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10 mai 2001 ![]() |
Le plus récent ouvrage de la collection "Atlas
historique du Québec" est maintenant en librairie.
Intitulé Québec, ville et capitale, ce grand
et gros volume de 457 pages contient quelque 50 textes produits
par une trentaine de spécialistes, la plupart de l'Université
Laval. De très nombreux documents cartographiques et iconographiques,
dont des peintures, illustrations, cartes anciennes, plans et
photos, viennent appuyer les contenus. Les Presses de l'Université
Laval ont assuré la publication de ce livre, conjointement
avec les Archives nationales du Québec, la Commission de
la capitale nationale du Québec et la Ville de Québec.
La codirection du projet Québec, ville et capitale
a été confiée à Serge Courville,
professeur au Département de géographie et directeur
du Laboratoire de géographie historique. Selon lui, cet
ouvrage thématique va plus loin que les autres synthèses
publiées à ce jour. "Je ne pense pas qu'il
existe de synthèse historique qui touche à autant
d'aspects, dit-il. Peu d'auteurs ont abordé ce qui s'est
déroulé à Québec après 1760.
Par exemple, on nous parle toujours de Québec, capitale
de la Nouvelle-France. Or, on a "oublié" qu'elle
fut ensuite la capitale de l'empire britannique en Amérique
du Nord et, plus tard, la capitale du futur Canada."
Problèmes de salubrité
Québec, ville et capitale nous apprend, entre
autres choses, que les rues de la petite ville coloniale française
représentent un sérieux problème de salubrité
publique. En effet, on y trouve porcs, poules, latrines, poussière
et boue, sang et entrailles d'animaux de boucherie, de même
que les eaux usées provenant des habitations. Quant à
l'hygiène personnelle, elle se réduit à peu
de chose. Maladies et épidémies sont donc monnaie
courante à cette époque. C'est ainsi qu'au tout
début du 18e siècle, Québec perd environ
le dixième de sa population de quelque 2 000 âmes
durant une épidémie de petite vérole.
En 1830, la population de Québec compte 27 000 habitants.
Les civils lorgnent de plus en plus du côté des plaines
d'Abraham pour construire leurs habitations. Peine perdue: les
autorités militaires refusent de leur céder la moindre
parcelle de terrain parce que l'espace compris entre les tours
Martello et les fortifications est vital pour une défense
adéquate de la ville.
En 1871, Confédération oblige, le contingent militaire
britannique prend la route de retour vers l'Angleterre. On assiste
alors au début de travaux de démolition des remparts
exécutés à la demande pressante des marchands
et des citoyens. Les uns et les autres invoquent le progrès
et revendiquent une circulation plus facile des biens et marchandises.
Arrivé au pays en 1872, le nouveau gouverneur général,
lord Dufferin, dit beaucoup apprécier la "couronne
splendide" que font les murailles à la ville. Il fait
donc cesser les travaux de démolition et réussit
à faire accepter des compromis tels que la construction
des portes Kent et Saint-Louis.
Tourisme et immigration
La vocation touristique de Québec naît au début
du 19e siècle. De nombreux étrangers, majoritairement
britanniques, séjournent dans la ville entre 1830 et 1850.
On voyage pour des raisons de loisirs, dans un esprit de romantisme,
à la recherche de la beauté et du sublime dans des
paysages naturels grandioses. Marchandises, touristes, mais également
immigrants font du port de Québec un endroit très
animé. En 1831 et 1832, plus de 50 000 immigrants irlandais,
écossais et anglais mettent pied à terre à
Québec. La ville sert alors de porte d'entrée et
de passage vers l'intérieur du continent pour qui veut
se rendre plus facilement en Ontario ou aux États-Unis.
En 1861, près de 30 % de la population locale est constituée
d'Irlandais. Québec traverse alors une période trouble.
La ville est le théâtre d'émeutes, d'incendies
majeurs, d'affrontements entre débardeurs et de grèves
violentes.
L'ouvrage aborde de nombreux aspects de la ville de Québec
au 20e siècle, dont la place de l'école, les défis
de l'Église et les loisirs. On consacre même un texte
aux représentations commémoratives, car Québec
compte aujourd'hui pas moins de 329 monuments, plaques et statues.
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