26 avril 2001 |
Pendant que les médias braquaient leurs feux sur le
Sommet des peuples et que tous les yeux étaient rivés
sur la mise en place des mesures de sécurité extrêmes
visant à protéger les chefs d'État participant
au troisième Sommet des Amériques, près d'une
centaine d'universitaires, de spécialistes et de praticiens
se réunissaient à l'Université Laval pour
partager leurs expériences et leurs points de vue sur "La
coopération interaméricaine au-delà du libre-échange".
En dehors de tout battage médiatique, le colloque "Sommet
2001", organisé par l'Institut québécois
des hautes études internationales (IQHEI) de l'Université
Laval, aura été, au dire de son directeur, Louis
Bélanger, "une expérience fort stimulante"
qui aura permis de faire le point de façon rigoureuse et
significative sur la Zone de libre-échange des Amériques
(ZLÉA), les droits fondamentaux, la démocratie,
les clauses sociales et environnementales, la diversité
culturelle et la circulation de l'information.
Diversité et consensus
Lancés à 18 h 30 le mardi 17 avril, au Cercle
du pavillon Alphonse-Desjardins, en présence de la ministre
d'État aux Relations internationales du Québec,
Louise Beaudoin, du secrétaire d'État pour l'Amérique
latin du ministère des Affaires étrangères
du Canada, David Kilgour, et du recteur François Tavenas,
les travaux du colloque de l'IQHEI se seront déroulés
rondement, par la suite, deux jours durant, au rythme soutenu
des propos de 22 spécialistes reconnus pour leur engagement
dans le développement des politiques et de la recherche
scientifique concernant les questions interaméricaines.
S'il faut en croire le politologue Gordon Mace, membre du comité
scientifique de l'IQHEI et observateur attitré du colloque,
les différentes communications auront laissé transpirer
une pluralité culturelle et des expériences d'intégration
très diversifiées, voire des opinions extrêmement
divergentes sur une dimension comme l'économie, par exemple,
où le projet de ZLÉA n'a pas réussi à
recueillir un large consensus parmi les participants. Les valeurs
démocratiques - plus ou moins respectées selon
le cas et les pays, qui devront faire l'objet d'une clause (que
l'on souhaite assortie de règles d'application précises)
dans une éventuelle convention, la culture - "l'élément
central soutenant l'intégration à long terme",
selon le politologue de l'Université Laval - figurent
au nombre d'une liste assez longue de préoccupations (travail,
santé, environnement, etc.) ayant attiré l'attention
des spécialistes du nord, du centre et du sud des Amériques,
et qui ont été présentées sous forme
de propositions aux représentants des 34 pays membres du
Sommet de Québec.
Une réflexion à poursuivre
"Comme l'intégration est un processus assez nouveau
dans les Amériques et que nous n'avons pas toujours obtenu
de consensus sur certains aspects liés à la coopération
interaméricaine, nous allons certainement devoir nous rencontrer
à nouveau pour discuter de ces thèmes", a conclu
Gordon Mace lors de la partie de la séance de clôture
du colloque de l'IQHEI consacrée à la synthèse
des travaux.
Signalons que l'Institut québécois des hautes internationales
pourra poursuivre ses réflexions sur le sujet, puisqu'il
bénéficiera d'une subvention du gouvernement du
Québec pour la mise sur pied du Centre d'études
interaméricaines, dont les activités débuteront
au cours de l'été 2001. La ministre Louise Beaudoin
en a fait l'annonce à l'occasion de l'ouverture du colloque.
Le nouveau centre se chargera de mettre en réseau les établissements
et les organismes des Amériques qui se consacrent à
la recherche sur les réalités hémisphériques.
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