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10 mai 2001 ![]() |
Des chercheurs de la Faculté de médecine
apportent des nouvelles rassurantes aux femmes déjà
traitées pour ce type de cancer
Les événements stressants qui précèdent
un diagnostic de cancer du sein n'auraient pas d'incidence sur
le taux de survie des femmes dans les années qui suivent.
C'est ce que démontre une étude publiée par
une équipe du Groupe de recherche en épidémiologie
(GRE), dans le dernier numéro de la revue scientifique
Psychosomatic Medicine. Les chercheurs Elizabeth Maunsell,
Jacques Brisson, Myrto Mondor, René Verreault et Luc Deschênes
n'ont découvert aucun lien entre le nombre et la gravité
des événements stressants survenus dans les cinq
années précédant un diagnostic de cancer
et le risque de mortalité dans les sept années qui
ont suivi le diagnostic.
Leur étude, qui portait sur 665 Québécoises,
vient donc jeter un éclairage nouveau sur la croyance très
répandue voulant que le stress soit intimement lié
aux chances de survie après un cancer du sein. Au Canada,
38 % des femmes qui ont souffert de cette maladie croient que
le stress est la cause principale ou un facteur prédisposant
au cancer. Plusieurs craignent également que le stress
fasse progresser la maladie. "Nos résultats ne signifient
pas qu'il n'existe pas de lien entre le stress et l'apparition
d'un cancer, précise Elizabeth Maunsell. On n'a pas d'information
là-dessus et ce n'est pas ce que notre étude cherchait
à vérifier. Par contre, le fait d'avoir vécu
de nombreux événements stressants ne semble pas
affecter les chances de survie des femmes qui ont eu un cancer
du sein."
Les autres études réalisées antérieurement
sur la question du stress et du taux de survie après un
cancer du sein portaient, en majorité, sur un petit nombre
de femmes et arrivaient, pour la plupart, à des conclusions
similaires à celles du GRE. "Il s'agit d'information
rassurante pour toutes les femmes atteintes d'un cancer du sein,
souligne Elizabeth Maunsell. Les événements stressants
qui surviennent dans la vie et sur lesquels on n'a aucun contrôle
ne semblent pas hypothéquer la survie." Les conclusions
de l'étude du GRE sont d'autant plus réconfortantes
que le traitement du cancer génère lui-même
un stress considérable. Mais, que les patientes aient reçu
ou non des traitements de chimiothérapie ou de radiothérapie,
pourtant réputés pour causer beaucoup de stress,
n'avait aucune influence sur le résultat des analyses.
Les événements stressants considérés
dans le cadre de cette recherche incluaient le divorce, la mort
d'un proche, les maladies ou blessures graves, l'alcoolisme, les
ennuis financiers sérieux, la perte d'emploi, la retraite,
etc. Même en tenant compte de la gravité relative
de chacun des événements, les chercheurs arrivaient
aux mêmes conclusions.
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