de nous reprendre, ce qui est impossible en concert où
il faut être parfait du premier coup." Son de cloche
différent pour la clarinettiste Jacinthe Fugère-Bourdages
qui elle, affirme exactement le contraire: "En concert, une
erreur peut toujours être rattrapée, tandis que le
disque, lui, demeure toujours."
La réalisation de ce disque a été rendue
possible grâce à la contribution financière
du Fonds d'investissement étudiant de la Faculté
de musique et à celle du corps professoral par le biais
de la tranche collective du Fonds de soutien aux activités
académiques. Le Disque des étudiantes et des
étudiants de la Faculté de musique de l'Université
Laval est disponible, au coût de 10 $, au secrétariat
de la Faculté, au local 3312 du pavillon Louis-Jacques
Casault.
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