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10 mai 2001 ![]() |
Quatorze étudiants et étudiantes de l'École
d'architecture, supervisés par les professeurs Odile Roy
et Luc Noppen, se sont donné pour mission de proposer un
second souffle patrimonial et architectural au quartier Saint-Sauveur,
un secteur de la ville de Québec dont aucune réglementation
ne protège le caractère historique de quartier ouvrier
et qui, en conséquence, s'est dégradé au
fil des ans. Ces étudiants ont en effet consacré
leur session d'hiver à des projets de restauration sur
une section de la rue Saint-Vallier Ouest, comprise entre la rue
Marie-de-l'Incarnation et le boulevard Langelier. Leurs travaux,
comprenant un relevé des façades, ainsi que des
plans de réaménagement de certains îlots et
de restauration d'immeubles, sont maintenant à la disposition
des propriétaires et de la Ville de Québec.
Le quartier Saint-Sauveur a connu un développement assez
tardif. Ce n'est en effet qu'après le grand incendie de
Saint-Roch, en 1845, que ce territoire a commencé à
se peupler, principalement d'ouvriers. Depuis le début
du 20e siècle, son visage urbain s'est quelque peu transformé,
au détriment de l'habitat, comme le fait remarquer Alexandre
Ouellet: "À la petite maison d'ouvrier, à un
ou deux étages, au toit mansarde, presque sans ornements,
se sont ajoutés au cours des années des rallonges,
des remises et des hangars, autant de rajouts qui ont empiété
sur les espaces verts. Si bien que la majorité des îlots
sont aujourd'hui surchargés. Dans Saint-Sauveur, les cours,
les aires de stationnement, les parcs sont devenus des denrées
rares, ce qui nuit à la qualité de vie des résidants."
En équipe de deux, les architectes en herbe se sont attaqués
à ce problème. Parmi les solutions mises de l'avant
figurent l'aménagement de cours, de terrasses, d'aires
de stationnement, la démolition de bâtiments et la
relocalisation de certains commerces. Sylvain Simoneau et Alexandre
Ouellet suggèrent notamment de fermer la rue Bonaventure
à la circulation des voitures pour en faire une voie piétonne.
Ils proposent aussi d'aménager un parc dans ce secteur,
de démolir un entrepôt désaffecté et
de relocaliser un garage de mécanique automobile, qui,
selon eux, constitue une nuisance pour ce quartier résidentiel
à cause des mauvaises odeurs qui s'en dégagent."
Bienfaits de la mise en valeur
Les étudiants de l'École d'architecture ont
par la suite élaboré, en collaboration avec les
propriétaires et les occupants, des projets de restauration
pour 14 immeubles de la rue Saint-Vallier Ouest. "Dans ce
cas-ci, restaurer ne signifiait pas qu'on devait ramener le bâtiment
à son état primitif, précise Sylvain Simoneau,
mais plutôt qu'on devait chercher à conserver ses
parties en bon état tout en y apportant des modifications
pour le mettre davantage en valeur. De nouvelles constructions,
autant qu'un retour aux matériaux d'origine, pouvaient
donc être requises."
"Chaque bâtiment impose un type d'intervention particulier,
souligne Alexandre Ouellet. Il faut tenir compte de sa structure,
de sa vocation - résidentielle ou commerciale - et des
autres constructions aux alentours, afin de respecter l'harmonie
du paysage urbain." À titre d'exemple, cet étudiant,
qui a examiné et analysé un immeuble à logements
de trois étages, recommande de redonner une vocation commerciale
au rez-de-chaussée parce que des vitrines y sont déjà
installées et qu'une boucherie l'avoisine. Il propose également
d'installer une porte cochère qui déboucherait sur
une aire de stationnement. Et enfin, d'aménager une grande
terrasse sur la façade sud pour permettre aux occupants
de profiter d'un maximum d'ensoleillement.
Les propriétaires de se secteur de la rue Saint-Vallier
qui souhaiteraient se lancer dans l'aventure de la rénovation
ont maintenant l'opportunité de jeter un coup d'il aux
plans des étudiants de l'École d'architecture. Ils
pourront les suivre à la lettre ou simplement s'en inspirer,
et ainsi améliorer la qualité de vie dans le quartier
Saint-Sauveur.
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