4 octobre 2001 |
HYPOCRISIE AMÉRICAINE
À la suite de l'acte terroriste contre le World Trade
Center et le Pentagone aux États-Unis, on apprend qu'un
tel événement a fait plusieurs milliers de victimes.
À part quelques policiers, militaires et une poignée
de pompiers, les victimes étaient des civils qui y travaillaient.
Une semaine après l'attentat, les Américains ont
organisé les cérémonies pour commémorer
la mémoire des victimes. À cette occasion, les Américains,
en majorité blancs, chantaient " God Bless America
" (Dieu bénisse l'Amérique) avec recueillement.
C'est cette manière des Américains de commémorer
les victimes qui agace bien des gens. Une femme me disait : "Qu'ils
pleurent leurs mots, cela va de soi; mais qu'ils profitent de
n'importe quelle occasion pour ranger Dieu à leur côté,
il y a de quoi secouer l'indignation."
En fait, au cours des dernières décennies, les Américains,
pour de multiples raisons, à tort ou à raison, sont
intervenus dans plusieurs pays du monde. Leurs actions militaires
ont fait des millions de victimes (rien qu'au Viêt-Nam,
trois millions) qui sont pour la plupart des civils : hommes,
femmes et enfants. Et pourtant, y a-t-il des Américains
qui pleurent tous ces morts? Bien au contraire, ils ont toujours
cherché à justifier ce qu'ils faisaient avec la
bénédiction de Dieu. Ainsi, par exemple, en pleine
guerre du Viêt-Nam, le cardinal Spellman, l'archevêque
de l'Église catholique de New York, qualifiait les soldats
américains qui combattaient au Viêt-Nam de "Soldats
du Christ". Une telle insolence assurait, comme il se doit,
la conscience des Américains. En même temps, ils
réagissaient violemment devant la qualification péjorative
de "tigre en papier" que Mao Tsé Toung leur collait
au visage.
Plus tard et au cours de la guerre du Golfe, quand Saddam Hussein
s'appuyait sur l'Islam et évoquait Allah pour se réconforter,
les Américains le ridiculisaient aussitôt en disant,
avec mépris, qu'il cherchait à ranger Dieu à
ses côtés. Autrement dit, les Américains qui
chantent "God Bless America" cela va de soi, mais il
n'est pas question que les Arabes en fassent autant, même
à leur manière. On doit donc se demander: de quel
Dieu est-il question, celui d'une police d'assurance, d'une garantie,
d'un objet de convoitise ou d'une obsession imaginaire? Est-il
celui des Américains ou de tout le monde? Pourquoi Dieu
bénit l'Amérique et les Américains et non
pas les autres pays et les autres populations, plus particulièrement
celles qui sont massacrées par les Américains? Toujours
en ce qui concerne les Américains, on remarque le fait
suivant. Le fait d'être militairement puissants, économiquement
prospères et jouissant de la liberté, cela ne leur
suffit pas; car il leur faut aussi la "bénédiction
de Dieu ", et en exclusivité à part de ça.
Dans ce cas, la référence au Dieu exprimée
par les Américains peut-elle être considérée
comme une affirmation de la foi ou plutôt comme un aveu
de bassesse? C'est en ce sens qu'on peut mesurer le degré
de l'hypocrisie et de la bassesse des Américains.
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