20 septembre 2001 |
Au mois de mai dernier, une trentaine d'étudiants et étudiantes
de la Faculté des sciences de l'administration et de la
Faculté des sciences et de génie se sont envolés
vers Buenos Aires, en Argentine et Milan, en Italie. Durant trois
semaines, certains ont recherché des clients ou des distributeurs
pour des entreprises de la grande région de Québec.
D'autres ont réalisé des études de marché,
organisé des événements de transfert technologique,
ou recherché des ententes d'échanges étudiants.
Selon le directeur de la mission en Italie, Étienne Fiset,
étudiant à la maîtrise en administration des
affaires et participant à la mission en Allemagne en 2000,
des contrats de distribution sont en train de se signer. "Une
entente s'est officialisée dernièrement pour la
distribution en Italie des vêtements de mode du designer
Luc Laroche, indique-t-il. En Argentine, les choses se sont très
bien passées pour certaines entreprises. Par exemple, la
compagnie Teraxion affirme que la mission lui a donné l'heure
juste sur le marché des télécommunications
en Argentine et au Brésil. Pour sa part, l'étudiant
Charles-Antoine Brassard fait présentement un suivi en
Argentine auprès des personnes qu'il a rencontrées
en mai dernier pour la compagnie OptelVision."
Chiffrer les retombées d'une mission commerciale s'avère
un exercice très difficile, d'autant plus que certaines
ententes demeurent confidentielles. Mentionnons toutefois, à
titre indicatif, que les deux missions de l'an dernier au Pérou
et en Allemagne avaient ramené des ententes potentielles
évaluées à environ 100 millions de dollars.
Six pays en cinq ans
Les missions commerciales étudiantes existent depuis
1997. Créées en 1996 à l'Université
Laval et gérées par des étudiants, elles
offrent à faible coût un service complet de représentation
et de développement d'affaires à l'étranger,
tant au plan technique que commercial. Les quelque 30 étudiants
et étudiantes sélectionnés chaque année
doivent d'abord se trouver une entreprise intéressée
à exporter ses produits. Ensuite, ils se familiarisent
avec la langue et la culture du pays de destination. À
ce jour, 115 étudiants et étudiantes ont représenté
autant d'entreprises dans quatre pays sud-américains (Argentine
à deux reprises, Chili, Colombie, Pérou) et deux
pays européens (Allemagne, Italie).
Au cours de leur jeune histoire, les missions commerciales ont
ouvert leurs rangs aux candidats de la Faculté des sciences
et de génie en raison du nombre grandissant d'entreprises
technologiques intéressées à être représentées.
Par la suite, elles ont ouvert un volet européen réservé
aux étudiants de deuxième cycle. "Sur les 14
participants en Italie, explique Étienne Fiset, seulement
trois étaient encore au baccalauréat. Sauf qu'ils
étaient en dernière année d'un programme
de quatre ans en génie. Le niveau maîtrise est nécessaire
parce qu'il est plus difficile de faire des affaires en Europe
qu'en Amérique latine. En comparaison, environ 90 % des
participants à la mission en Argentine étudiaient
au niveau du bac."
Ce printemps, 75 % des entreprises représentées
étaient actives dans le secteur de la technologie. C'était
le cas notamment d'OptelVision (optique) et Exfo (optique), en
Argentine, et de Lyrtech (électronique) et Machinerie Verville
(machinerie agricole), en Italie. Ce déséquilibre
d'avec les secteurs plus traditionnels s'explique par le fait
que les produits technologiques se vendent surtout sur les marchés
étrangers. "Nous avons réussi à attirer
un étudiant à la maîtrise en optique, raconte
Étienne Fiset. Cela nous a énormément aidé.
Environ quatre mandats ont été signés autour
de cette personne qui pouvait expliquer facilement le fonctionnement
des produits."
Un atout majeur
Karine Morin est elle aussi inscrite à la maîtrise
en administration des affaires. Elle a participé à
la mission au Pérou en 2000. Cet été, elle
a passé un mois au Japon et en Corée du Sud au sein
d'Équipe Canada junior, la version "jeunesse"
des missions économiques dirigées par le premier
ministre Jean Chrétien. Selon elle, il n'y a que des avantages
à faire partie d'une mission commerciale. "Savoir,
dit-elle, qu'on revient avec un atout majeur à mettre dans
son cv... Bac, maîtrise, ce n'est pas ton diplôme
qui va te différencier des autres. C'est ton expérience
pertinente sur le terrain." Depuis les missions du printemps,
les trois quarts des finissants à la maîtrise ont
été engagés par l'entreprise qu'ils représentaient.
Globalement, le taux de placement des anciens "missionnaires"
est de 100 %, une majorité travaillant aujourd'hui à
l'international.
Karine Morin insiste sur la longue préparation à
laquelle s'astreignent les futurs participants. "Cela permet
une approche plus personnalisée avec le client, soutient-elle.
Cela fait aussi plus sérieux, de sorte que le contact s'établit
plus rapidement." Cela donne également une image positive
de l'entreprise représentée.
En mission commerciale, un carnet de rendez-vous bien rempli et
le stress font partie du quotidien. Les conflits d'horaires également.
"À chaque année, souligne Étienne Fiset,
on se dit, une fois rendus à la dernière semaine
de la mission: "Est-ce qu'on reste une semaine de plus?"
C'est que le travail n'est jamais terminé. Quand on commence
à creuser, on se rend compte qu'on peut creuser davantage."
Les missions du printemps 2002 se dérouleront respectivement
à Santiago, au Chili et à Barcelone, en Espagne.
Étienne Fiset et Karine Morin codirigeront la mission en
Espagne. La date limite pour poser sa candidature est le 25 septembre.
Pour plus de renseignements, on peut visiter le site Web http://www.missions-commerciales.qc.ca,
ou envoyer un courriel à info@missions-commerciales.qc.ca.
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