26 avril 2001 |
Une exposition sur le respect de la diversité culturelle
en habitation se déroule présentement et ce, jusqu'au
27 avril, au Centre d'interprétation de Place-Royale, dans
le Vieux-Québec. Elle consiste principalement en une cinquantaine
de maquettes réalistes confectionnées par autant
d'étudiants et étudiantes au baccalauréat,
inscrits au cours d'architecture vernaculaire de l'École
d'architecture de l'Université Laval.
Cette activité, aux dires du professeur André Casault,
s'inscrit dans une démarche de sensibilisation à
la diversité culturelle mondiale. "Mon cours est un
lieu où l'on parle beaucoup de mondialisation et où
l'on valorise la diversité, explique-t-il. Actuellement,
on se rend compte que les marchés financiers poussent subtilement
vers une tendance à l'uniformisation, y compris en architecture.
Cette tendance consiste à tout faire pareil parce que ça
coûte moins cher."
Dans son cours, le professeur Casault établit un parallèle
avec la diversité biologique mondiale actuellement menacée
par un appauvrissement des espèces animales et végétales.
"Ne doit-on pas être aux aguets afin de protéger
et valoriser certaines façons de construire et certains
modes d'habiter l'espace pour continuer d'aller vers un enrichissement
et non une uniformisation?", demande-t-il.
Un travail minutieux
De la maison souterraine chinoise à l'habitation autochtone
américaine, en passant par la maison de ferme anglaise,
les maquettes exposées proposent un tour du monde tout
à fait original. Construites à l'échelle
1:50, pour la plupart ouvertes, ces oeuvres criantes de réalisme
ont nécessité un travail manuel précis et
minutieux. Ce travail reposait notamment sur une très bonne
connaissance des techniques de construction propres aux habitations
étudiées. "La production de maquettes est importante
en architecture, indique André Casault. Le travail physique
qui consiste notamment à couper, coller et peinturer est
un mode d'apprentissage très enrichissant. Lorsqu'on a
à intervenir avec la matière, les notions étudiées
entrent beaucoup plus."
Les étudiants et étudiantes se sont astreints à
un travail de longue haleine, une tâche lente, humble et
délicate qui a obligé à la réflexion.
Tous et toutes doivent d'ailleurs une fière chandelle à
l'ethnologue et maquettiste professionnel Michel Bergeron pour
ses séances de formation.
Des plus primitives aux plus articulées
Cinq modèles d'habitations très différents
figurent parmi les maquettes les plus remarquées de l'exposition.
Ce sont le palasitte, une habitation sur pilotis de la région
de Ganvie, au Bénin, le tipi autochtone du centre des États-Unis,
la ferme provençale du sud de la France, le trullo de la
région d'Albero Bello, en Italie, ainsi que la maison-atelier
des îles Cyclades, en Grèce.
Le professeur Casault souligne le réalisme ainsi que l'aménagement
et la construction assez réussis de deux maquettes, soit
les habitations sur pilotis du Bénin, de l'étudiante
Pascale-Lise Collin, et la maison-atelier grecque, de l'étudiant
Martin Plante. "Les palasittes sont en général
habités par des pêcheurs, explique-t-il. La plate-forme
est faite de bois et de bambou, et des cordes végétales
attachent la structure. Quant à la maison-atelier, elle
représente celle d'un potier. On voit d'ailleurs le four.
Elle est en pierre et sa perspective est assez réussie.
L'atelier de travail accapare le gros de la maison dont une seule
pièce, à l'avant, sert d'habitation proprement dite."
L'exposition se tient au 27, rue Notre-Dame. Le Centre d'interprétation
est ouvert de 10 h à 17 h; tél.: 646-3167.
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