19 avril 2001 |
Un dossier piloté par Fernand Labrie, directeur du Centre
de recherche du CHUL, figure sur la liste des projets retenus
au terme du premier concours de Génome Canada. Grâce
à l'appui financier de cet organisme, le projet Atlas disposera
d'un budget très élevé, mais dont le montant
total n'est pas encore arrêté pour le moment. "Notre
demande à Génome Canada était de l'ordre
de 20 millions de dollars, souligne Fernand Labrie. Nous croyons
que nous allons obtenir environ la moitié de ce montant.
Génome Québec devrait apparier cette somme et des
négociations en cours avec le secteur privé devraient
ajouter 5 millions de dollars supplémentaires. Tout cela
reste cependant à être confirmé." Si
c'était le cas, ajoute Fernand Labrie, ce projet établirait
un nouveau sommet au chapitre du plus important montant jamais
obtenu pour un projet de recherche dirigé par une équipe
de l'Université.
L'équipe du projet Atlas compte 10 chercheurs du Centre
de recherche du CHUL et trois chercheurs de l'extérieur.
Outre Fernand Labrie, on y trouve Nicholas Barden, Claude Labrie,
Van Luu-The, Jean Morissette, Guy Poirier, Vincent Raymond, Serge
Rivest, Jacques Simard ainsi que Jonny St-Amand. À ce
groupe de la Faculté de médecine s'ajoutent Thomas
Hudson, Michael Halett et John White de l'Université McGill.
L'annonce des résultats du premier concours de Génome
Canada a été faite le 4 avril à Ottawa par
le président-directeur général de l'organisme,
Martin Godbout. Société à but non lucratif
créée en février 2000 par le gouvernement
canadien, Génome Canada dispose d'une somme de 300 millions
de dollars pour soutenir l'effort national de recherche en génomique
au profit de la population canadienne. Lors du premier concours,
Génome Canada a autorisé des dépenses de
136 millions de dollars pour la réalisation de 22 projets,
dont 40 millions de dollars pour les six projets québécois.
Un comité d'experts étrangers a effectué
la sélection des projets.
Du gène à la génomique
Le projet Atlas vise à identifier tous les gènes
et toutes les protéines contrôlés par les
cinq classes de stéroïdes et ce, dans tous les tissus
du corps, explique Fernand Labrie. "Jusqu'à maintenant,
chaque gène était étudié isolément.
Grâce aux nouvelles techniques ultrapuissantes de la génomique
et grâce au séquençage des 30 000 gènes
du génome humain, nous voulons étudier simultanément
l'action de tous les gènes impliqués. Une image
beaucoup plus complète peut alors être obtenue du
fonctionnement normal ou pathologique de chaque cellule."
Les stéroïdes sont les hormones produites par les
ovaires, les testicules et les glandes surrénales. Les
chercheurs les associent à une pléthore de problèmes
de santé, notamment les malaises associés à
la ménopause, l'ostéoporose, l'obésité,
le diabète, les maladies cardiovasculaires, le fonctionnement
du cerveau, les maladies psychiatriques, le syndrome d'Alzheimer,
l'infertilité, les maladies de la peau, l'hyperplasie de
la prostate et les maladies neurodégénératives.
"Le tiers de tous les cancers sont reliés aux hormones
stéroïdiennes, incluant les deux cancers les plus
fréquents chez la femme et chez l'homme, soit les cancers
du sein et de la prostate, signale Fernand Labrie. Ces hormones
sont aussi associées aux cancers de l'utérus et
de l'ovaire."
"Grâce à l'important investissement de Génome
Canada et de Génome Québec, le Centre de recherche
du CHUL et l'Université Laval se voient donner les moyens
d'être à la fine pointe de la recherche dans les
domaines de l'endocrinologie et de la génomique, ajoute-t-il.
Ce programme de recherche de haut niveau permettra d'élucider
les mécanismes d'action des hormones qui jouent un rôle
crucial dans la santé de la population, tout en offrant
une opportunité unique pour l'enseignement et la formation
dans le domaine nouveau et en pleine évolution de la génomique,
de la protéomique et de la bioinformatique. Notre équipe
sera en première ligne pour identifier les causes des maladies
et pour trouver un traitement approprié, ce qui profitera
grandement à la population."
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