27 septembre 2001 |
Sortir des musées, du connu et des grands noms pour
découvrir une relève audacieuse et talentueuse:
telle est l'invitation que lancent au public des étudiantes
et étudiants de première et de deuxième année
de l'École des arts visuels. Organisée par l'Association
des étudiantes et étudiants en arts plastiques et
intitulée - à bon escient - "Hors-d'oeuvre",
cette exposition a en effet de quoi mettre en appétit les
amateurs d'art qui en ont soupé des plats prédigérés.
Elle se déroule du 26 septembre au 5 octobre, à
la salle d'exposition du pavillon Alphonse-Desjardins.
Pour alimenter l'il et l'esprit, au gré de leur fantaisie
et de leur inspiration, les artistes proposent des oeuvres peintes,
sculptées et dessinées. Par exemple, avec son "Hibou"
tout en dentelles et en pompons, Mylène Michaud nous propose
de plonger dans l'univers magique de son enfance. Créée
à partir d'un dessin qu'elle a réalisé vers
l'âge de quatre ou cinq ans, cette immense sculpture contre
laquelle on a envie de se nicher sort tout droit d'un conte de
fées où les animaux font des clins d'il aux enfants
perdus dans la forêt. "Mes sculptures tissent le lien
entre le passé et le présent, entre l'état
enfant et l'état adulte, explique la jeune femme. Je m'intéresse
aux dessins d'enfants pour leur beauté poétique,
leur grande imagination, leur fragilité et leur naïveté.
Par-dessus tout, ils m'attirent parce qu'ils reflètent
les caractéristiques d'une vie à laquelle j'aspire
: spontanée, joyeuse, instinctive, intense" En fait,
le but de Mylène Michaud tient en quelques mots faire
du bien aux personnes qui déambulent devant ses sculptures,
afin qu'elles puissent repartir le coeur léger, avec un
morceau d'enfance gravé dans leur mémoire.
Les enfants immobiles
Toujours dans l'univers enfantin mais dans un autre
ordre d'idées Claudine Leclerc propose une gravure
sur bois évoquant une prison, sorte de cage dorée
dans laquelle des petits personnages semblent captifs, possédés
par des couleurs fortes qui les maintiennent dans une sorte d'étau.
En fait, ce n'est sûrement pas un hasard si l'artiste a
intitulé son oeuvre "Ritali ". "J'ai tenté
d'illustrer le côté caché de l'enfance, souligne
Claudine Leclerc. J'ai voulu dévoilé à ma
façon l'envers de la médaille, le sort réservé
à tous ces enfants qu'on essaie d'écraser, qu'on
asseoit devant la télévision en leur intimant de
ne plus bouger. "
Avec son "objet peinture" baptisé "La mémoire
et la mer", Katia Racine affirme s'être fait plaisir,
travaillant la matière, la transparence et les variations
de couleurs. De la cire de chandelle, une mèche de cheveux,
une surface: il n'en faut pas plus pour évoquer les souvenirs
et pour questionner le corps. En prime, figure un poème,
écrit à l'envers, indéchiffrable dans son
essence. "Un jour, j'écrirai à l'endroit quand
j'aurai davantage confiance", souffle l'artiste. De son côté,
Valérie Gilbert a réalisé une huile sur bois
dont le caractère apaisant n'altère en rien l'ambiance
fantastique qui se dégage de l'ensemble. Forêt magique
inventée de toutes pièces, nature vivante où
figurent des objets bien réels, voilà que nous sortons
du cadre rigide pour entrer dans le monde souple et naturel de
la création pure, là où la paix ne peut qu'exister.
De son côté, Valérie Gilbert a peint une toile
abstraite en quatre tableaux, utilisant un alliage de matières
divers comme l'acrylique, la gouache, le vernis et la jute, le
tout dans une explosion de couleurs où le rouge domine.
Jusqu'au 11 septembre dernier, mardi noir en Amérique,
l'oeuvre n'avait pas de nom. En regardant sa toile , où
tout se fond et où tout se perd, Valérie Gilbert
lui en a trouvé un : "11.09.01".
L'exposition a lieu jusqu'au 5 octobre, à la salle d'exposition
du pavillon Alphonse-Desjardins. Les heures d'ouverture sont du
lundi au vendredi, de 9 h à 17 h.
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