27 septembre 2001 |
Au cours de sa séance ordinaire du 12 juin dernier,
le Conseil universitaire a approuvé la création
d'un programme de baccalauréat intégré en
anthropologie et en ethnologie. En plus de faire le pont entre
deux disciplines soeurs, ce nouveau programme constitue le premier
bac intégré bifacultaire de l'Université.
Il est rattaché à la Faculté des sciences
sociales qui chapeaute le Département d'anthropologie où
l'on étudie les sociétés du monde d'aujourd'hui
sur les plans social et culturel. La Faculté des lettres
chapeaute, quant à elle, le Département d'histoire
où s'enseigne l'ethnologie du Québec, soit la culture
nord-américaine en territoire québécois.
Comme l'explique la directrice du Département d'anthropologie,
Nancy Schmitz, intégrer deux disciplines c'est marier deux
approches. "Le nouveau programme permet l'étude de
l'autre et de soi-même en même temps, dit-elle. Un
regard extérieur, qui est celui de l'anthropologue, et
un regard intérieur, qui caractérise l'ethnologue,
sont maintenant propres aux deux disciplines."
Le fruit d'un long travail
Nancy Schmitz et la professeure d'ethnologie Anne-Marie Desdouits
ont pris ce dossier en main il y a de cela une dizaine d'années.
Elles l'ont piloté, orienté et poussé de
manière inlassable. "Nous voulions voir comment mieux
intégrer les deux programmes, rappelle Nancy Schmitz. La
restructuration des programmes demandée par l'Université
nous a ouvert la voie." De solides appuis les ont soutenues
durant toutes ces années. "La réflexion, indique-t-elle,
a été globale et l'effort fut collégial,
autant de la part des professeurs que des étudiants des
deux départements."
Le bac intégré n'arrive donc pas comme un cheveu
dans la soupe. Un comité s'est réuni pendant au
moins quatre ans pour faire avancer la réflexion sur le
sujet. Sur le terrain, on assistait depuis plusieurs années
à une collaboration entre professeurs des deux disciplines.
Les étudiants, eux, suivaient les cours donnés de
part et d'autre.
Le nouveau programme, aux dires d'Anne-Marie Desdouits, est l'aboutissement
du développement de deux disciplines. "L'anthropologie
et l'ethnologie ont toujours été proches, souligne-t-elle,
et de plus en plus les anthropologues et les ethnologues se retrouvaient
sur le même terrain, celui de la culture."
Enrichissement et complémentarité
Selon Anne-Marie Desdouits, le bac intégré apporte
enrichissement et complémentarité. Il offre une
méthodologie de recherche plus forte que celle des anciennes
majeures dans les deux disciplines. Parmi les objectifs particuliers
du programme, mentionnons l'acquisition des principes et concepts
fondamentaux propres aux deux domaines. Le bac intégré
permet d'accéder directement, donc sans scolarité
supplémentaire, aux études supérieures dans
l'une ou l'autre discipline.
"Les ethnologues en France disent que l'ethnologie est un
peu fille du folklore et de l'anthropologie, explique Anne-Marie
Desdouits. Cette fois, j'ai l'impression de dire: Ça y
est! Scientifiquement parlant, je m'y retrouve. On se rejoint."
Pour la session d'hiver 2002, les étudiantes et étudiants
présentement inscrits aux programmes d'anthropologie ou
d'ethnologie auront la possibilité de transférer
au nouveau baccalauréat intégré. D'ici au
1er décembre, leur département assumera les frais
de changement de programme.
Le nouveau bac intégré est le quatrième du
genre offert à l'Université. Les autres portent
sur l'économie et la politique, les études internationales
et les langues modernes, et la langue française et la rédaction
professionnelle.
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