![]() |
10 mai 2001 ![]() |
Les étudiants et étudiantes en communication
à l'Université Laval étudient dans un milieu
individualiste et ont des rapports superficiels et concurrentiels
avec leurs confrères et consoeurs. En histoire, tout au
contraire, les rapports sont fraternels et solidaires dans un
milieu où le groupe prime sur l'individu. Ces différences
fondamentales n'empêchent toutefois pas les premiers de
diplômer en plus grand nombre que les seconds. Cette situation
s'expliquerait par l'absence de contingentement en histoire, des
exigences académiques plus élevées et un
taux de placement faible. Cela dit, la réussite scolaire
passerait, malgré tout et entre autres choses, par une
intégration forte et harmonieuse de l'étudiant à
son milieu d'études.
Ces observations sont tirées d'un rapport de recherche
récent sur les conditions de réussite à l'université,
un document produit par Karine Marsollier et Mariétou Ndiaye,
deux étudiantes de deuxième année inscrites
au baccalauréat en sociologie à Laval. Elles ont
effectué ce travail à la demande du ministère
de l'Éducation du Québec dans le cadre du cours
Laboratoire de recherche offert par le Département
de sociologie. Créé en 1982, ce cours de 12 crédits
permet aux étudiants et étudiantes, placés
en situation réelle de travail professionnel, de faire
une recherche complète (conceptualisation, cueillette de
données au moyen de vraies enquêtes, analyse et rédaction)
pour le compte d'un organisme public ou privé de la région
de Québec.
Un exercice salutaire
Le mercredi 25 avril, Karine Marsollier et Mariétou
Ndiaye ainsi qu'une vingtaine d'autres personnes ont livré
les principales conclusions de leurs rapports de recherche respectifs
lors d'une présentation au pavillon La Laurentienne.
Selon le professeur responsable du cours Laboratoire de recherche,
Denys Delâge, un sociologue en formation peut retirer beaucoup
d'un tel exercice qui consiste à travailler sur des données
et à enquêter sur le terrain. "Il faut le prendre
comme un défi pour devenir compétent, dit-il. Et
ça marche bien. La réponse est très bonne.
Au moins la moitié écrivent exceptionnellement bien.
Ils travaillent très fort, remettent de bons travaux et
s'améliorent beaucoup durant l'année. Pour remettre
un rapport à l'organisme mandataire, il doit valoir A ou
B." Selon Denys Delâge, cette formule s'avère
particulièrement utile à des organismes communautaires
qui, bien souvent par manque de temps ou de moyens financiers,
ne peuvent réaliser de telles enquêtes.
Cinq rapports sur le milieu scolaire
Les treize rapports produits cette année couvrent tous
les groupes d'âges, des enfants jusqu'aux aînés.
Cinq d'entre eux portent sur le milieu scolaire, notamment l'étude
de Mélanie Julien commandée par AutonHommie, un
centre de ressources sur la condition masculine à Québec.
Cette recherche s'est penchée sur les différences
marquées et l'écart grandissant entre garçons
et filles à l'école secondaire.
"La différence peut être reliée à
la socialisation et au rythme de maturation, soutient Mélanie
Julien. La culture féminine s'adapte plus facilement à
la culture scolaire et les filles, contrairement aux garçons,
sont empreintes d'un désir de se conformer aux attentes
des professeurs. D'autre part, le rythme de maturation différent
entre garçons et filles fait qu'au niveau secondaire les
garçons ont moins cette vision à long terme qui
leur permet de concevoir l'importance de leur effort académique
actuel sur leur futur." Selon l'étudiante, des facteurs
nouveaux, notamment l'obligation à être de jeunes
adultes et l'importance accordée aux résultats scolaires,
peuvent expliquer l'écart grandissant entre les deux catégories.
Le Musée de la civilisation a chargé Isabelle Gourdes-Vachon
et Nancy Lainesse de cerner les représentations sociales
qu'ont les Québécois de la publicité et ce,
en prévision d'une exposition sur le sujet. Pour ce faire,
les deux étudiantes se sont entretenues avec une vingtaine
d'adultes. Tous et toutes perçoivent la publicité
comme un intermédiaire entre les consommateurs et les intérêts
marchands. Les retraités, en clients vigilants, la voient,
de façon imagée, comme la vitrine d'un magasin qui
montre des produits à acheter. Quant aux travailleurs et
aux étudiants, ils se disent entourés par la publicité
et la perçoivent comme un ensemble de stands variés
qui associent des valeurs, des images et des idées aux
produits offerts et, de ce fait, suggèrent des comportements
d'achat.
Les autres recherches ont traité de la résistance
à la mondialisation, de la discrimination raciale à
l'école primaire, des attentes vis-à-vis du Centre
d'interprétation de Place-Royale, de la perception des
élèves du secondaire à l'égard des
autorités policières et de l'évaluation des
familles d'accueil. Les étudiants et étudiantes
ont aussi travaillé sur les représentations sociales
des cégépiens à l'égard de l'argent,
sur les représentations sociales du revenu des jeunes d'aujourd'hui
chez les 20-24 ans et les 40-55 ans, sur les comportements culturels
des jeune retraités ainsi que leurs besoins en matière
de services récréatifs et socioculturels et, enfin,
sur l'évaluation d'un service de déjudiciarisation.
![]() |