5 avril 2001 |
La mondialisation cause des insomnies. Ils et elles étaient
quelque 100 étudiants et étudiantes de l'Université
Laval et des cégeps de la région, et jeunes travailleurs
et travailleuses, à s'être donné rendez-vous
au pavillon Charles-De Koninck, le mardi 3 avril, pour passer
à travers la brunante et une nuit blanche sur le cas de
ce métaphénomène qui inquiète une
bonne partie de la génération montante.
Plutôt que de bed-in breakfast, d'effet dortoir,
il faudrait parler de veille, de veillée d'armes, dans
le cas de la Nuit de la mondialisation organisée par la
Coalition de l'Université Laval sur l'intégration
des Amériques, la CULIA. "Cette nuit représente
une des dernières activités que nous avons voulu
orchestrer pour sensibiliser le plus de membres de la communauté
universitaire, explique Christian Fortin, étudiant au baccalauréat
en relations industrielles et membre du CULIA. Elle se situe dans
la lignée des semaines thématiques (sur le travail,
l'éducation, la démocratie, les femmes, l'environnement,
etc.) mises sur pied depuis l'automne 2000 dans le but de déclencher
un débat à Laval."
Formation et discussions ont ainsi constitué les deux maîtres
mots de ce rassemblement ponctuel qui s'est disséminé
à l'intérieur de l'édifice abritant les sciences
humaines jusqu'aux premières lueurs du lendemain. Ici,
formation générale sur la mondialisation par l'Opération
Québec Printemps 2001 ou sur la Zone de libre-échange
des Amériques (ZLÉA), formation sur la désobéissance
civile pacifique (aspects juridiques et légaux des différentes
actions de contestation et "pratique"); là, conférence
de Gérard Verna, professeur de management à la Faculté
des sciences de l'administration, sur la situation socio-économique
en Amérique ou discussions sur les divers aspects de la
mondialisation, les modes de résistance et les alternatives.
L'essaimage géographique de cette manifestation idéologique
n'a toutefois pas empêché ses participants et ses
participantes de s'agglutiner par moments, près de la cafétéria,
autour du théâtre musical ou de la musique théâtrale
des Francs-Fourreurs (en milieu de soirée) ou, non loin
de là, devant une demi-douzaine de stands, occupés
notamment par la CULIA, les Amis de la Terre et le Plan Nagua,
ou lors d'une projection de film.
Lancée vers 18 h 30 en face de la cafétéria
du De Koninck, la Nuit de la mondialisation aura sans doute permis,
douze heures durant, aux insomniaques de tous étendards,
de mieux "veiller" au grain et de fourbir leurs armes
en vue de l'imminent Sommet des Amériques de Québec.
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