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13 septembre 2001 ![]() |
Un nouveau site Web, construit par l'École d'architecture,
permet de "tourner autour" et de "visiter"
une trentaine d'églises érigées sur le territoire
de la ville de Québec et ce, à l'aide d'images de
synthèse haute résolution tridimensionnelles (longueur,
largeur, épaisseur) et de panoramas 360 degrés.
Ce site (http://lima.arc.ulaval.ca/eglise/),
d'ici quelques mois, totalisera 39 églises modélisées
en 3D. Les belles maquettes virtuelles qu'on y trouve offrent
une vue extérieure et intérieure des bâtiments.
Un texte descriptif détaillé accompagne chacune
des églises. Ces textes sont tirés d'un ouvrage
écrit conjointement par Luc Noppen et Lucie K. Morisset,
professeurs à l'École d'architecture. On peut lire,
entre autres, que la cathédrale anglicane Holy Trinity,
érigée entre 1800 et 1804, se distingue par son
homogénéité et sa cohérence.
Le site représente l'élément central d'un
vaste projet mis en branle en 1997 par la Ville de Québec
et coordonné par l'historien d'architecture Robert Caron.
Un des objectifs visés consistait à sensibiliser
l'opinion publique à la problématique des églises
affectées par la baisse de la pratique religieuse. Un autre
objectif consistait à fournir un matériel numérique
brut de qualité aux professionnels chargés de la
conversion à d'autres usages des bâtiments désaffectés.
"La modélisation de l'église Saint-Jean-Baptiste,
par exemple, a servi à préparer les travaux qui
se déroulent présentement sur tout le parvis de
l'église", indique le professeur Pierre Côté,
responsable du Laboratoire de recherche sur l'identité
par modélisation architecturale.
Une importante contribution
En quatre ans et durant l'été, 24 étudiants
auront travaillé à la modélisation. Ils se
rendaient d'abord à l'église, avec en main un dossier
très étoffé, pour valider l'information au
moyen de mesures, de photos et de croquis. La documentation provenait
de différentes sources, notamment des Archives de la Ville
de Québec et, bien entendu, des presbytères. "Souvent
les curés avaient gardé d'anciens plans et on en
trouvait sur place, raconte le professeur Côté. Ils
étaient souvent en piteux état, mais au moins ils
constituaient une documentation minimale."
Cent vingt autres étudiants ont participé, surtout
à l'automne, au relevé de 13 églises, dont
l'église Saint-Sauveur, pour lesquelles il n'existait pas
de documentation. "Ces travaux ont constitué un exercice
très pédagogique, explique Pierre Côté.
En plus d'apprendre les techniques de relevé, les étudiants
ont appris à mieux lire une architecture et à comprendre
un bâtiment." Le projet a aussi servi à acquérir
le savoir pour interpréter, lire et transposer en 3D l'information
(plan, coupe, élévation) 2D des plans, photographies
et documents d'archives.
"Les étudiants ont fait un travail de moine pour définir
la géométrie du bâtiment", souligne Pierre
Côté. L'un d'eux, Jean-Nicolas Fortin, a travaillé
cet été sur deux églises construites dans
les années 1960: Saint-André-Apôtre et Sacré-Coeur-de-Jésus.
"La modélisation n'a pas représenté
un défi pour moi, précise-t-il. C'est surtout un
travail minutieux qui demande de la patience. Si on veut des détails,
il faut les mettre. Cela exige de la discipline, comme le dessin."
Selon lui, modéliser une église moderne est plus
facile à faire qu'un bâtiment ancien. "Les plus
anciennes, indique-t-il, ont des formes arrondies, des voûtes,
ce qui demande plus de temps à calculer. Dans les églises
modernes, tous les plans sont droits. Plus facile, le travail
permet de nous attarder sur d'autres aspects, dont l'éclairage."
La démolition récente de l'église Notre-Dame
du Chemin rend la pertinence du site encore plus significative,
soutient le professeur Côté. "Le site, dit-il,
devient la mémoire virtuelle de ce qui est disparu de notre
réalité." Pour Jean-Nicolas Fortin, il est
important de garder la trace de notre patrimoine bâti, lequel
reflète une époque.
Le 4 septembre, le portail canadien le plus visité au pays,
Sympatico.ca, a choisi le site des églises modélisées
de Québec comme Site du jour.
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