26 avril 2001 |
Muriel Subirade, de la Faculté des sciences de l'agriculture
et de l'alimentation, et Jean-Sébastien Rioux, de la Faculté
des sciences sociales, comptent au nombre des nouveaux titulaires
de Chaires de recherche du Canada. L'annonce en a été
faite hier, le 25 avril, à Winnipeg, par le ministre canadien
de l'Industrie, Brian Tobin.
Le comité d'experts qui a analysé les demandes a
jugé que ces deux jeunes chercheurs avaient le potentiel
pour devenir des chefs de file dans leur domaine respectif. Les
deux chaires sont dotées d'un budget annuel de 100 000
$, assuré jusqu'en 2006 et renouvelable pour une autre
période de cinq ans. Cette somme couvre le salaire du titulaire
et les dépenses de fonctionnement de la chaire. De plus,
chaque titulaire devrait normalement recevoir une subvention d'environ
125 000 $ provenant de la Fondation canadienne pour l'innovation
(FCI). Le ministère de l'Éducation du Québec
(MEQ) apparie cet investissement et un autre 20 % est ajouté
par des partenaires. Le résultat final est que chaque chercheur
disposera d'une subvention moyenne d'environ 312 000 $ pour l'achat
d'équipement et de matériel. L'obtention de ces
deux chaires représente donc un investissement potentiel
de 2,6 millions de dollars pendant les dix prochaines années
à l'Université.
Livraison par protéines
Muriel Subirade est actuellement chercheure subventionnelle
au Département des sciences des aliments et de nutrition.
Elle dirigera les travaux de la Chaire de recherche du Canada
dans le domaine des aliments fonctionnels et des nutraceutiques.
"Au Canada, 35 % des cancers, 40 % des maladies coronariennes
et 50 % des cas de diabète de type II sont imputables au
régime alimentaire, rappelle-t-elle. On estime qu'une disponibilité
croissante d'aliments fonctionnels aura des retombées majeures
sur l'amélioration de la santé de la population.
Dans ce contexte, les protéines, déjà largement
présentes dans notre alimentation en raison de leurs propriétés
nutritionnelles et fonctionnelles, ont un rôle majeur à
jouer."
L'objectif général de la chaire consiste à
exploiter certaines propriétés des protéines
en vue d'élaborer des matériaux susceptibles de
protéger et de transporter des molécules biologiquement
actives jusqu'à leur cible dans l'organisme. Les connaissances
générées serviront à produire de nouveaux
aliments fonctionnels qui, en plus d'être nutritifs, pourraient
favoriser la prévention de certaines maladies (les étudiants-chercheurs
intéressés par ce secteur peuvent contacter Muriel
Subirade au poste 4278 ou à l'adresse Internet Muriel.Subirade@aln.ulaval.ca).
L'après-guerre froide
Jean-Sébastien Rioux enseigne présentement la
science politique au Vesalius College de la Vrije Universiteit
Brussel à Bruxelles. À son arrivée à
l'Université Laval, il dirigera la Chaire de recherche
en sécurité internationale, dont le but premier
est l'étude des modes de gouvernance multilatérale
et régionale en matière de sécurité
internationale depuis la fin de la guerre froide. "Les conflits
interétatiques se font de plus en plus rares, explique-t-il.
En revanche, les conflits internes sont devenus une source grandissante
de risque pour la sécurité internationale; 36 des
38 conflits violents recensés dans le monde en 1999-2000
étaient des conflits internes. En réaction à
cette nouvelle réalité, on a observé une
intensification des opérations de maintien de la paix des
Nations Unies comme jamais auparavant. De plus, certains organisations
de sécurité comme l'OTAN ont vu leur mandat significativement
modifié, ouvrant la voie à des interventions à
caractère offensif, comme ce fut le cas au Kosovo."
Les travaux de la Chaire de recherche en sécurité
internationale devraient permettre le développement de
connaissances qui serviront à mieux utiliser les institutions
disponibles en matière de solution des différents
types de conflit.
D'autres chaires à venir
Le gouvernement fédéral investit 900 millions
de dollars dans le programme de Chaires de recherche du Canada,
dans le but d'aider les universités canadiennes à
attirer et à conserver les meilleurs chercheurs au pays.
D'ici 2005, 2 000 de ces chaires auront été créées.
Leur répartition entre universités est établie
au prorata des montants de subventions obtenues par chaque établissement
aux concours des trois grands organismes subventionnaires fédéraux
(IRSC, CRSNG, CRSH). Au total, l'Université Laval devrait
donc obtenir 96 chaires fédérales. Elles seront
essentiellement réparties au prorata des fonds fédéraux
obtenus par chaque faculté. Les autres chaires seront attribuées
stratégiquement de façon à encourager l'interdisciplinarité
entre les unités.
Lors du premier concours, l'Université avait obtenu 15
chaires de recherche (celle de Geoffrey Edwards s'était
ajoutée aux 14 chaires annoncées en décembre
2000). Quatre d'entre elles avaient été attribuées
à la relève.
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