27 septembre 2001 |
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Quelque part dans le centre-ouest albertain, une centaine de chèvres de montagne se pavanent arborant des colliers et des boucles d'oreilles aux couleurs vives, une coquetterie qui détonne dans la grisaille de la toundra alpine des Rocheuses. Cette petite population d'antilopes, à nulle autre pareille, fait l'objet d'un étroit suivi scientifique depuis une quinzaine d'années. |
Photo Steeve Côté |
À preuve, le chercheur Steeve Côté, du Département de biologie, connaît plus de 85 % des bêtes du troupeau de Caw Ridge par leur petit nom ou plutôt par le code de couleurs et de chiffres que leur confèrent ces "bijoux". Cette connaissance intime du troupeau permet au chercheur
d'étudier les interactions interpersonnelles de ces belliqueux
et grégaires animaux. "Chez la chèvre de montagne,
les femelles sont plus agressives que les mâles, observe-t-il.
En fait, parmi tous les ongulés, c'est l'espèce
où les femelles sont les plus belliqueuses. Elles ont,
en moyenne, 3,4 interactions agressives à l'heure, dont
l'enjeu est le plus souvent le maintien du rang social et non
l'accès à la nourriture ou à un site de
repos. Comme la hiérarchie sociale est bien établie,
99 % de ces interactions agressives ont lieu sans contact."
Heureusement, parce que leurs cornes droites et effilées
comme des poignards sont des armes dangereuses pour leurs consoeurs,
pour les mâles qui les courtisent et pour ceux qui les
étudient, ajoute Steeve Côté. Le chercheur
a conservé deux cicatrices, au bras et à la jambe,
qui le prouvent éloquemment. La haute des sommets JEAN HAMANN |
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