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23 août 2001 ![]() |
Le nombre d'admissions à la Faculté de médecine
continuera d'augmenter au cours des trois prochaines années.
En vertu du plan dévoilé le 5 juillet par le ministre
de la Santé et des Services sociaux, Rémy Trudel,
les admissions en médecine à Laval grimperont de
15 étudiants chaque année lors des rentrées
de 2001, 2002 et 2003. "Si on tient compte des augmentations
de 16 et de 9 étudiants que nous avons connues en 1999
et en 2000, on parle d'un accroissement de 70 places en cinq ans,
soit une hausse d'environ 65 %", signale Marc Desmeules,
doyen de la Faculté de médecine. À l'automne
1998, la Faculté accueillait 109 étudiants en première
année de médecine.
À l'échelle de la province, le plan du ministre
Trudel vise à accroître de 55 étudiants chaque
année, jusqu'en 2003, le nombre d'étudiants admis
dans les programmes de médecine. Selon les termes du ministre,
cette décision vise à "assurer, dans l'avenir,
une offre adéquate de services médicaux aux Québécois."
La décision gouvernementale s'inspire des travaux de la
Table de concertation permanente sur la planification de l'effectif
médical au Québec, où siègent notamment
les fédérations de médecins, le Collège
des médecins, les associations d'établissements
de santé, les régies régionales de la santé
et des services sociaux et les universités, précise
le communiqué officiel. "La hausse annoncée
correspond à ce que l'on avait demandé, confirme
le doyen Desmeules. Il s'agit d'un effort raisonnable pour ajuster
le nombre de médecins aux besoins de la population, dans
la mesure où l'on peut en juger."
Les quatre facultés de médecine (Laval, McGill,
Montréal et Sherbrooke), qui accueillaient 510 étudiants
de première année en 2000-2001, en accepteront 666
à compter de 2003-2004. À noter que l'effet de cette
mesure sur l'offre de soins ne se fera pas sentir avant l'arrivée
en pratique des étudiants. "Il faut compter six ans
pour former un omnipraticien et dix ans pour un spécialiste,
souligne Marc Desmeules. Comme les admissions n'ont recommencé
à augmenter qu'en 1999, le nombre de médecins en
pratique va continuer à diminuer jusqu'en 2005. Il faudra
donc que la population prenne son mal en patience pendant quelques
années encore."
Agrandir le pavillon Vandry
La Faculté est-elle prête à accueillir
les nouveaux étudiants? Sur le plan logistique, un important
projet d'agrandissement, de rénovation et de réaménagement
du pavillon Ferdinand-Vandry était déjà sur
la table à dessin de la direction de l'Université.
Le pavillon Vandry, qui n'avait jamais fait l'objet de travaux
d'importance depuis son ouverture en 1957, accuse le poids des
ans. On prévoyait donc y ajouter une aile de 6 000 mètres
carrés de plancher pour y respirer plus à l'aise
et pour rapatrier certaines unités de la Faculté
présentement logées dans d'autres pavillons du campus.
"Il va falloir revoir nos besoins à la hausse, compte
tenu de l'augmentation des admissions en médecine",
souligne Marc Desmeules.
Les ressources professorales font, elles aussi, défaut,
poursuit le doyen: "On risque d'avoir un problème
d'encadrement, surtout du côté des professeurs de
clinique. Il y a moins de médecins dans les hôpitaux,
ils sont déjà surchargés par les soins aux
malades et, en plus, on leur demande de superviser plus d'étudiants.
On n'a pas toutes les solutions, mais une chose est certaine:
il faut s'assurer de garder les médecins qui souhaitent
encadrer des étudiants, par le biais d'incitatifs financiers."
La Faculté de médecine est disposée à
faire sa part pour former plus de médecins, mais il faut
"que les moyens financiers suivent", insiste le doyen.
"On nous donne 10 000 $ par an pour former un étudiant
en médecine. En Ontario, en Alberta et en Colombie britannique,
les facultés de médecine en reçoivent maintenant
50 000 $."
Quotas régionaux
Le ministre Trudel a soulevé l'idée de réserver
un certain nombre de places en médecine aux étudiants
originaires des régions, question de régler la pénurie
de médecins hors des grands centres urbains. Il a demandé
aux universités d'offrir, dès cette année,
des places en médecine à des personnes originaires
de la région Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine,
du Bas-Saint-Laurent, de la Côte-Nord, du Saguenay-Lac-Saint-Jean
et de l'Abitibi-Témiscamingue. "Ça pose un
gros défi, reconnaît le doyen Desmeules, mais je
n'ai pas de problème de principe avec ça. L'une
des missions de notre Faculté est de former des médecins
pour desservir tout l'Est du Québec. Il s'agit cependant
de trouver une façon d'appliquer cette mesure sans qu'il
y ait discrimination à l'endroit des autres candidats et
sans mettre un fusil dans le dos des finissants pour qu'ils aillent
pratiquer en région. Personnellement, la parole d'honneur
des étudiants me suffirait."
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